Jacques Bidet
Jacques Bidet

Ce ne sont plus des internationales de partis qui peuvent promouvoir le combat commun. À travers la mondialisation capitaliste émerge, dans les pires conditions il est vrai, une réalité nouvelle, une planète qui est l'affaire de tous. Et nous ne pouvons nous en saisir qu'à travers une multiplicité de mouvements politiques et culturels, de réseaux de recherche, de solidarité et

d'initiative. Il y a donc place pour les chercheurs de toutes compétences, mêlés aux citoyens de toutes obédiences.

Christoph Blocher
Christoph Blocher

Tout le monde sait que les membres de la direction de la BNS ne doivent pas spéculer avec des monnaies étrangères ou des actions suisses. C'est dangereux parce qu'un conflit peut naître entre les intérêts de notre pays et la fortune personnelle de ces gens. C'est de cela dont il fallait débattre au Parlement. A la place, les autre partis ont préféré défendre ceux qui ont fauté et

attaquer l'UDC, qui a rendu publique cette affaire. Que voulez-vous? On sait depuis Sophocle que c'est toujours le messager qui est attaqué.

Leon Bourgeois
Leon Bourgeois

Les partis sont toujours en retard sur les idées.

Marie-George Buffet
Marie-George Buffet

Ce mot [« communisme »] est aussi une référence. Il est à la fois (…) marqué par un héritage négatif, mais il est aussi une référence de combats passés et actuels. Est-ce qu'il faut effacer une partie de l'histoire? Je crois qu'il faut plutôt l'affronter. Je ne suis pas sûre d'ailleurs qu'un parti qui changerait son nom reprendrait une dynamique s'il n'est pas capable de porter un

regard sur son histoire passée. En Europe, les partis qui ont pensé qu'ils allaient repartir d'un seul coup en effaçant le mot communiste de leur nom se sont trompés. (…) Je ne crois pas que ce soit la solution miracle (…) — d'ailleurs, on continuerait, comme ailleurs, à nous appeler « ex-communistes.»

Nicolas de Condorcet
Nicolas de Condorcet

Tous les partis qui se sépareront du peuple finiront par se perdre et peut-être le perdre avec eux.

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet

Sur un sujet qu'il connaît par cœur, où il sait très bien que tout le monde se tient par la barbichette : la composition des conseils d'administration de ces fameuses régies. L'incroyable, le scandaleux, ça n'est pas la « pluie d'amendements » de Stauffer. C'est évidemment le mot qu'on s'est donné, entre représentants des partis au pouvoir, pour passer comme chat sur braise sur tout

bruit et toute fureur, pour étouffer le débat.

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet

Ce qui fait avancer le Tiers État? L'incompétence des élites actuelles. Leur insensibilité à la très grande précarité. Gardons-nous, pour autant, de cette mode vebale, insupportable, consistant à parler du « vote de la souffrance ». De quel droit serions-nous médecins, et eux malades? Deuxième cause, donc, de la percée du Tiers dans nos sociétés : l'arrogance des partis en place,

ceux qui ont encore (pour un temps) pignon sur rue, et parlent toujours de ces mouvements comme d'éruptions passagères, pathologiques. On les guérirait, et tout rentrerait dans l'ordre! L'ordre de qui? Mais de ceux qui sont au pouvoir, pardi!

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet

En 1848, il fallait la diligence pour aller jusqu'à Berne. Personne ne connaissait les figures politiques, encore moins celles des autres cantons! Alors, on fait confiance au Parlement. (…) Mais aujourd'hui, tout a changé. La Suisse affronte une tempête qui ne fait que commencer. Elle a besoin, à la barre, tous partis confondus, des personnalités les plus fortes. Élire une souris grise,

c'est causer un tort profond à notre pays. Et justement, le système électoral qui consiste à se frotter à quatre millions d'électeurs potentiels plutôt qu'à 246, aller sur le terrain, parler dans d'autres langues, faire au fond 26 campagnes, permettra aux caractères trempés d'émerger. Il y a, dans une campagne au suffrage universel, un rite initiatique autrement plus sélectif que dans

les seuls effets de cour des Pas perdus parlementaires.

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet

(…) il y a une gauche, une droite classique, et puis il y a le troisième tiers : celui du rejet, de la contestation. On l'appellera ici le Tiers État. Qui se cache derrière ce nouvel ordre politique? Tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans l'univers bourgeois qui se partage tous les pouvoirs depuis la Guerre. Car dans la tête du Tiers État, entre sociaux-démocrates pragmatiques et

partis de droite ouverts, c'est blanc bonnet, bonnet blanc. Être du Tiers, c'est rejeter la mondialisation, la finance spéculée, la libre circulation du capital, mais aussi, à bien des égards, celle des marchandises (notamment en matière agricole). Et avant tout, bien sûr, celles des personnes. Le Tiers (…) réclame le retour du protectionnisme, celui des barrières douanières et des

contrôles. Il croit à la préférence locale. Ou nationale. Il n'a pas enterré les nations.

Hector Berlioz
Hector Berlioz

Quelle folie ! diront bien des gens. Oui, mais quel bonheur ! Les gens raisonnables ne savent pas à quel degré d’intensité peut atteindre ainsi le sentiment de l’existence ; le cœur se dilate, l’imagination prend une envergure immense, on vit avec fureur ; le corps même, participant de cette surexcitation de l’esprit, semble devenir de fer. Je faisais alors mille imprudences qui

peut-être aujourd’hui me coûteraient la vie.

