En employant la force, parfois de manière sadique, Rome réunit une masse stupéfiante de cités et de tribus. Elle permit ainsi un échange d'idées et de biens qui accéléra radicalement le rythme du progrès. Au cours des trois cents ans entre Auguste et Constantin, elle introduisit le pluralisme qui permit à des cultures extrêmement diversifiées de vivre pacifiquement. (…) Lors de la
chute de Rome, la moitié de la population du continent européen mourut au cours des deux cents ans qui suivirent. Car Rome était un oppresseur mais aussi la source de la nourriture et de la paix.
J’ai toujours dit que pour faire ce genre de cinéma, il faut pleurer d’un œil et de l’autre il faut penser à ce qui reste de pellicule dans le magasin. Une moitié du cerveau travaille sur l’émotion, et l’autre sur la technique, et en même temps. Or il y a nombre de réalisateurs qui se consacrent exclusivement au contenu. J’ai travaillé avec plusieurs réalisateurs qui «
avaient une idée », mais n’avaient aucune « idée » comment la transformer en film.
De mon amour, je ne palpe que des tissus conjonctifs emplis de pus, dont la seule pression me fait crier. Cette nuit-ci, je dis adieu à une moitié de moi-même. Qui dériva au large, en silence. Entre les bords des plaies repoussaient, germaient de nouveaux tissus. Difformes et hideux. Dans l’obscurité, je faisais attention à mes mouvements. Immobile, Lucille. Ne pas bouger. Pourtant quelque
chose bougeait, quelque chose que j’identifiait mal, que je ne voulais pas reconnaître. Qui rampait dans l’ombre.
Les Français m'ont assassiné par leur silence et la moitié des Suisses se réglant sur les Français, qu'ils surestiment, n'osent encore sonner mot de mes écrits. Ah! quelle honte! L'excuse des Français réside en la stupeur, qui les assomme, leurs gouvernants excellent à les endormir, ils me découvriront le jour qu'ils sortiront de leur sommeil, ils seront étonnés de me voir là, plus
étonnés d'apprendre que j'existe et depuis une génération.
Que si j’étais Français moi-même, né dans le fond d’une province et recevant les impressions que tout Français recevra, si plein de ces idées pour une moitié fausses, j’allais ensuite faire mes études dans une grande ville, avant que de les parfaire à Paris, j’arriverais à l’âge de vingt-cinq ou de trente ans, ayant le chaos dans la tête et – pour y remédier – un
système roulant sur les sous-entendus et sur les convenances, je serais à la fois un homme d’ordre et de désordre, ainsi qu’ils le sont presque tous, je maintiendrais les apparences à quelques pas du précipice et je lui tournerais le dos, afin de n’être pas troublé dans la poursuite de mes intérêts et la chasse au bonheur. Je n’irais certes pas au bout de mes pensées, ce serait
l’exercice le plus inutile et dont on ne me saurait gré, nul ne le pratiquant ici, qu’il n’incommode ses compatriotes, je serais plus ou moins frivole en dernière analyse à l’imitation des gouvernants, qui ne s’en privent guère.
Nul ne nous dit la vérité, nous grandissons parmi les nuées et les équivoques, la plupart de nos lieux communs sont des sophismes et plus de la moitié de nos proverbes mentent. Dans nos religions, l’on trouve en cherchant bien et sous les apparences les plus fantasmagoriques, le rendu très fidèle de l’Enfer que nous peuplons, la théologie est une anthropologie et c’est un art de nous
communiquer une évidence, dont l’ordre et la morale ne nous instruiront jamais. Pouvons-nous enseigner aux hommes qu’ils sont malheureux, malheureux sans remède aucun?
Pensez au taux de stupidité de la personne lambda, et réalisez que la moitié d'entre elles sont encore plus stupides que ça.
Mais nous avons retardé trop longtemps l'argument principal à seule fin de montrer que le grand rêve démocratique, tout comme le grand rêve médiéval, a été, au sens strict et pratique, un rêve non réalisé. Quoi qu'il advienne de l'Angleterre contemporaine, ce ne sera pas dû au fait que nous aurons pratiqué trop au pied de la lettre ou atteint la complétude décevante du catholicisme
de Beckett ou l'égalité de Marat. J'ai choisi ces deux exemples pour la simple raison qu'ils sont typiques de milliers d'autres exemples. Le monde regorge de ces idéaux non réalisés, de ces temples inachevés. L'Histoire n'est pas faite d'édifices inachevés. L'histoire n'est pas faite d'édifices achevés et de ruines mal en point; elle est faite de villas à moitié bâties, abandonnées
par un constructeur en faillite. Ce monde ressemble davantage à un faubourg inachevé qu'à un cimetière abandonné.