Balamuralikrishna
Balamuralikrishna

I have the honour to inform you that the Minister of Culture and Communication, Renaud Donnedieu De Vabres, has conferred on you the award of Chevalier des Arts et Lettres (Knight of the Order of Arts and Letters). This award honours those who have distinguished themselves in the field of art and have contributed to spread of culture in France and throughout the world.

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Figaro : Voyant à Madrid que la République des Lettres était celle des loups, toujours armés les uns contre les autres, et que, livrés au mépris où ce risible acharnement les conduit, tous les Insectes, les Moustiques, les Cousins, les Critiques, les Maringouins, les Envieux, les Feuillistes, les Libraires, les Censeurs, et tout ce qui s'attache à la peau des malheureux Gens de Lettres,

achevait de déchiqueter et sucer le peu de substance qui leur restait; fatigué d'écrire, ennuyé de moi, dégoûté des autres, abîmé de dettes et léger d'argent; à la fin, convaincu que l'utile revenu du rasoir est préférable aux vains honneurs de la plume, j'ai quitté Madrid, et, mon bagage en sautoir, parcourant philosophiquement les deux Castilles, la Manche, l'Estramadure, la

Sierra-Morena, l'Andalousie; accueilli dans une ville, emprisonné dans l'autre, et partout supérieur aux événements; loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là; aidant au bon temps, supportant le mauvais; me moquant des sots, bravant les méchants; riant de ma misère et faisant la barbe à tout le monde; vous me voyez enfin établi dans Séville et prêt à servir de nouveau Votre Excellence en

tout ce qu'il lui plaira de m'ordonner.
Le Comte : Qui t'a donné une philosophie aussi gaie?
Figaro : L'habitude du malheur. Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.

Titus Burckhardt
Titus Burckhardt

Dans le décor architectural et même dans l’art du livre, la calligraphie se marie souvent à l’arabesque. Une des combinaisons les plus heureuses, à cet égard, est celle d’un kûfi aux hampes verticales avec des rinceaux de vigne se déroulant en vague continue. Parfois, les rinceaux se greffent directement sur les lettres et c’est là, sans doute, l’origine du kûfi

fleuri.
L’union de l’écriture et de la plante stylisée évoque l’analogie qui existe entre le « livre du monde » et « l’arbre du monde », deux symboles bien connus dans l’ésotérisme musulman et ayant leur fondement dans le Coran.
L’univers est à la fois un livre révélé et un arbre dont les branches et les feuilles se déploient à partir d’un seul tronc. Les lettres

du livre révélé sont comme les feuilles de l’arabe et, de même que celles-ci se rattachent aux branches et finalement au tronc, les lettres se rattachent aux paroles, aux phrases et finalement à la vérité totale et une du livre.

George Gordon Byron
George Gordon Byron

Bibliographie et filmographie sont là pour témoigner combien Byron a constamment été — et reste donc — une valeur sûre de la production d'ouvrages et de documents audiovisuels au niveau planétaire. Mais, à force de s'intéresser à tel épisode italien ou à tel aspect de l'histoire gréco-turque, de sublimer le don Juan, de magnifier le héros de la liberté ou de sataniser le poète

de "Childe Harold", à force donc de "romaniser" à l'envi Byron, ces cinq lettres censées faire du chiffre, on a fini par en oublier un aspect essentiel : la racine éminemment écossaise du personnage. (…) C'est a priori, mais a priori seulement que Byron paraît anglais. En réalité, ce poète est écossais. Le distinguo ne relève pas du tout — tant s'en faut — de la nuance.

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort

On se fâche souvent contre les Gens de Lettres qui se retirent du monde. On veut qu'ils prennent intérêt à la Société dont ils ne tirent presque point d'avantage. On veut les forcer d'assister éternellement aux tirages d'une loterie où ils n'ont point de billet.

Michel Chasles
Michel Chasles

Nous devons payer un juste tribut de reconnaissance aux Arabes, qui, après le déclin de l'école d'Alexandrie, et quand l'Occident était plongé pour longtemps encore dans la barbarie et l'ignorance, ont recueilli avec ardeur et intelligence les débris des sciences grecques et les connaissances orientales, qu'ils nous ont transmises vers le XIIe siècle. Leurs ouvrages ont été le modèle de

tous les ouvrages européens, depuis cette époque, et longtemps encore après le XVe siècle, qui marque la renaissance des lettres et de la civilisation en Europe.

Nicolas Copernic
Nicolas Copernic

Et pour que les savants et les ignorants voient pareillement que je ne veux éviter aucunement le jugement de personne, j'ai voulu dédier ces miennes recherches à Ta Sainteté plutôt qu'à tout autre, parce que, même dans ce coin éloigné de la terre où je vis, tu es considéré comme la personne la plus éminente, autant dans l'ordre de la dignité que pour l'amour des lettres et même des

mathématiques; afin que, par ton autorité et jugement tu puisses réprimer les morsures des calomniateurs; quoiqu'il soit bien connu qu'il n'y a pas de remède contre la morsure des sycophantes.

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles

Montesquieu, qui n’appartenait point au cénacle, mais qui en recevait les échos, écrivait : « L’empire que nous avons sur les femmes est une véritable tyrannie. Nous employons toutes sortes de moyens pour leur abattre le courage; les forces seraient égales si l’éducation l’était aussi; éprouvons-les dans les talents que l’éducation n’a point affaiblis, et nous verrons si nous

sommes si forts. » On ne peut douter que cette conception plus large du rôle des femmes ne fût, en partie au moins, l’œuvre de Mme de Lambert. Ses idées étaient déjà répandues, et la plupart des traités dans lesquels elle les avait fixées avaient commencé à courir le monde, quand l’écrivain des Lettres persanes et l’auteur de la Nouvelle Colonie s’associaient à la cause

qu’elle soutenait, en lui empruntant presque les termes de ses revendications.

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles

Elle regrettait, dans un langage que les précieuses n’auraient pas désavoué, les maisons d’autrefois « où les Muses vivaient en société avec les Grâces. » Elle aimait à évoquer l’ombre charmante de Madame, la protectrice de Racine, l’asile des lettres et des arts, et il ne lui eût pas déplu que le souvenir en vînt à d’autres qu’à elle. « Sous les traits de Lambert,

Minerve tient sa cour, » disaient ses flatteurs : Minerve ingénieuse et aimable assurément; Minerve raisonneuse aussi et toujours armée en sagesse, la Minerve-Mentor du Télémaque.

Suzanne Curchod
Suzanne Curchod

L’étude de la langue était une de ses études favorites. Elle lisait la plume à la main, analysant les tours, les constructions, les mots; elle s’était amusée à corriger certaines pages de l’ Émile; elle s’exerçait à extraire chez Diderot les parcelles d’or du limon; le plus grand nombre de ses entretiens avec Buffon roulent sur des questions de grammaire ou de rhétorique. Ce

qu’elle cherchait à saisir dans la phrase, ce n’était pas seulement la justesse de l’expression et le mouvement de l’idée; c’était, avec le génie propre à chaque auteur, le génie même de l’idiome. La simplicité, la clarté, le charme, telles étaient les qualités qui lui semblaient caractériser entre toutes l’esprit français, et elle déclarait en trouver la marque par

excellence dans ces trois livres : les Lettres de Mme de Sévigné, les Mémoires de Grammont et les Fables de La Fontaine.