Elle avait compris que la plus grande des solitudes ne pouvait être compensée que par la plus grande des libertés.
Les âmes s'attirent comme des aimants, invisible fluidité des rencontres au-delà des temps, des langues et des pays. Les âmes s'engendrent de ces rencontres, se multiplient de ce scintillement qui les fécondent. Les âmes jamais ne sommeillent qui s'élèvent à chacun de leurs accouplements, qui, une fois assemblées, s'élèvent encore, jusqu'au soleil.
(p.76)
Chacun d'entre nous rêve, et probablement de quatre à cinq fois par nuit. Mais un rêve qui s'évanouit est comme un fruit qu'on n'a pas cueilli. Un rêve qui n'est pas interprété est comme une lettre qui n'a pas été lue.
Et pour la première fois, ce jour-là, j'ai senti que Freud doutait. Non de ce doute de circonstance qu'il exhibait parfois pour avoir l'air de cultiver quelque sagesse antique, non! Il doutait vraiment...Je l'ai vu! il s$doutait du bien fondé de la psychanalyse comme technique thérapeutique
_ Tu en sais beaucoup, toi, l'Egyptien ! reprend Barbara...Une fois arrivé à Paris, les Français vont te tomber dessus. Ils vont te poser mille questions. Tu n'auras qu'à suivre nos indications. Nous te donnerons tout le protocole. Tu n'auras plus qu'à le suivre...
_ C'est donc ça ! De la désinformation...J'ai envie de lui répondre qu'en tant que journaliste, je suis un spécialiste.
… nous nous étions frôlés dans la cuisine. Le grain de sa peau avait laissé une empreinte au creux de ma joue. Son parfum enivrait mes papilles. Et lorsque je l'apercevais, je ne pouvais m'empêcher de rêver ses seins.
(p.78)
Excipit tiré de Zohar, (5,a) : « Je vous supplie de ne jamais laisser sortir de votre bouche une parole de la Torah que vous n'avez pas comprise ou que vous n'avez pas entendue distinctement prononcer par un très grand. Car une telle faute peut amener à tuer des multitudes pour rien... »
« La sensation d'identité, je veux dire la sensation (l'illusion?) qu'on est identique à soi-même, qu'il existe un même soi qui était là hier et qui sera encore là demain, cette sensation se dilue. On peut affirmer que, de ce fait, la migration potentialise l'audace, mais aussi le désespoir. » (p. 183)
S'il est évident qu'une toute petite minorité des adolescents vivant en France s'engagent dans une démarche de radicalisation, l'idéologie qui les emporte a infiltré l'environnement, les "quartiers", de longue date, chargée d'une "masse sociale" d'autant plus élevée qu'elle se situe en négatif de la libéralité ambiante.
Cette génération fait irrésistiblement penser à elle qui
prit part aux événements de mai 1968 - la mienne ! Comme elle, elle s'inscrit en rupture radicale avec la pensée ambiante; comme elle, elle se réfère à des enjeux internationaux majeurs. Comme elle, enfin, elle ne se contente pas de critiquer des idées ou d'en proposer de nouvelles, elle renverse la table, remettant en cause la conception du monde de la génération précédente.
Pour prier, chaque peuple est différent, mais pour se protéger de la mort, nous sommes tous semblables!
Je suis né de ça... au pays des pharaons, d'une mère possédée par les diables et d'un père aveugle. Que pouvais-je faire entre ces deux-là qui s'aimaient d'une passion infinie?
J'ai délibérément pris le parti d'envisager les personnes à partir de leurs attachements multiples à des langue, des lieux, des divinités, des ancêtres, à des manières de faire.
[Magda] comprenait que les Juifs étaient une nation maudite, le sort qui leur avait été réservé partout et depuis toujours en était une preuve suffisante. Mais elle ne saisissait pas en quoi une haine personnellement vécue, dans son coeur, dans ses gestes, assumée dans ses décisions quotidiennes, en quoi une telle haine du juif lui était indispensable. "Que dois-je faire ?
demanda-t-elle, que dois-je faire, mein Führer ?" Il lui fallait offrir son Juif à Hitler. Elle devait sacrifier ce Juif qu'elle prétendait aimer, l'apporter à cette congrégation de cannibales et leur offrir sa chair. Voilà ce qu'elle devait faire. (p361)
Ainsi devons-nous envisager le rêve, chaque rêve : l'apprentissage du plongeon.