Henri Barbusse
Henri Barbusse

Mais, j’aurai beau supplier, j’aurai beau me révolter, il n’y aura plus rien pour moi ; je ne serai, désormais, ni heureux, ni malheureux. Je ne peux pas ressusciter. Je vieillirai aussi tranquille que je le suis aujourd’hui dans cette chambre où tant d’êtres ont laissé leur trace, où aucun être n’a laissé la sienne.
Cette chambre, on la retrouve à chaque pas. C’est la

chambre de tout le monde. On croit qu’elle est fermée, non : elle est ouverte aux quatre vents de l’espace. Elle est perdue au milieu des chambres semblables, comme de la lumière dans le ciel, comme un jour dans les jours, comme moi partout.
Moi, moi ! Je ne vois plus maintenant que la pâleur de ma figure, aux orbites profondes, enterrée dans le soir, et ma bouche pleine d’un

silence qui doucement, mais sûrement, m’étouffe et m’anéantit.
Je me soulève sur mon coude comme sur un moignon d’aile. Je voudrais qu’il m’arrivât quelque chose d’infini !

Aurélien Barrau
Aurélien Barrau

Il y a donc toute une constellation, dont chaque point est temporellement variable, de sphères intellectuelles qui revendiquent l’impérialisme de leurs valeurs et de leurs méthodes. S’il s’agit donc de couper court à la diversité des rapports au monde, et donc au foisonnement des manières de faire fonctionner le réel, il y aura, de fait, beaucoup de déçus. Et, en termes de rapports

de force à l’échelle planétaire, je ne suis pas certain que les partisans d’un scientisme dur sortent victorieux de l’affrontement. Il me semble infiniment plus souhaitable, tant au plan logique qu’aux plans éthique et esthétique, d’accepter la réalité, au sens fort, de tous ces systèmes symboliques et cognitifs répondant à différentes contraintes. Cela, répétons-le une

dernière fois, n’empêche d’aucune manière le combat contre ceux qui nous semblent désuets, voire nuisibles.

Frederic Bastiat
Frederic Bastiat

Sous ce régime le peuple doit nécessairement souffrir : la raison en est que le système des services publics, outre qu’il trouble le nivellement des valeurs, ce qui est injustice, amène aussi une déperdition fatale de richesse, ce qui est ruine; ruine et injustice, c’est souffrance et mécontentement — quatre funestes ferments dans la société, lesquels, combinés avec le déplacement

de la responsabilité, ne peuvent manquer d’amener ces convulsions politiques dont nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, les malheureux témoins.

Yves Beauchemin
Yves Beauchemin

Puis elle s’avisa que la lettre pourrait être utile, la défroissa soigneusement sur son couvre—pied et la relut en se rongeant les ongles. Quand elle eut une bonne demi—douzaine de rognures, elle les rassembla entre le pouce et l’index, défit le pommeau de cuivre d’un montant de son lit et les laissa tomber dedans, l’air grave et solennel. Depuis une cinquantaine d’années, elle

accumulait ainsi ses rognures et avait déjà rempli les deux montants du pied. C’était une des rares et modesres joies de son existence solitaire que de se figurer en esprit de temps à autre la masse qu’elles formeraient si on les rassemblait dans un seau. (chapitre 28)

Léopold III (roi des Belges)
Léopold III (roi des Belges)

La faute d’un homme ne peut être imputée à la Nation.

Joachim du Bellay
Joachim du Bellay

Les vers de Du Bellay ne sont presque jamais ceux d’un solitaire. Sa poésie, parlante, est une quête d’amitié.

Joachim du Bellay
Joachim du Bellay

Espère le fruit de ton labeur de l’incorruptible et non envieuse postérité : c’est la gloire, seule échelle par les degrés de laquelle les mortels d’un pied léger montent au ciel et se font compagnons des dieux.

Anouar Benmalek
Anouar Benmalek

Et, d’un seul coup, dans une grande explosion de souffrance, tu es morte. Aussi simplement que ça. Et là, tu vas rire, maman, je me suis retrouvé, nous nous sommes retrouvés, toute la fratrie, dont le plus jeune approchait la cinquantaine, comme une volée de poussins éberlués au bord d’un gouffre. Un gouffre invisible, certes, mais fichtrement bien réel puisque tu venais justement

d’y tomber!

Alain de Benoist
Alain de Benoist

Les islamologues de comptoir, qui traitent de l’islam comme d’un tout homogène et unitaire, citent (de seconde main) les sourates du Coran comme d’autres « experts » citent les Protocoles des Sages de Sion, et dénoncent leurs contradicteurs comme des « islamo-fellateurs », « lécheurs de babouche » et « dhimmis » en puissance, rentrent dans cette catégorie, qui relève moins de la

politique que du trouble obsessionnel compulsif.

Bruno Bertez
Bruno Bertez

Le Trumpisme n’est pas l’expression des divagations d’un simplet ou d’un abruti. Cela, c’est ce que Les Hollande, les Soros, les Merkel et autres Macron voudraient vous faire croire afin de paralyser votre intelligence et votre esprit critique. Ils font de la politique, au plus bas niveau, ils ne considèrent pas que les peuples peuvent comprendre le fond des choses, et participer aux

grands débats. Pour eux, vous êtes la racaille, que l’on fait monter au créneau, celle dont on collecte les voix, mais qui n’a pas voix au chapitre. Les peuples, c’est : à la niche. Le Trumpisme est une réaction, un mouvement de contestation de l’ordre du monde qui a été mis en place il y a 70 ans. Ou plus exactement, c’est l’expression, mise en forme populaire et exprimée de

façon populiste, des limites de l’ordre du monde qui a été décidé ou imposé il y a 70 ans. Et sous cette formulation, reconnaissez que cela a de l’allure, du sens historique. On n’est pas dans la fange, dans la boue qu’agitent les soit disant élites!