Moins monotone et moins abstrait que l'eau qui coule, plus prompt même à croître et à changer que l'oiseau au nid surveillé chaque jour dans le buisson, le feu suggère le désir de changer, de brusquer le temps, de porter toute la vie à son terme, à son au-delà.
Le fascisme n'a pas confiance dans le peuple […]. Le fascisme, le vrai, veut la force du peuple et le bonheur du peuple, au moins cette sorte de bonheur qui lui permet d'avoir la force, il aime le peuple, mais il n'a pas confiance en lui, il l'aime en le protégeant, il refuse de le laisser faire, il ne sait pas ou cela mène de le laisser faire et il craint que cela ne mène la plupart du temps
à quelque forme imprévue de la servitude.
Faire intervenir l’État, lui donner pour mission de pondérer les profits et d’équilibrer les fortunes, en prenant aux uns, sans consentement, pour donner aux autres, sans rétribution, le charger de réaliser l’œuvre du nivellement par voie de spoliation, assurément c’est bien là du Communisme. Les procédés employés par l’État, dans ce but, non plus que les beaux noms dont on
décore cette pensée, n’y font rien. Qu’il en poursuive la réalisation par des moyens directs ou indirects, par la restriction ou par l’impôt, par les tarifs ou par le Droit au travail; qu’il la place sous invocation de l’égalité, de la solidarité, de la fraternité, cela ne change pas la nature des choses; le pillage des propriétés n’en est pas moins du pillage parce qu’il
s’accomplit avec régularité, avec ordre, systématiquement et par l’action de la loi.
La communauté seule doit décider de tout, régler tout : éducation, nourriture, salaires, plaisirs, locomotion, affections, familles, etc., etc. — Or la société s’exprime par la loi, la loi c’est le législateur. Donc voilà un troupeau et un berger, — moins que cela encore, une matière inerte et un ouvrier. On voit où mène la suppression de la Responsabilité et de
l’individualisme.
Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes
je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte, à l’art, à l’utopie.
Pour nous en tenir à l'aspect psychologique, le mythe du héros, loin d'être aux yeux de Jung une fantaisie œdipienne pure et simple, marque bien plutôt selon lui une victoire sur l'Œdipe, donc une victoire sur soi-même. Le héros présente, à titre d'indices, certains traits du monstre, du dragon qu'il combat (la flamme dans les yeux, l'épée — analogue au dard — entre les dents). Ce
que le héros combat dans le monstre, c'est moins le père ennemi, comme il semble au premier regard, que sa propre fixation à la mère […]. De ce point de vue est étudié le sacrifice rituel du taureau, tel qu'il a lieu dans le culte de Mithra, reproduisant d'ailleurs l'acte même de Mithra qui attaque le taureau, comme tout héros attaque le monstre; et par le fait de ce sacrifice on voit
redoubler la fécondité de tout; ce qui est délivré ainsi — comme le trésor de la vierge captive —, c'est la libido naguère enchaînée en vertu des fixations premières.
C'est le malheur de l'esprit humain que les choses les plus lointaines et les moins importantes, telles que les révolutions des corps célestes, lui soient les plus présentes et les mieux connues, alors que les notions morales, toutes proches et de la plus haute importance, restent toujours flottantes et confuses, au gré du souffle des passions qui les pousse, ou de l'ignorance dirigée qui les
reçoit et les transmet.
Il est de l’intérêt général qu’il ne se commette pas de délits, ou du moins qu’ils soient d’autant plus rares qu’ils causent plus de mal à la société.