Titus Burckhardt
Titus Burckhardt

En effet, l'Eglise n'a pas condamné la théorie de Copernic, qui s'appuyait lui-même sur Icetus de Syracuse, jusqu'à ce que Galilée, quatre-vingts ans plus tard, sans apporter de preuve décisive à l'appui de la nouvelle théorie, décide de placer sur le plan théologique la querelle de l'ordre géocentrique ou héliocentrique du monde, en défiant la Curie par de violentes attaques de

prendre positions sur le problème. Le pape Urbain VIII proposa de définir le système héliocentrique comme une thèse mathématique possible, mais pas nécessairement comme celle qui garantissait la vérité définitive. Loin de se ranger à cette suggestion, Galilée répliqua en publiant son Dialogo sui Massimi Sistemi, dans lequel il présentait le pape comme un simple d'esprit. D'où ce

procès tristement célèbre, au cours duquel Galilée ne prononça nullement son fameux "Eppur si muove" (Et pourtant, elle se meut), mais abjura toutes ses déclarations pour avoir le droit de continuer à vivre en paix et dans l'honneur. La postérité littéraire de Galilée pris comme héros a fait naître chez plusieurs dignitaires de l'Eglise une sorte de sentiment de culpabilité qui les

rend étrangement désarmés devant les théories scientifiques modernes même lorsque celles-ci sont en contradiction flagrante avec les vérités de la foi et de l'entendement. On a l'habitude de dire que l'Eglise n'a pas à se mêler de problèmes scientifiques; le cas même de Galilée prouve justement que la nouvelle science rationaliste de la Renaissance prétendait à la vérité absolue et

se présentait donc comme une seconde religion. p135

Aymeric Chauprade
Aymeric Chauprade

Marine Le Pen n'est pas libre, elle est tenue par ces gens [Frédéric Chatillon, Axel Loustau et Philippe Péninque. Des amis de longue date qui se sont illustrés dans leurs jeunes années par leurs actions violentes au sein du GUD (Groupe union défense), un groupuscule d’extrême droite connu pour ses positions anticommunistes et ultra-nationalistes]. Si elle arrive au pouvoir, ces gens

seront le pouvoir. Il n'y a aucune raison que ce groupe disparaisse. C'est le groupe qui aura amené Marine Le Pen au pouvoir. C'est l'économie du Front national. Ce sont les secrets de Marine Le Pen.

Alexis de Tocqueville
Alexis de Tocqueville

Il faut étudier dans ses détails l’histoire administrative et financière de l’ancien régime pour comprendre à quelles pratiques violentes et déshonnêtes le besoin d’argent peut réduire un gouvernement doux, mais sans publicité et sans contrôle, une fois que le temps a consacré son pouvoir et l’a délivré de la peur des révolutions, cette dernière sauvegarde des peuples.


On rencontre à chaque pas, dans ces annales, des biens royaux vendus, puis ressaisis comme invendables ; des contrats violés, des droits acquis méconnus ; le créancier de l’état sacrifié à chaque crise, la foi publique sans cesse faussée.

Des privilèges accordés à perpétuité sont perpétuellement repris. Si l’on pouvait compatir aux déplaisirs qu’une sotte

vanité cause, on plaindrait le sort de ces malheureux anoblis auxquels, pendant tout le cours des XVIIe et XVIIIe siècles, on fait racheter de temps à autre ces vains honneurs ou ces injustes privilèges qu’ils ont déjà payés plusieurs fois. C’est ainsi que Louis XIV annula tous les titres de noblesse acquis depuis quatre-vingt-douze ans, titres dont la plupart avaient été donnés par

lui-même ; on ne pouvait les conserver qu’en fournissant une nouvelle finance, tous ces titres ayant été obtenus par surprise, dit l’édit. Exemple que ne manque point d’imiter Louis XV, quatre-vingts ans plus tard.

On défend aux miliciens de se faire remplacer, de peur, est-il dit, de faire renchérir pour l’État le prix des recrues.

Des villes, des

communautés, des hôpitaux sont contraints de manquer à leurs engagements, afin qu’ils soient en état de prêter au roi. On empêche des paroisses d’entreprendre des travaux utiles, de peur que, divisant ainsi leurs ressources, elles ne payent moins exactement la taille.
[…]
Je ne crains pas de dire qu’il n’y a pas un particulier qui eût pu échapper aux arrêts de la

justice, s’il avait conduit sa propre fortune comme le grand roi, dans toute sa gloire, menait la fortune publique.

Si vous rencontrez quelque ancien établissement du moyen âge qui se soit maintenu en aggravant ses vices au rebours de l’esprit du temps, ou quelque nouveauté pernicieuse, creusez jusqu’à la racine du mal : vous y trouverez un expédient financier qui s’est

tourné en institution. Pour payer des dettes d’un jour vous verrez fonder de nouveaux pouvoirs qui vont durer des siècles.

Livre II Chapitre X + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          141

Pie IX
Pie IX

PIE IX, PAPE.


VÉNÉRABLES FRÈRES,


SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.


