Marie d'Agoult
Marie d'Agoult

Il était impossible que l'esprit sérieux, l'âme délicate, le caractère invinciblement porté à la droiture de Nélida ne fussent point froissés par ce qu'il y avait de faux dans cette société devenue la sienne. Mais la jeunesse est lente à se rendre compte de ses impressions et à les transformer en jugement. Il faut une force rare pour s'arracher au joug de la coutume. L'opinion

établie semble tout naturellement l'opinion respectable, et les intelligences les plus fermes se défient d'elles-mêmes lorsqu'elles se sentent portées à franchir le cercle tracé par des mots aussi solennels que ceux de religion, de famille, d'honneur : mots trois fois saints, à l'abri desquels le monde a su placer les choses les moins dignes de vénération et de sacrifice. Aussi Nélida,

surprise, incertaine, cherchait vainement à mettre d'accord ce qu'elle voyait et ce qu'elle entendait avec la voix intime de sa conscience. Tantôt, elle se sentait attirée par des grâces si nobles qu'elles semblaient presque des vertus; tantôt elle était repoussée par des hypocrisies grossières ou des maximes d'un égoïsme cynique. Les entretiens des jeunes filles avec lesquelles elle

s'était liée n'étaient qu'un commentaire plus libre des conversations du couvent, et les fades galanteries des jeunes gens au bal blessaient sa simple fierté qui n'y trouvait rien à répondre. Un ennui insurmontable la gagnait, son cœur attristé se rouvrait au désir de la vie religieuse.

Marie d'Agoult
Marie d'Agoult

Avec quel art merveilleux on parvient à maintenir debout cet édifice bâti de préjugés et de mensonges, dont chaque partie est près de tomber de vétusté, et dont l'ensemble pourtant présente encore une masse assez imposante! Cette société affirme qu'elle est chrétienne; l'éducation qu'elle donne à la jeunesse destinée de génération en génération à la renouveler est de tous

points, assure-t-elle, conforme aux enseignements de l'Évangile. Elle en fait gloire et feint de ne pas s'apercevoir que la parole du Christ est la réprobation sévère de l'esprit qui l'anime; car le fils du charpentier enseignait le mépris des richesses, la vanité des plaisirs, le néant des grandeurs, et le monde pratique ouvertement l'avide poursuite de tous ces faux biens, le culte

aveugle de l'opinion, l'estime immodérée des honneurs et de la fortune. Cette contradiction est à tel point enracinée dans les mœurs qu'elle ne soulève pas une difficulté, pas un doute; elle est disciplinée et ordonnée à la satisfaction de tous.

Françoise d’Aubigné
Françoise d’Aubigné

Françoise d’Aubigné naquit à Niort, le 27 novembre 1635, de Constant d’Aubigné et de Jeanne de Cardilhac. Constant d’Aubigné n’avait pas hérité des fières vertus et de la rude probité de son père Agrippa. Changeant de religion et de parti selon l’intérêt du moment, toujours criblé de dettes, vivant d’expédients et ne reculant même pas devant le crime, impliqué dans une

affaire de faux monnayage, meurtrier de sa première femme, il avait passé « la moitié de sa jeunesse dans les prisons de la Rochelle, d’Angers, de Paris, de Bordeaux, ou hors du royaume. » Il était interné au fort de Château-Trompette, « à cause de ses commerces avec les Anglais » (1627), lorsqu’il épousa la fille du gouverneur. […] c’est en prison, comme son frère, que

Françoise avait vu le jour.

Yves Debay
Yves Debay

Cela fait trente ans que le duo Socialo-droite molle pompe les forces vives de notre belle France en abrutissant les citoyens dans une gangue de médiocrité. Assistanat "Tout social", culpabilisation permanente, perte de prestige, déclin militaire, abêtissement de la jeunesse, destruction de l'industrie…. etc… voilà votre bilan!

Idriss Déby
Idriss Déby

La vraie richesse de l’Afrique n’est ni les matières premières, ni l’aide extérieure quelqu'en soit le montant ou la forme, mais sa jeunesse.

Loïc Decrauze
Loïc Decrauze

Particularisme de ce village où la vieillesse abonde : il a créé en moi la conscience de ma jeunesse, de ma capacité physique, de ma santé face à l'indigence grabataire, aux visages parcourues de crevasses, aux jambes veinées jusqu'à l'indécence, à ces dernières années vécues pour beaucoup comme un renoncement obligé, maladies et difficultés d'être ternissant l'étincelle des yeux

fatigués.

Loïc Decrauze
Loïc Decrauze

[La jeunesse] Celle de 1968 voulait révolutionner les consciences; celle de 2010 revendique l’allongement de son temps de senior en retraite. Inquiétante maturité.

Conrad Detrez
Conrad Detrez

Dès demain, Rio de Janeiro, ville de ma jeunesse et territoire de mon âge fou, va-t-elle se donner, se refuser?(…) J’y ai tant dragué, tant aimé. J’y ai tant peiné et, pendant quatre années combattu pour la Révolution. (…) J’appréhende de la revoir. (…) J’ai transmis à Maître Fragoso le jour et l’heure de mon arrivée. C’est lui qui naguère m’avait défendu devant le

tribunal militaire de Rio, obtenant des juges qu’ils ramènent ma peine à deux ans de prison. Pourvu que Maître Fragoso ait reçu mon message et qu’il se trouve au rendez-vous.

Augustin d'Hippone
Augustin d'Hippone

Mais misérable que j’étais, et plus misérable qu’on ne le saurait dire, dès ma plus tendre jeunesse je vous avais demandé le don de chasteté; mais comment l’avais-je demandé? Je vous avais dit : « Accordez-moi Seigneur d’être chaste, mais non pas encore tout à l’heure » car je craignais d’être trop promptement exaucé, je craignais d’être trop promptement guéri du mal

impur dont j’étais possédé, aimant mieux être consumé de ses feux que de les voir entièrement éteint.

Augustin d'Hippone
Augustin d'Hippone

Car en dehors de ce but [avoir des enfants], les maris ne sont plus que de misérables libertins; les femmes, que des prostituées; le lit nuptial, qu'un lieu de débauches; les beaux-pères, que des corrupteurs de la jeunesse.