Jean Barbe
Jean Barbe

Il n'était plus jeune, tant s'en faut, et malgré une excellente santé, il ne réussissait plus à prendre au sérieux les projets à long terme qui lui venaient à l'esprit. Le temps commençait à lui être compté, la jeunesse de la femme le lui rappelait constamment […] Femme sans passé, elle avait un avenir auquel il n'aurait pas accès. Il se contentait d'elle au présent, puisqu'elle

ouvrait en lui les portes de la mémoire et, avec elles, celles d'une nostalgie de l'espoir qu'il ressentait lorsqu'il avait son âge.

Hector Berlioz
Hector Berlioz

Vous me priez de vous dire…S'il est vrai que l'acte de foi de tout ce qui prétend aimer l'art élevé et sérieux soit celui-ci : "Il n'y a pas d'autre Dieu que Bach, et Mendelssohn est son prophète"?

Bernie Sanders
Bernie Sanders

Nous devons percer le brouillard des médias dominants, qui s'emploient à nous distraire sans aborder les vrais problèmes. […] J'ai dû écrire une lettre aux directeurs des grandes chaînes pour signaler que leurs émissions du dimanche n'abordent presque jamais la question du climat. Pourquoi ? Faut-il mettre cela en rapport avec le fait que les producteurs de charbon et de pétrole sont

d'importants annonceurs ? Je le crois. Ils ne parlent pas non plus des inégalités de revenus et de fortune. Entend-on jamais des débats vraiment sérieux sur les causes de la disparition de la classe moyenne ? Pourquoi les riches accaparent-ils presque tout ? […] Les médias ne le [aux jeunes] leur explique pas. Car les les médias sont l'un des bras de la classe dirigeante de ce pays. Et ils

veulent parler de tout, sauf des questions les plus importantes, parce que si l'on parle des vraies questions et que les gens s'instruisent, savez-vous ce qui se passe ? Ils pourraient bien vouloir tout changer.

Interview du 23 mars 2016 sur la chaîne The Young Turks
(https://www.youtube.com/watch?v=ggFitmOTSok) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie     

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Tove Jansson
Tove Jansson

"En fin de matinée, papa s'énerve, car il prend Noël très au sérieux et a du mal à supporter tous les préparatifs. Il redresse chaque bougie et nous met en garde contre le risque d'incendie. Il se précipite dehors pour acheter du houx, une minuscule brindille qui est plus belle que des roses ou des orchidées et qu'il faut accrocher au plafond. Il ne cesse de demander si c'est absolument

sûr que tout est prêt et trouve soudain que la disposition de Bethléem ne convient pas du tout. Puis il boit un coup pour se calmer. Maman écrit des vers et sort les restes de rubans dorés et de papiers cadeau de l'année précédente".

Henri Bergson
Henri Bergson

Une fois écartées ces infériorités qui intéressent le sérieux de l’existence (et elles tendent à s’éliminer elles-mêmes dans ce qu’on a appelé la lutte pour la vie), la personne peut vivre, et vivre en commun avec d’autres personnes. Mais la société demande autre chose encore. Il ne lui suffit pas de vivre ; elle tient à vivre bien. Ce qu’elle a maintenant à redouter,

c’est que chacun de nous, satisfait de donner son attention à ce qui concerne l’essentiel de la vie, se laisse aller pour tout le reste à l’automatisme facile des habitudes contractées. Ce qu’elle doit craindre aussi, c’est que les membres dont elle se compose, au lieu de viser à un équilibre de plus en plus délicat de volontés qui s’inséreront de plus en plus exactement les

unes dans les autres, se contentent de respecter les conditions fondamentales de cet équilibre : un accord tout fait entre les personnes ne lui suffit pas, elle voudrait un effort constant d’adaptation réciproque. Toute raideur du caractère, de l’esprit et même du corps, sera donc suspecte à la société, parce qu’elle est le signe possible d’une activité qui s’endort et aussi

