Si le peuple est souverain, il doit exercer lui-même tout le plus qu'il peut de souveraineté.
Le fascisme n'a pas confiance dans le peuple […]. Le fascisme, le vrai, veut la force du peuple et le bonheur du peuple, au moins cette sorte de bonheur qui lui permet d'avoir la force, il aime le peuple, mais il n'a pas confiance en lui, il l'aime en le protégeant, il refuse de le laisser faire, il ne sait pas ou cela mène de le laisser faire et il craint que cela ne mène la plupart du temps
à quelque forme imprévue de la servitude.
Sous ce régime le peuple doit nécessairement souffrir : la raison en est que le système des services publics, outre qu’il trouble le nivellement des valeurs, ce qui est injustice, amène aussi une déperdition fatale de richesse, ce qui est ruine; ruine et injustice, c’est souffrance et mécontentement — quatre funestes ferments dans la société, lesquels, combinés avec le déplacement
de la responsabilité, ne peuvent manquer d’amener ces convulsions politiques dont nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, les malheureux témoins.
J'ai un message pour ces grandes puissances médiatiques : vous n'êtes pas les patrons de la France. Il est clair que vous avez envie que le deuxième tour oppose Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, que cela vous arrangerait pour le présent et pour l'avenir, que vous déroulerez le tapis rouge à vos deux favoris. Mais nous, Français, nous sommes un peuple de citoyens : nous ne céderons pas
à votre matraquage.
On ne peut pas compter seulement sur l’école publique. La religion rend aux enfants ce que leur parents, déchus, n’ont plus toujours la force de leur transmettre. L’État français est laïque, mais la France est un pays chrétien, la France est avant tout un pays catholique. Un large dialogue islamo-catholique est donc prioritaire. Les beurs sont les garants de l’aboutissement positifs
de ce dialogue, parce que c’est dans leur intérêt, ayant grandis en France, ils portent en eux cette confrontation […] En lieu et place de ce débat islamo-catholique, que trouve t-on? Un débat politico-religieux, le fameux débat judéo-arabe, imposé notamment par SOS Racisme, organisation contrôlée par l’Union des Étudiants Juifs de France. Ils ont lancé un débat judéo-arabe au
nom des Beurs, en faisant eux-mêmes les questions et les réponses. Radio Beur ne doit pas cautionner un faux débat. Nous ne sommes pas des palestiniens, nous sommes des enfants d’immigrés, vivant en France. Solidaires des luttes du peuple palestinien, il n’est cependant pas dans notre vocation de nous substituer à lui, surtout si cette substitution est opérée par d’autres que
nous-mêmes. De fait, l’instauration de ce débat judéo-arabe a eu pour effet de détourner le seconde génération du débat islamo-catholique.
Il ne suffit pas d'être né, il faut encore être « créé ». La création est postérieure à la naissance, on ne peut être « créé » que par soi. C'est ainsi que l'on se donne une âme. Maître Eckhart parle d'« autocréation » (Selbstschöpfung) : « Je fus la cause de moi-même, là où je me voulus moi-même et je ne fus rien d'autre. Je fus ce que je voulus, et ce que je voulus, ce
fut moi ». Dans l'Edda (Hávamál, v), image d'Odhinn : lui-même à lui-même sacrifié. Un peuple fonde une culture quand il devient cause de lui-même – qu'il trouve en lui-même seulement (dans sa tradition) la source d'une perpétuelle nouveauté. De même l'homme : trouver en soi-même les causes de soi et les moyens d'un dépassement de soi.
L’alternative n’est pas pour lui [le FN] de s’enfermer dans le bunker des « purs et durs » ou, au contraire, de chercher à se « banaliser » ou à se « dédiaboliser » (le fait d’être diabolisé n’a pas empêché Sarkozy d’être élu, mais lui a au contraire valu des voix supplémentaires) tout en adoptant, d’élection en élection, la tactique du hamster qui tourne sans cesse
dans sa roue tout en restant sur place. L’alternative à laquelle il se trouve confronté aujourd’hui de manière aiguë est toujours la même : vouloir encore incarner la « droite de la droite » ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France dans sa diversité. Rien n’indique pour l’instant qu’il choisira la deuxième solution. Il reste
au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus (entre 2002 et 2007, l’abstention est passée de 20 à 31 % en milieu ouvrier). Rien n’indique, là non plus, qu’il en ait la capacité
ni même la volonté.
…) La volonté des Suisses de se battre est très forte et nous devons la mettre à peu près sur le même plan que celle des Finlandais. Un peuple qui produit de bons gymnastes a toujours eu de bons soldats. L'amour des Suisses pour leur patrie et on ne peut plus fort et, malgré le système de milice, leur formation de tireurs est meilleure que, par exemple, celle des soldats de l'ancienne
armée fédérale autrichienne au bout de 18 mois de service (…
[…] déclarer le peuple souverain, dans la crainte hypothétique qu'il ne soit opprimé comme sujet, sans prévoir quel pouvoir on pourra opposer à celui du peuple, ou plutôt avec la certitude de n'en avoir aucun à lui opposer si, à son tour, il devient oppresseur; présupposer l'oppression pour justifier la résistance; ériger le désordre en loi, pour prévenir la violation de l'ordre,
c'est imiter un insensé qui bâtirait sa maison au milieu d'un torrent, pour avoir l'eau plus à portée en cas d'incendie.