Pierre-Béranger Biscaye
Pierre-Béranger Biscaye

Le père Hugo ne voulait pas que l’on dépose de la musique le long de ses vers… Paul Klee aurait-il admis que l’on dépose des vers le long de ses tableaux? C’est la question que soulève Pierre-Bérenger Biscaye avec ses poèmes dont la rêverie nonchalante prolonge parfois celles du maître bernois.

Elena Botchorichvili
Elena Botchorichvili

Maintenant, bien des années après, la haine et l'amour de l'Union soviétique vivent en moi de façon simultanée. J'ai vécu la mort du pays où je suis né comme celle d'un être aimé qui a terriblement souffert. Et on voulait qu'il meure parce qu'on l'aimait.

William S. Burroughs
William S. Burroughs

Gros Sel Mary » avait tous les « non » et aucun de ces « non » ne voulait jamais dire « oui.

George Gordon Byron
George Gordon Byron

Lettre à Hobhouse du 20 juin 1817, à propos de son buste sculpté où Hobhouse voulait mettre une couronne : Je ne veux pas que l'on orne ma tête comme on garnit de houx un pâté de Noël, ou comme une tête de morue avec du fenouil ou je ne sais quelle herbe dont on l'entoure. Je m'étonne que vous ayez voulu faire de moi un tel saltimbanque

John Calvin
John Calvin

Ainsi, ou nous arguerons l'histoire de mensonge, ou ce qu'on tient aujourd'hui de la vraie croix est une opinion vaine et frivole. Or, avisons d'autre part combien il y en a de pièces par tout le monde. Si je voulais réciter seulement ce que j'en pourrais dire, il y aurait un rôle pour remplir un livre entier. Il n'y a si petite ville où il n'y en ait, non seulement en l'église cathédrale,

mais en quelques paroisses. Pareillement, il n'y a si méchante abbaye où on n'en montre. Et en quelques lieux, il y en a de bien gros éclats, comme à la Sainte-Chapelle de Paris, et à Poitiers et à Rome, où il y en a un crucifix assez grand qui en est fait, comme l'on dit. Bref, si on voulait ramasser tout ce qui s'en est trouvé, il y en aurait la charge d'un bon grand bateau. L'Évangile

testifie que la croix pouvait être portée d'un homme.

Eric Clapton
Eric Clapton

La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien

contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de

manches.

Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y

avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.

J. M. G. Le Clezio
J. M. G. Le Clezio

Les hommes savaient bien que le désert ne voulait pas d’eux : alors ils marchaient sans s’arrêter, sur les chemins que d’autres pieds avaient déjà parcourus, pour trouver autre chose.

Paul Copin-Albancelli
Paul Copin-Albancelli

On s'explique alors le caractère odieux du document. À cause de ce caractère, il était impossible, nous l'avons observé, que des chefs juifs eussent prononcé les discours consignés dans la brochure, sans faire preuve de folie et d'imbécilité. Au contraire, un antisémite capable de confectionner un tel recueil pour l'attribuer aux Juifs ne pouvait que le concevoir aussi révoltant que

possible. Ou bien il se serait fait un devoir de s'abstenir, ou bien la logique voulait qu'il s'appliquât à accumuler tout ce qu'il jugerait le plus susceptible d'exciter l'indignation contre ceux qu'il se croyait permis de stigmatiser en usant d'un pareil procédé.

Suzanne Curchod
Suzanne Curchod

Rousseau, partant du principe que les idées ne nous arrivent que par les sens, voulait qu’on commençât par perfectionner les organes de la perception; Mme Necker estimait qu’il fallait agir immédiatement sur l’esprit par l’esprit. L’essentiel à ses yeux était « d’accumuler les idées. » Elle était persuadée que l’intelligence devient paresseuse quand on lui épargne ce

travail. Et, pour le rendre plus profitable, elle ne craignait pas de recourir à toutes les applications de la pensée.

Suzanne Curchod
Suzanne Curchod

Pour apprécier exactement la direction des idées de Mme Necker, il faut d’abord se rendre compte de l’effort qu’elle s’imposa en arrivant à Paris, afin de s’approprier la langue et les mœurs du pays dont elle avait à se faire adopter. Sainte-Beuve a dit qu’elle ne fut jamais qu’une fleur transplantée. Il semble que Mme Necker eût prévu la critique. « Pour avoir un goût

parfait, disait-elle, faut-il être né dans un pays ou dans une société, à Paris par exemple, où l’on reçoive les principes du goût avec le lait et par l’autorité? Ou bien serait-il à préférer d’y arriver dans l’âge où l’on peut les acquérir sans préjugé et apprendre à juger par sa propre raison nouvellement éclairée? Ce goût ainsi formé serait plus sûr et plus

dégagé de toutes les préventions du siècle, du lieu et de la mode. C’est ainsi que Rousseau, dans un objet plus grave, voulait qu’on ne prit une religion que quand la raison serait formée. » Mme Necker se vise manifestement elle-même dans cette dernière observation; et je ne sais pas d’exemple d’une acclimatation ou d’une naturalisation intellectuelle suivie avec plus de zèle.

Il n’en coûtait rien à Grimm de ne paraître à Paris qu’un Allemand. Mme Necker voulut être Française.