d’une activité qui s’isole, qui tend à s’écarter du centre commun autour duquel la société gravite, d’une excentricité enfin. Et pourtant la société ne peut intervenir ici par une répression matérielle, puisqu’elle n’est pas atteinte matériellement. Elle est en présence de quelque chose qui l’inquiète, mais à titre de symptôme seulement, — à peine une menace, tout

au plus un geste. C’est donc par un simple geste qu’elle y répondra. Le rire doit être quelque chose de ce genre, une espèce de geste social. Par la crainte qu’il inspire, il réprime les excentricités, tient constamment en éveil et en contact réciproque certaines activités. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          110

Henri Bergson
Henri Bergson

Tout le sérieux de la vie lui vient de notre liberté. (...)
Que faudrait-il pour transformer tout cela en comédie ?
Il faudrait se figurer que la liberté apparente recouvre un jeu de ficelles, et que nous sommes ici-bas, comme dit le poète,
"... d'humbles marionnettes
Dont le fil est aux mains de la Nécessité"

Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke

Le commandant avait depuis longtemps arrêté son opinion là-dessus : certaines femmes ne devraient pas être admises à bord d'un vaisseau. Il se passait, entre leur poitrine et l'apesanteur, des choses par trop distrayantes. Ce n'était déjà pas mal lorsqu'elles ne bougeaient pas. Mais au moindre au mouvement s'éveillaient des palpitations corollaires qui, pour un mâle au sang tant soit peu

chaud, était une provocation. Il était convaincu qu'un au moins des plus sérieux accidents de l'espace avait été causé par la vive distraction de l'équipage, consécutive au passage, dans la salle des commandes, d'une femme au relief avantageux.

(Des hommes, des femmes et des singes, p. 56)

Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke

Oui, je sais que l'on t'a laissé prendre la technologie comme matière principale, mais on ne pensait pas que tu serais aussi sérieux à ce sujet. Quand j'avais ton âge, j'ai eu une passion pour la botanique, mais je n'en ai jamais fait la principale occupation de ma vie.

Gotthold Ephraim Lessing
Gotthold Ephraim Lessing

Et pourtant, même Homère aurait dû tomber dans ces peintures givrées d'objets physiques? -

J'espère qu'il y a très peu de passages auxquels on peut se référer; et je suis assuré que ces quelques passages, eux aussi, sont d'une nature telle qu'ils confirment plutôt la règle à laquelle ils semblent être une exception.

Il n'en reste pas moins que l'enchaînement

des temps est le domaine du poète, tout comme l'espace est le domaine du peintre.

Amenez deux points éloignés nécessaires dans le temps dans un seul et même tableau, tout comme le P. Mazzuoli a fait le vol des vierges sabines, et la même réconciliation de leurs maris avec leurs proches; ou, comme Titien, toute l'histoire du fils prodigue, sa vie dissolue, sa misère et sa

repentance: c'est le nom d'une intervention du peintre dans le domaine du poète, que le bon goût n'approuvera jamais.

Plusieurs parties ou choses que je dois négliger dans la nature à la fois, si elles doivent produire un tout, doivent être ajoutées au lecteur petit à petit pour lui donner une image de l'ensemble: c'est ce qu'on appelle une intervention du poète dans le

domaine. du peintre, le poète gaspille beaucoup d'imagination sans aucune utilité.

Cependant, tout comme deux voisins bon marché et amicaux ne permettent pas à l'un de prendre de mauvaises libertés dans le domaine le plus intime de l'autre, mais permettent à l'indulgence mutuelle de se prononcer sur les limites extrêmes, que les petites interventions, l'une dans l'autre,

justifient l'autre. La vitesse se voit obligée d'agir par ses circonstances, compensée pacifiquement par les deux parties: la peinture et la poésie aussi.

