Les islamologues de comptoir, qui traitent de l’islam comme d’un tout homogène et unitaire, citent (de seconde main) les sourates du Coran comme d’autres « experts » citent les Protocoles des Sages de Sion, et dénoncent leurs contradicteurs comme des « islamo-fellateurs », « lécheurs de babouche » et « dhimmis » en puissance, rentrent dans cette catégorie, qui relève moins de la
politique que du trouble obsessionnel compulsif.
À Paris, on ne vit pas, on se survit. C’est pourquoi la passion des femmes y est si puissante, le désir de la chair si vif : on a toujours la sensation que s’écoule la dernière seconde où la femme est encore à portée de nos mains… où le ciel est visible au-dessus des marronniers… où l’univers conserve un semblant d’apparence avant de s’anéantir. Le matin, sitôt l’aube,
au lieu de voir le jour, on voit, par sa fenêtre, au-dessus de la ville, se traîner de longs pans de brumes indéfinissables, d’interminables écharpes de brouillards effilochés qui cachent les maisons, les rues, les gens, comme une jupe à franges dissimule les cuisses d’une femme, comme les guenilles de son sexe dissimulent le trou caché.
Paris a une couleur, le gris… le gris dans toutes ses teintes… le gris dans toutes ses nuances… le gris dans tous ses états… gris pastel… camaïeu… lavis… je dirais même que c’est plus qu’une couleur… c’est une manière d’être de la ville… du ciel… du fleuve… de la pierre… un amollissement… un adoucissement… une sorte d’affaiblissement de l’âme. Je me
suis toujours senti très parisien en cela : mon âme accordée au gris de la ville, le gris de mes yeux à ses ciels… l’impression qu’on aura à peine la force de vivre un jour, une heure, une seconde de plus.
L'opinion publique américaine a été favorable à l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale principalement du fait du choc provoqué par l'attaque japonaise contre Pearl Harbor.
Il y a dix ans, commençait une opération d’agression de l’OTAN contre un peuple fier et libre, le peuple serbe. Ce drame intervenait avec la complicité d’une partie des opinions publiques abusées par la propagande de l’OTAN et de ses satellites! Pour avoir pris part à une action qui visait à empêcher une telle forfaiture, c’est de l’intérieur d’une prison française que
j’ai suivi tous les épisodes de cet événement qui frappera d’opprobre ses coupables pour une longue période de l’histoire. J’ai ressenti devant ce crime annoncé un double sentiment de honte et de fierté. D’abord la honte: celle de voir mon pays s’engager volontairement dans cette trahison. Une trahison envers lui-même d’abord, parce que les raisons invoquées ne reposaient sur
rien, parce que participer à cette infamie ne pouvait pas servir le peuple français et enfin, et c’est peut-être le plus grave de l’affaire, parce que nos dirigeants trahissaient ainsi une amitié traditionnelle fondée sur l’héritage de l’histoire. En bombardant Belgrade, comme l’avaient fait les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, les «alliés» ne pouvaient que ternir
fortement leur image pour les temps à venir.
En effet, l'Eglise n'a pas condamné la théorie de Copernic, qui s'appuyait lui-même sur Icetus de Syracuse, jusqu'à ce que Galilée, quatre-vingts ans plus tard, sans apporter de preuve décisive à l'appui de la nouvelle théorie, décide de placer sur le plan théologique la querelle de l'ordre géocentrique ou héliocentrique du monde, en défiant la Curie par de violentes attaques de
prendre positions sur le problème. Le pape Urbain VIII proposa de définir le système héliocentrique comme une thèse mathématique possible, mais pas nécessairement comme celle qui garantissait la vérité définitive. Loin de se ranger à cette suggestion, Galilée répliqua en publiant son Dialogo sui Massimi Sistemi, dans lequel il présentait le pape comme un simple d'esprit. D'où ce
procès tristement célèbre, au cours duquel Galilée ne prononça nullement son fameux "Eppur si muove" (Et pourtant, elle se meut), mais abjura toutes ses déclarations pour avoir le droit de continuer à vivre en paix et dans l'honneur. La postérité littéraire de Galilée pris comme héros a fait naître chez plusieurs dignitaires de l'Eglise une sorte de sentiment de culpabilité qui les
rend étrangement désarmés devant les théories scientifiques modernes même lorsque celles-ci sont en contradiction flagrante avec les vérités de la foi et de l'entendement. On a l'habitude de dire que l'Eglise n'a pas à se mêler de problèmes scientifiques; le cas même de Galilée prouve justement que la nouvelle science rationaliste de la Renaissance prétendait à la vérité absolue et
se présentait donc comme une seconde religion. p135
La différence entre le rêve et la réflexion, c'est que le premier se cantonne dans le virtuel, où la seconde prenant source dans le fait et le fait accompli, le soumet à son examen et le réduit au rang d'un phénomène, au lieu de le placer sur un autel et de l'y révérer avec une soumission rampante. Le lot du rêveur est la servitude, le rêveur s'accommode de n'importe quoi sur terre, le
philosophe non et l'esprit d'examen lui permet un recul, le recul méthodique où se renferme notre liberté.
Avec un air de bonheur indicible et qui m'émeut encore, elle me retraça ces petits riens, en l'écrivant ma gorge se resserre. Il me paraît que la souffrance ne va pas si loin que la félicité parfaite et que Madame Mère éprouva la seconde en récompense de ses dispositions qui la rendaient aimable souverainement. Madame Mère fut, j'en conviens, une tourmentée, mais elle portait ses
remèdes avec elle et ses contentements avaient la force que ses peines n'avaient pas, je sens d'ailleurs que je fus l'un de ces remèdes et que mon mariage l'eût rendue inconsolable pour de bon.