Demain, si cette loi passe, il y aura sur vos papiers d'identité non-plus "sexe : homme ou femme" mais "genre", et "genre" ça sera soit "homo, hétéro, trans, bi ou autre"! On ne sait pas encore ce qu'on peut être, c'est selon véritablement son orientation sexuelle au moment où on veux bien la vivre, où on veux pas la vivre […] et ça personne ne vous l'a dit jusqu'à maintenant.
Les déceptions continuelles, dont on peut prévoir que la série sera longue (peut-être aussi longue que ma vie), le prix élevé que l'on doit inévitablement payer pour la plus petite joie savourée, tout cela doit ruiner la sérénité de toute âme entière. Seule une pensée rend une telle vie encore supportable : le sombre et incertain pressentiment que mon art sera peut-être puissamment
encouragé et porté en avant par quelque coup du destin, cet art qui ne peut pas atteindre le degré qui correspond aux plus hautes exigences sans influence directe ou indirecte.
[…] il y a une analogie étroite (une analogie d'attitude) entre les diverses manifestations d'une même fonction. Ainsi avons-nous été accoutumés par la clinique freudienne à voir le tabou d'un amour « incestueux » étendre son ombre, peu à peu, sur tout amour et sur la vie entière du sentiment, ou encore l'interdiction frappant de culpabilité les curiosités sexuelles s'étendre
bientôt à d'autres curiosités pour bloquer enfin toute l'activité de l'intelligence.
Oui, le fascisme renaîtra bientôt. Elle ne formule à l'adresse du bon Dieu qu'un vœu, un seul. Vivre assez longtemps pour assister à sa résurrection et à son triomphe pour contempler encore une fois, l'Italie affichant Mussolini sur ses murs et en son cœur, à la face du monde.
Il ne suffit pas d'être né, il faut encore être « créé ». La création est postérieure à la naissance, on ne peut être « créé » que par soi. C'est ainsi que l'on se donne une âme. Maître Eckhart parle d'« autocréation » (Selbstschöpfung) : « Je fus la cause de moi-même, là où je me voulus moi-même et je ne fus rien d'autre. Je fus ce que je voulus, et ce que je voulus, ce
fut moi ». Dans l'Edda (Hávamál, v), image d'Odhinn : lui-même à lui-même sacrifié. Un peuple fonde une culture quand il devient cause de lui-même – qu'il trouve en lui-même seulement (dans sa tradition) la source d'une perpétuelle nouveauté. De même l'homme : trouver en soi-même les causes de soi et les moyens d'un dépassement de soi.
L’alternative n’est pas pour lui [le FN] de s’enfermer dans le bunker des « purs et durs » ou, au contraire, de chercher à se « banaliser » ou à se « dédiaboliser » (le fait d’être diabolisé n’a pas empêché Sarkozy d’être élu, mais lui a au contraire valu des voix supplémentaires) tout en adoptant, d’élection en élection, la tactique du hamster qui tourne sans cesse
dans sa roue tout en restant sur place. L’alternative à laquelle il se trouve confronté aujourd’hui de manière aiguë est toujours la même : vouloir encore incarner la « droite de la droite » ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France dans sa diversité. Rien n’indique pour l’instant qu’il choisira la deuxième solution. Il reste
au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus (entre 2002 et 2007, l’abstention est passée de 20 à 31 % en milieu ouvrier). Rien n’indique, là non plus, qu’il en ait la capacité
ni même la volonté.