Dans cet esprit, je ne veux pas dire que dans les grandes peintures historiques, le moment unique est presque toujours quelque peu prolongé, et qu'il n'y a peut-être pas une seule pièce très riche en figures dans laquelle

chaque figure a le mouvement et la position parfaits dans lesquels elle se trouve. le moment de l'acte principal devrait avoir; l'un en a un plus tôt, l'autre un plus tard. C'est cette liberté unique que le maître doit justifier par certaines subtilités de l'agencement, par l'usage ou la suppression de ses personnes, qui leur permet de prendre une part plus ou moins instantanée à ce qui se

passe. Je veux juste faire usage d'une remarque de Herr Mengs surles draperies de Raphaël, ses réflexions sur la beauté et le goût de la peinture. P. 69.. «Toutes les rides», dit-il, «ont leurs causes en lui, que ce soit par leur propre poids ou par le dessin des membres. Parfois, on y voit comme avant; Raphael a même cherché ce sens. On peut voir sur les plis si une jambe ou un bras

était devant ou derrière ce mouvement, si le membre est passé du creux à l'extension ou à la marche, ou s'il s'est allongé et s'accroupit. dans ce cas, réunit deux moments différents en un seul. Car puisque le pied, qui se tient en arrière et avance, est immédiatement suivi par la partie du vêtement qui repose dessus, le vêtement serait alors d'un témoin très raide, c'est

précisément pourquoi il est très inconfortable pour peindre: il n'y a pas de moment dans lequel le vêtement fait dans le moindre pli autre que la position réelle du membre ne l'exige; mais si vous le laissez faire un autre pli, c'est le moment précédent du vêtement et le moment suivant du membre. Quoi qu'il en soit, qui le prendra si au sérieux avec l'artiste qui trouve son avantage à

nous montrer ces deux moments en même temps? Au contraire, qui ne se vantera pas d'avoir eu l'esprit et le cœur de commettre une si légère erreur pour atteindre une plus grande perfection d'expression? pour nous montrer ces deux moments en même temps? Au contraire, qui ne se vantera pas d'avoir eu l'esprit et le cœur de commettre une si légère erreur au point d'atteindre une plus grande

perfection d'expression? pour nous montrer ces deux moments en même temps? Au contraire, qui ne se vantera pas d'avoir eu l'esprit et le cœur de commettre une si légère erreur au point d'atteindre une plus grande perfection d'expression?

Le poète mérite une égale indulgence. Son imitation progressive lui permet en fait de ne toucher qu'un seul côté, une qualité de ses objets

physiques à la fois. Mais si l'heureux agencement de sa langue lui permet de le faire en un seul mot; pourquoi ne devrait-il pas être autorisé à ajouter un deuxième mot de temps en temps? Pourquoi pas un troisième, quand ça rapporte? Ou peut-être même un quatrième? J'ai dit que Homer était un navire à titre d'exemple, soit juste le navire noir, soit le navire creux, ou le navire

rapide, tout au plus le navire noir bien ramé. Pour comprendre de sa manière en général. Ici et là, il y a un endroit où il ajoute la troisième épithète de peinture: Καμπύλα κύκλα, χάλκεα, οκτάκνημαIliad. E. c. 722e, "roues rondes en fer à huit rayons".

Aussi le quatrième: ασπίδα πάντοσε ίσην, καλήν, χαλκείην, εξήλατον Iliad. M. c. 294."un bouclier lisse, beau, effronté, ciselé partout." Qui lui en voudra? Qui ne le remerciera pas pour cette petite opulence

quand il sentira quel effet cela peut avoir dans quelques bons endroits?

Mais je ne veux pas que la justification réelle du poète et du peintre dérive de la parabole ci-dessus de deux voisins amis. Une simple parabole ne prouve ni ne justifie rien. Elle doit plutôt justifier cela: de même que chez le peintre les deux moments différents se côtoient si étroitement et

immédiatement qu'ils peuvent s'appliquer à un seul sans offense; ainsi, ici aussi, chez le poète, les diverses caractéristiques des diverses parties et propriétés de l'espace se succèdent si rapidement dans une brièveté si compacte que nous croyons les entendre toutes à la fois.