Je partis un jour de Tivoli, par une pluie battante, mon fusil à pistons me permettant de chasser malgré l’humidité. J’arrivai le soir à Subiaco, mouillé jusqu’aux os dès le matin, ayant fait mes dix lieues et tué quinze pièces de gibier.

Replongé maintenant dans la tourmente parisienne, avec quelle force et

quelle fidélité je me rappelle ce sauvage pays des Abruzzes où j’ai tant erré ; villages étranges, mal peuplés d’habitants mal vêtus, au regard soupçonneux, armés de vieux fusils délabrés qui portent loin et atteignent trop souvent leur but ! Sites bizarres, dont la mystérieuse solitude me frappa si vivement ! je retrouve en foule des impressions perdues et oubliées. Ce sont

Subiaco, Alatri, Civitella, Genesano, Isola di Sora, San-Germano, Arce, les pauvres vieux couvents déserts dont l’église est toute grande ouverte.... les moines sont absents.... le silence seul y habite.... plus tard, moines et bandits y reviendront de compagnie. Ce sont les somptueux monastères, peuplés d’hommes pieux et bienveillants, qui accueillent cordialement les voyageurs et les

étonnent par leur spirituelle et savante conversation ; le palais bénédictin du Monte-Cassino, avec son luxe éblouissant de mosaïques, de boiseries sculptées, de reliquaires, etc. ; l’autre couvent de San-Benedetto, à Subiaco, où se trouve la grotte qui reçut saint Benoît, où les rosiers qu’il planta fleurissent encore. Plus haut, dans la même montagne, au bord d’un précipice au

fond duquel murmure le vieil Anio, ce ruisseau chéri d’Horace et de Virgile, la cellule del Beato Lorenzo, adossée à un mur de rochers que dore le soleil, et où j’ai vu s’abriter des hirondelles au mois de janvier. Grands bois de châtaigniers au noir feuillage, où surgissent des ruines surmontées par intervalles, au soir, de formes humaines qui se montrent un instant et disparaissent

sans bruit... pâtres ou brigands... En face, sur l’autre rive de l’Anio, grande montagne à dos de baleine, où l’on voit encore à cette heure une petite pyramide de pierres que j’eus la constance de bâtir, un jour de spleen, et que les peintres français, amants fidèles de ces solitudes, ont eu la courtoisie de baptiser de mon nom. Au-dessous, une caverne où l’on entre en rampant

et dont on ne peut atteindre l’entrée qu’en se laissant tomber du rocher supérieur, au risque d’arriver brisé à cinq cents pieds plus bas.

À droite, un champ où je fus arrêté par des moissonneurs étonnés de ma présence en pareil lieu, qui m’accablèrent de questions, et ne me laissèrent continuer mon ascension que sur l’assurance plusieurs fois donnée qu’elle

avait pour but l’accomplissement d’un vœu fait à la madone. Loin de là, dans une étroite plaine, la maison isolée de la Piagia, bâtie sur le bord de l’inévitable Anio, où j’allais demander l’hospitalité et faire sécher mes habits, après les longues chasses, aux jours pluvieux d’automne. La maîtresse du logis, excellente femme, avait une fille admirablement belle, qui depuis

a épousé le peintre lyonnais, notre ami Flacheron. Je vois encore ce jeune drôle, demi-bandit, demi-conscrit, Crispino, qui nous apportait de la poudre et des cigares. Lignes de madones couronnant les hautes collines, et que suivent, le soir, en chantant des litanies, les moissonneurs attardés qui reviennent des plaines, au tintement mélancolique de la campanella d’un couvent caché ;

forêts de sapins que les pifferari font retentir de leurs refrains agrestes ; grandes filles aux noirs cheveux, à la peau brune, au rire éclatant, qui, tant de fois, pour danser, ont abusé de la patience et des doigts endoloris di questo signore qui suona la chitarra francese ; et le classique tambour de basque accompagnant mes saltarelli improvisés ; les carabiniers, voulant à toute force

s’introduire dans nos bals d’Osteria ; l’indignation des danseurs français et abruzzais ; les prodigieux coups de poing de Flacheron ; l’expulsion honteuse de ces soldats du pape ; menaces d’embuscades, de grands couteaux !... Flacheron, sans nous rien dire, à minuit, au rendez-vous, armé d’un simple bâton ; absence des carabiniers ; Crispino enthousiasmé !

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Enfin, Albano, Castelgandolpho, Tusculum, le petit théâtre de Cicéron, les fresques de sa villa ruinée ; le lac de Gabia, le marais où j’ai dormi à midi, sans songer à la fièvre ; vestiges des jardins qu’habita Zénobie, la noble et belle reine détrônée de

Palmyre. Longues lignes d’aqueducs antiques fuyant au loin à perte de vue.

Cruelle mémoire des jours de liberté qui ne sont plus ! Liberté de cœur, d’esprit, d’âme, de tout ; liberté de ne pas agir, de ne pas penser même ; liberté d’oublier le temps, de mépriser l’ambition, de rire de la gloire, de ne plus croire à l’amour ; liberté d’aller au nord, au sud, à

l’est ou à l’ouest, de coucher en plein champ, de vivre de peu, de vaguer sans but, de rêver, de rester gisant, assoupi, des journées entières, au souffle murmurant du tiède siroco ! Liberté vraie, absolue, immense ! Ô grande et forte Italie ! Italie sauvage ! insoucieuse de ta sœur, l’Italie artiste,

«La belle Juliette au cercueil étendue.» + Lire la

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