Avec quelle sollicitude et quelle vigilance pastorale les Pontifes Romains, Nos prédécesseurs, ont rempli la charge et le devoir qui leur a été confié par Jésus-Christ lui-même dans la personne du bienheureux Pierre, Prince des Apôtres, de paître les agneaux et les

brebis, en sorte qu’ils n’ont jamais cessé de nourrir fidèlement des paroles de la foi et de la doctrine du salut tout le troupeau du Seigneur et de le détourner des pâturages empoisonnés, tous le savent, tous le voient, et vous mieux que personne, Vénérables Frères. Et en effet, Nos mêmes prédécesseurs, gardiens et vengeurs de l’auguste religion catholique, de la vérité et de

la justice, pleins de sollicitude pour le salut des âmes, n’ont jamais rien eu de plus à cœur que de découvrir et de condamner par leurs Lettres et Constitutions, monuments de sagesse, toutes les hérésies et toutes les erreurs qui, contraires à notre divine foi, à la doctrine de l’Église catholique, à l’honnêteté des mœurs et au salut éternel des hommes, excitèrent souvent de

violentes tempêtes et appelèrent sur l’Église et sur la société civile de déplorables calamités. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10

Julia Kristeva
Julia Kristeva

Il y a, dans l’abjection, une de ces violentes et obscures révoltes de l’être contre ce qui le menace et qui lui paraît venir d’un dehors ou d’un dedans exorbitant, jeté à côté du possible, du tolérable, du pensable. C’est là, tout près mais inassimilable. Ça sollicite, inquiète, fascine le désir qui pourtant ne se laisse pas séduire. Apeuré, il se détourne. Écœuré, il

rejette. Un absolu le protège de l’opprobre, il est en fier, il y tient. Mais en même temps, quand même, cet élan, ce spasme, ce saut, est attiré vers un ailleurs aussi tentant que condamné. Inlassablement, comme un boomerang indomptable, un pôle d’appel et de répulsion met celui qui en est habité littéralement hors de lui (p. 9).”

Claire Caron
Claire Caron

J’aime les minutieuses, celles qui vont fouiller dans le dictionnaire pour dénicher des insultes assez violentes pour me faire sortir de mes gonds en quelques secondes. J’exige aussi qu’elles le fassent avec élégance, en talons hauts, avec une élocution correcte. J’admire les gens qui parlent bien, même si parfois ils me font chier avec leur vocabulaire. En général, j’essaie de

bien m’exprimer, même si le naturel me revient facilement dans certaines situations.

Anne Brontë
Anne Brontë

Il me faudrait un volume, pour te décrire les craintes, les espoirs, les questions, les conjectures, les émotions violentes qui s’agitaient en moi tandis que je gravissais la colline. Avant que j’eusse parcouru la moitié du chemin, la profonde sympathie que j’éprouvais pour la dame du manoir dominait tous les autres sentiments et une force impérieuse m’attirait en arrière ; je

pensais: « Pourquoi tant me hâter de rentrer? Que trouverai-je à la maison?… réconfort et consolation?… paix et contentement?… Pouvais-je laisser derrière moi tant de tristesse et d’anxiété? »

Philippe Noiret
Philippe Noiret

Avec Bertrand Tavernier, nous nous sommes vite compris à demi-mot ; nous avons beaucoup de points communs. Nous avons reçu des éducations comparables. Nous partageons l'amour des mots, de la littérature. Nous avons aussi le goût de la vie, de ce qu'elle a de concret, de la table, du vin, de la campagne. Et puis, nous sommes paraillement habités par ce sentiment, non des douleurs cachées,

mais des blessures, faites par on ne sait qui ou quoi, blessures qui ne furent pas particulièrement violentes mais qui relèvent d'une espèce de mélancolie de naissance. Au fond de moi, je sécrète cette tendance à la mélancolie, que balance un goût de la vie. Qui touche à la révolte aussi, sous-jacente.

Elizabeth Gaskell
Elizabeth Gaskell

Pour mettre à exécution mon projet, j’aurais besoin que s’établissent des relations personnelles. Tout n’irait peut-être pas comme sur des roulettes au début, mais à chaque contretemps, un plus grand nombre d’hommes s’y intéresserait, et à la fin, tous seraient unis pour en souhaiter la réussite, car tous auraient participé à l’élaboration du projet. Au reste, je suis

persuadé qu’il perdrait sa vitalité et cesserait d’être efficace dès qu’il ne serait plus porté par cet intérêt commun qui pousse invariablement les gens à trouver des moyens de se voir, de se connaître personnellement et de se familiariser avec leurs caractères respectifs, voire avec leurs humeurs et leurs façons de parler. Nous nous comprendrions mieux, et j’aime à croire que

nous nous apprécierions davantage.
- Et ces projets, empêcheraient-ils les grèves ?
- Sûrement pas. J’espère seulement qu’ils les empêcheraient d’être les sources de haines aussi violentes et implacables que par le passé. Un homme plus idéaliste que moi espérerait peut-être que des relations plus étroites et meilleures entre maîtres et ouvriers arriveraient à faire

disparaître les grèves. Mais je ne suis pas un optimiste. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          370

Hermès Trismégiste
Hermès Trismégiste

Or le vice de l'âme, c'est l'ignorance. En effet quand une âme n'a acquis aucune connaissance des êtres, ni de leur nature, ni du Bien, mais qu'elle est toute aveugle, elle subit les secousses violentes des passions corporelles. Alors la malheureuse, pour s'être ignorée elle-même, devient l'esclave de corps monstrueux et pervers, elle porte son corps comme un fardeau, elle ne commande pas,

on lui commande. Tel est le vice de l'âme.
Au contraire la vertu de l'âme est la connaissance, car celui qui connaît est bon et pieux et déjà divin. -- Quelle sorte d'homme est-ce là, ô père ? -- C'est l’homme qui parle peu, qui peu écoute. Car celui qui perd son temps à disputer et à ouïr des nouvelles, il bat l'air, enfant.