Et en cela, dis-je, l'excellente langue d'Homère est d'un grand avantage. Non seulement elle lui

laisse toute liberté possible dans l'accumulation et la composition des épithètes, mais elle a aussi un ordre si favorable pour ces épithètes accumulées que la suspension désavantageuse de leur relation est ainsi corrigée. Les langues modernes font constamment défaut dans une ou plusieurs de ces commodités. Ceux, comme les Français, qui z. E. que

Καμπύλα κύκλα, χάλκεα, οκτάκνημα doivent réécrire: «les roues rondes, qui étaient faites d'Erzt et avaient huit rayons», expriment le sens, mais détruisent le tableau. Pourtant le sens n'est rien ici et la peinture tout; et celui qui n'en a pas fait du poète

le plus vif le bavardage le plus ennuyeux. Un destin qui affectait souvent le bon Homère sous la plume de la consciencieuse Frau Dacier. Notre langue allemande, par contre, peut généralement transformer les épithètes homériques en épithètes également courtes de même validité, mais elle ne peut pas imiter l'ordre avantageux du grec. Nous disons «le rond, effronté, à huit rayons» - -

mais les roues traînent derrière elles. Qui n'a pas le sentiment que trois prédicats différents, avant de faire l'expérience du sujet, ne peuvent faire qu'une image très instable et confuse? Le Grec relie le sujet au premier prédicat et laisse les autres suivre; il dit: "roues rondes, d'airain, à huit branches". De cette façon, nous savons de quoi il parle et, conformément à l'ordre

naturel de la pensée, nous nous familiarisons d'abord avec la chose et ensuite avec ses contingences. Notre langue n'a pas cet avantage. Ou devrais-je dire qu'elle l'a et peut rarement l'utiliser sans ambiguïté? Les deux sont un. Parce que si nous voulons mettre des adjectifs après, ils doivent être dans le statu absoluto; il faut dire: roues rondes, d'airain et à huit branches. Dans cet

état seul, nos adjectifs sont complètement d'accord avec les adverbes, et s'ils sont traînés comme tels vers le prochain verbe prédit par la chose, ils doivent souvent provoquer un sens complètement faux, mais toujours très louche. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Giorgio Vasari
Giorgio Vasari

Il faut reconnaître que Buonamico savait bien exprimer tous les divers sentiments de l’âme, quoique assurément son dessin soit loin d’être correct. Il orna la même église de plusieurs sujets tirés de la vie de sainte Anastasie. Les costumes sont d’une beauté remarquable ; les mêmes éloges sont dus aux figures placées sur une barque et parmi lesquelles on remarque le portrait du

pape Alexandre IV qui, dit-on, avait été transmis à Buonamico par son maître Andrea Tafi, qui déjà l’avait exécuté en mosaïque à Saint-Pierre. La dernière de ces compositions représente le martyre de sainte Anastasie et de ses compagnes ; on lit sur les visages des spectateurs la compassion, la douleur et l’effroi que leur cause la vue des flammes qui vont dévorer ces saintes

femmes. Buonamico s’associa, dans ce travail, Bruno di Giovanni dont le nom est consigné dans l’ancien livre de la compagnie des peintres et dans les joyeux contes de Messer Boccaccio. Ce Bruno peignit, pour la même église, sainte Ursule tendant la main à une femme qui implore son secours, et qu’à sa couronne et à son manteau couvert d’aigles on reconnaît pour la ville de Pise.

Mais, trouvant qu’il ne pouvait donner à ses personnages l’expression convenable, il consulta Buffalmacco qui lui conseilla d’y suppléer en faisant sortir de leur bouche des paroles qui expliqueraient ce que les visages et les mouvements ne pourraient indiquer, méthode employée par Cimabue. Bruno prit au sérieux cette plaisanterie, écrivit les demandes et les réponses, et cette idée

bizarre eut un si grand succès, quelle fut imitée assez long-temps et même par des peintres de talent. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          51