Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Il n'y a pas de poésie antécédente à l'acte du verbe poétique. Il n'y a pas de réalité antécédente à l'image littéraire. L'image littéraire ne vient pas habiller une image nue, ne vient pas donner la parole à une image muette. L'imagination, en nous, parle, nos rêves parlent, nos pensées parlent. Toute activité humaine désire parler. Quand cette parole prend conscience de soi,

alors l'activité humaine désire écrire, c'est-à-dire agencer les rêves et les pensées. L'imagination s'enchante de l'image littéraire. La littérature n'est donc le succédané d'aucune autre activité. Elle achève un désir humain. Elle représente une émergence de l'imagination.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Si la provocation est une notion indispensable pour comprendre le rôle actif de notre connaissance du monde, c'est qu'on ne fait pas de la psychologie avec de la défaite. On ne connaît pas tout de suite le monde dans une connaissance placide, passive, quiète. Toutes les rêveries constructives — et il n'est rien de plus essentiellement constructeur que la rêverie de puissance — s'animent

dans l'espérance d'une adversité surmontée, dans la vision d'un adversaire vaincu. On ne trouvera le sens vital, nerveux, réel des notions objectives qu'en faisant l'histoire psychologique d'une victoire orgueilleuse remportée sur un élément adverse. C'est l'orgueil qui donne à l'unité dynamique à l'être, c'est lui qui crée et allonge la fibre nerveuse. C'est l'orgueil qui donne à

l'élan vital ses trajets rectilignes, c'est-à-dire son succès absolu. C'est le sentiment de la victoire certaine qui donne au réflexe sa flèche, la joie souveraine, la joie mâle de perforer la réalité.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Plus qu'aucun autre élément peut-être, l'eau est une réalité poétique complète. Une poétique de l'eau, malgré la variété de ses spectacles, est assurée d'une unité. L'eau doit suggérer au poète une obligation nouvelle : l'unité d'élément. Faute de cette unité d'élément, l'imagination matérielle n'est pas satisfaite et l'imagination formelle n'est pas suffisante pour lier les

traits disparates. L'œuvre manque de vie parce qu'elle manque de substance.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

L'imagination créatrice a de tout autres fonctions que celles de l'imagination reproductrice. À elle appartient cette fonction de l'irréel qui est psychiquement aussi utile que la fonction du réel si souvent évoquée par les psychologues pour caractériser l'adaptation d'un esprit à une réalité estampillée par les valeurs sociales.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

La science de la réalité ne se contente plus du comment phénoménologique; elle cherche le pourquoi mathématique.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

L'imagination […] trouve plus de réalité à ce qui se cache qu'à ce qui se montre.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

L'imagination n'est pas, comme le suggère l'étymologie, la faculté de former des images de la réalité; elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité. Elle est une faculté de surhumanité.

Anne-Sophie Bajon
Anne-Sophie Bajon

Avec la réalité, on arrive à faire un sketch!

Frigide Barjot
Frigide Barjot

Ça dépendra du Président de la République, quand il nous aura répondu. C'est tout ce que j'ai à vous dire, calmement, pacifiquement, joyeusement, dans l'accueil, avec des députés de droite, de gauche, avec des gens de tous milieux sociaux. Voilà. Arrêtons de nier la réalité de la France d'aujourd'hui: elle est black-blanc-beurre et elle est contre l'adoption des enfants par des couples

homosexuels parce qu'elle détruit la filiation humaine. C'est tout.

Aurélien Barrau
Aurélien Barrau

Il y a donc toute une constellation, dont chaque point est temporellement variable, de sphères intellectuelles qui revendiquent l’impérialisme de leurs valeurs et de leurs méthodes. S’il s’agit donc de couper court à la diversité des rapports au monde, et donc au foisonnement des manières de faire fonctionner le réel, il y aura, de fait, beaucoup de déçus. Et, en termes de rapports

de force à l’échelle planétaire, je ne suis pas certain que les partisans d’un scientisme dur sortent victorieux de l’affrontement. Il me semble infiniment plus souhaitable, tant au plan logique qu’aux plans éthique et esthétique, d’accepter la réalité, au sens fort, de tous ces systèmes symboliques et cognitifs répondant à différentes contraintes. Cela, répétons-le une

dernière fois, n’empêche d’aucune manière le combat contre ceux qui nous semblent désuets, voire nuisibles.