Comme toute richesse, le feu est rêvé dans sa concentration.
Sous ce régime le peuple doit nécessairement souffrir : la raison en est que le système des services publics, outre qu’il trouble le nivellement des valeurs, ce qui est injustice, amène aussi une déperdition fatale de richesse, ce qui est ruine; ruine et injustice, c’est souffrance et mécontentement — quatre funestes ferments dans la société, lesquels, combinés avec le déplacement
de la responsabilité, ne peuvent manquer d’amener ces convulsions politiques dont nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, les malheureux témoins.
Essayez d’imaginer une forme de travail imposée par la Force, qui ne soit une atteinte à la Liberté ; une transmission de richesse imposée par la Force, qui ne soit une atteinte à la Propriété. Si vous n’y parvenez pas, convenez donc que la Loi ne peut organiser le travail et l’industrie sans organiser l’Injustice.
Bref, sans le vouloir, Galbraith montre bien que, s'il y a de l'égalité (si pauvreté et richesse ne sont plus un problème), c'est précisément qu'elle n'a plus d'importance réelle. Ce n'est plus là que ça se passe : les critères de la valeur sont ailleurs. La discrimination sociale, le pouvoir, etc., qui restent lessentiel, se sont transférés ailleurs que dans le revenu ou la richesse
pure et simple. Il importe peu, dans ces conditions, que tous les revenus, à la limite, soient égaux, et même le système peut se payer le luxe de faire un large pas dans ce sens, car ce n'est plus là la détermination fondamentale de l'« inégalité.»
Là où chaque relation, dans l'échange primitif, ajoute à la richesse sociale, chaque relation sociale, dans nos sociétés "différentielles", ajoute au manque individuel, puisque toute chose possédée est relativisée par rapport aux autres (dans l'échange primitif, elle est valorisée par la relation même avec les autres). Il n'est donc pas paradoxal de soutenir que dans nos sociétés
"affluentes", l'abondance est perdue, et qu'elle ne sera pas restituée par un surcroît de productivité à perte de vue, par la libération de nouvelles forces productives. Puisque que la définition structurelle de l'abondance et de la richesse est dans l'organisation sociale, seule une révolution de l'organisation sociale et des rapports sociaux pourrait l'inaugurer. Reviendrons-nous un jour,
au-delà de l'économie de marché, à la prodigalité? Au lieu de la prodigalité, nous avons la "consommation", la consommation forcée à perpétuité, sœur jumelle de la rareté. C'est la logique sociale qui a fait connaître aux primitifs la "première" (et la seule) société d'abondance. C'est notre logique sociale qui nous condamne à une pénurie luxueuse et spectaculaire.
Le contrôle de la production des richesses est le contrôle de la vie humaine elle-même.
Mon inquiétude, c’est de voir les multinationales et les grands groupes financiers concentrer les richesses et devenir très puissants. Au bout du compte, les intérêts financiers dépasseront alors les peuples et les Etats organisés, ils affaibliront les pouvoirs politiques et la démocratie.
Au temps de l'apparition du progrès technique, une autre couche […] s'empare peu à peu des moyens de production par le truchement de la banque. Elle parvient ensuite au pouvoir politique et à la domination générale. Mais, contradictions essentielles: 1° elle possède la richesse sans droit réel émanant de sa valeur supérieure; 2° elle ne contrôle aucunement les moyens de la conserver:
les armes demeurent aux mains des seuls hommes qui aient la valeur et le courage […]
Il est toujours possible de passer à une situation où la richesse est plus équitablement distribuée (…) L'impôt sur le revenu tend à baisser les inégalités, et cela d'autant plus si une grande partie de cet impôt est redistribuée vers le plus grand nombre (…) Si une partie insuffisante de l'impôt sur le revenu est redistribuée, l'impôt sur le capital ne remplira plus son rôle
social, mais augmentera les inégalités de répartition de la richesse (…) La loi de Pareto apparait dans nos modèles comme un équilibre entre la spéculation qui concentre les richesses - on gagne dix fois plus d'argent avec 1000 F investis qu'avec 100 F…