Sans Bach, Dieu serait un type de troisième ordre.
C'est près de l'eau que j'ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l'intermédiaire d'un rêveur. Si je veux étudier la vie des images de l'eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays. Je suis né dans un pays de ruisseaux et de rivières, dans un coin de Champagne vallonnée, dans
le Vallage, ainsi nommé à cause du grand nombre de ses vallons. La plus belle des demeures serait pour moi au creux d'un vallon, au bord d'une eau vive, dans l'ombre courte des saules et des osières.
« Connaître » les constellations, les nommer comme dans les livres, projeter sur le ciel une carte scolaire du ciel, c'est brutaliser nos forces imaginaires, c'est nous enlever le bienfait de l'onirisme étoilé. Sans le poids de ces mots qui «s oulagent la mémoire », — la mémoire des mots, cette grande paresseuse qui refuse de rêver, — chaque nuit nouvelle serait pour nous une
rêverie nouvelle, une cosmogonie renouvelée. Le conscient mal fait, le conscient tout fait est aussi nocif pour l'âme rêvante que l'inconscient amorphe ou déformé. Le psychisme doit trouver l'équilibre entre l'imaginé et le connu. Cet équilibre ne se satisfait pas de vaines substitutions où, subitement, les forces imaginantes se voient associées à des schémas arbitraires.
L'imagination est une force première. Elle doit naître dans la solitude de l'être imaginant.
Il y a un principe fondamental, commun à toutes ces sectes, et sur lequel toutes leurs théories reposent. C'est l'ésotérisme, c'est-à-dire l'existence d'une tradition secrète, la conservation d'un enseignement réservé aux seuls initiés, qui se serait perpétué depuis l'antiquité à travers les âges, que Jésus-Christ lui-même aurait recueilli et communiqué à quelques-uns de ses
disciples pour être gardé avec le même soin au sein du christianisme, et qui, défiguré ou trahi par l'Église, aurait été fidèlement recueilli par les sectes occultes dont la chaîne ininterrompue se rattacherait aux origines mêmes du christianisme. Celles-ci se trouveraient donc avoir hérité de la mission de l'Église. Et leur mission est identiquement celle de la Franc-Maçonnerie.
Heureusement que nos libertés sont restreintes! Si j’avais envie d’agresser physiquement quelqu’un, la loi me l’interdirait. Ma liberté est limitée pour le bien commun. Il devrait en être de même pour la planète : limiter la folie humaine, qui détruit la vie, serait juste et rationnel. Nous avons construit un système dans lequel le fait de privilégier la vie par rapport à
l’argent apparaît comme extrême! C’est délirant.
La question de la vérité en science – et au-delà des sciences – est évidemment abyssale. Elle est outrageusement inatteignable. Elle suscite parfois crispations et exaspérations. Les avis sont souvent tranchés et rarement argumentés. Entreprendre d’y répondre, ce serait déjà faire preuve d’une arrogance présomptueuse. Mais se contenter de l’interroger conduirait sans doute à
s’enfermer dans un simple jeu rhétorique dont l’insuffisance est plus évidente encore. Sans doute faut-il donc la travailler, la mettre en situation, la déconstruire, la pousser dans ses retranchements.
La vraie audace serait non plus de parodier les titres connus de livres, de films, pour en faire des porno, mais l'inverse, et que les fameuses Onze mille verges d'Apollinaire deviennent les Onze mille Verts dans un documentaire de Serge Moati sur le véritable nombre d'adhérents au parti écologiste.
Des Méditerranéens venus des deux rives opposées du « continent maritime » auront de ce fait toujours entre eux plus d’affinités, voire de souvenirs, qu’un Espagnol ou un Italien n’en aura avec un Finlandais ou un Américain. Question de paysages, d’odeurs, de souvenirs personnels et historiques peut aussi. A l’heure où, pour la première fois depuis le Moyen Age, l’islam est
devenu une réalité dans l’Europe occidentale, il serait dommage de l’oublier.