Il n’est que de feuilleter certaines archives pour voir qu’il ne faut point se relâcher.
Je ne puis espérer meilleur introducteur chez les sédentaires qu’il fréquente et chez les nomades dont il a le sang.
Mais, j’aurai beau supplier, j’aurai beau me révolter, il n’y aura plus rien pour moi ; je ne serai, désormais, ni heureux, ni malheureux. Je ne peux pas ressusciter. Je vieillirai aussi tranquille que je le suis aujourd’hui dans cette chambre où tant d’êtres ont laissé leur trace, où aucun être n’a laissé la sienne.
Cette chambre, on la retrouve à chaque pas. C’est la
chambre de tout le monde. On croit qu’elle est fermée, non : elle est ouverte aux quatre vents de l’espace. Elle est perdue au milieu des chambres semblables, comme de la lumière dans le ciel, comme un jour dans les jours, comme moi partout.
Moi, moi ! Je ne vois plus maintenant que la pâleur de ma figure, aux orbites profondes, enterrée dans le soir, et ma bouche pleine d’un
silence qui doucement, mais sûrement, m’étouffe et m’anéantit.
Je me soulève sur mon coude comme sur un moignon d’aile. Je voudrais qu’il m’arrivât quelque chose d’infini !
« Quelqu’un peut passer toute sa vie entre quatre murs. S’il ne se rend pas compte ou ne sait pas qu’il est en prison, alors il ne se sent pas prisonnier. Il existe des gens pour qui la planète entière est une prison. Qui voient l’espace infini du monde, les millions d’étoiles et de corps célestes étrangers dont l’accès leur est fermé pour toujours. Cette conscience fait
d’eux les plus grands esclaves du temps et de l’espace. »
Faire intervenir l’État, lui donner pour mission de pondérer les profits et d’équilibrer les fortunes, en prenant aux uns, sans consentement, pour donner aux autres, sans rétribution, le charger de réaliser l’œuvre du nivellement par voie de spoliation, assurément c’est bien là du Communisme. Les procédés employés par l’État, dans ce but, non plus que les beaux noms dont on
décore cette pensée, n’y font rien. Qu’il en poursuive la réalisation par des moyens directs ou indirects, par la restriction ou par l’impôt, par les tarifs ou par le Droit au travail; qu’il la place sous invocation de l’égalité, de la solidarité, de la fraternité, cela ne change pas la nature des choses; le pillage des propriétés n’en est pas moins du pillage parce qu’il
s’accomplit avec régularité, avec ordre, systématiquement et par l’action de la loi.
Sous ce régime le peuple doit nécessairement souffrir : la raison en est que le système des services publics, outre qu’il trouble le nivellement des valeurs, ce qui est injustice, amène aussi une déperdition fatale de richesse, ce qui est ruine; ruine et injustice, c’est souffrance et mécontentement — quatre funestes ferments dans la société, lesquels, combinés avec le déplacement
de la responsabilité, ne peuvent manquer d’amener ces convulsions politiques dont nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, les malheureux témoins.
Figaro : Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend; surtout de pouvoir au-delà de ses forces; avoir souvent pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point; s’enfermer pour tailler des plumes et paraître profond, quand on n’est, comme on dit, que vide et creux; jouer bien ou mal un
personnage; répandre des espions et pensionner des traîtres; amollir des cachets; intercepter des lettres; et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets : voilà toute la politique ou je meure!
Il est de l’intérêt général qu’il ne se commette pas de délits, ou du moins qu’ils soient d’autant plus rares qu’ils causent plus de mal à la société.