Claire Ubac
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– Avoir une fille, quelle misère ! Qui voudrait engraisser une volaille et, quand elle est à point, la donner au voisin qui vous la mange sous le nez ?

Les voisines renchérissent :

– Une fille est une charge, une fille coûte cher en dot au moment de son mariage. Et encore, bien heureux si on trouve à la marier !

– Enfin, du moins, soupirent-elles à

ma tante, vous-même avez reçu la bénédiction d’une descendance mâle…

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Ainsi dressée et frémissante, elle a tout du cobra qui attaque. Dayita, ma mère, ne bouge pas plus qu’une proie hypnotisée. Vingt fois par jour, l’épouse du frère aîné la pousse ainsi à se débarrasser de moi, sa fille. Vingt fois par jour, elle distille son venin.

Ma mère se garde bien de répliquer. Elle reste immobile. Mais elle n’est hypnotisée qu’en apparence.

Elle me lave. Elle me nourrit. Plus encore. Dès que la maîtresse de la maison est hors de vue, ma mère masse mon petit corps à l’huile de coco sur ses jambes allongées. Elle me chante des berceuses de sa voix d’or. La méchanceté, si haineuse soit-elle, n’a pas le pouvoir de tuer.

Crache, crache ton venin, tante cobra. Répète tes médisances à qui veut les entendre, à

propos de Dayita, ma mère :

– Voyez-vous ça, cette fille du Nord à la peau claire, trop jolie et trop éduquée pour nous. Ah mais, quant à sa dot, nous n’en avons pas vu la couleur ! Si vous voulez mon avis, sa famille a dû être bien contente de trouver un idiot comme Meyyan pour l’en débarrasser.

Ma tante ne décolère pas. Elle n’aurait jamais cru que le

jeune frère de son mari puisse trouver une femme. En tant que fils cadet, sans situation, aucune famille de notre village ne lui aurait accordé sa fille. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          20

Claire Ubac
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Je remplis un gobelet pour maman. Depuis quelques jours, je me sers d'une cuillère pour l'abreuver. Elle ne peut pas soulever la tête pour boire, encore moins s'appuyer sur un coude. Un sifflement sort de sa poitrine. C'est là que le mal est installé. Un génie mauvais aspire sa vie jour après jour. Grand-père a dit à oncle Thamayan : "Tu devrais l'emmener au village voisin, au centre de

santé." Mais tanta cobra en a décidé autrement : "Qui dit consultation dit médicaments. On ne va pas dépenser de l'argent pour cette bouche à nourrir laissée par Meyyan !"

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petites je vais dire au membre du jury que tu a 11 ans et tu sera recaler en tant que raté et incompétante.

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Mais alors... Si Marisa est Liliana, Marisa est vraiment ma mère! La tête me tourne. Je me cramponne à Karima et au grand-père. Je fais un grand sourire au public. Ce n'est pas le moment de tomber dans les pommes...

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quant à Mybel, elle est verte. Les élèves ont boudé son travail, tout comme le prof. Je n'ai pas eu besoin de me venger. La vie s'en est chargée pour moi !

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Le cœur se passe de parler, quand ce qu'il sent est impossible à peindre !

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Un doute se lève dans son esprit avec l'insolence du vent qui s'engouffre dans un volet mal fermé.

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Ils se sont tournés l'un vers l'autre et ça devait être assez comique pour chacun de voir les yeux de hibou de celui d'en face.

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Abandonnée de sa famille et louée à des kidnappeurs sans scrupule, quelques goulées d'eau à vingt degrés de moins que la fournaise ambiante font comprendre à Lia la captive à quel point elle tient encore à la vie.

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prix jeunesse 2010

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Laisse tomber ces punaises courtes sur pattes. Le temps qu'elles progressent pour te mordre, tu seras un génie consacré, Lily.

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Quand je suis partis sur mon cheval j'entendit un bruit.
Je suis aller là-bas et mon cheval m'a désarçonné.

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Elle lâche la main du berger et enserre son visage dans les siennes pendant qu'il reçoit son premier baiser. Il le lui rend avec fougue, elle n'est pas femme à se laisser distancer, il est lui-même vif et entreprenant, aussi les braises du feu ont le temps de perdre progressivement leur couleur, puis lâche un dernier filet de fumée et s'éteignent tout à fait avant que l'embrassement des

amoureux prenne fin.

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Elle enveloppe le berger d'un regard qui, s'il était bouche, le dévorerait tout entier sans laisser ni poils ni os.

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Elle la met en veilleuse, mais sa pensée continue à phosphorer dans son esprit.

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Sur la princesse Jala, la nuit a déposé la chemise glacée du devoir.

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Ma fille, apprenez une règle souvent utilisée pour gouverner une nation : l'hypocrisie.

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Or, la réalité est à l'image de ce monde fabuleux où la féminité ordonne et soumet. car ici, la loi est formelle : pas d'homme au gouvernement.

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Il faut une femme et un homme avec leurs sexes différents, une zézette et un zizi. Ils se serrent l'un contre l'autre tout nus et des fois après il y a un bébé, et d'autres fois, non.