Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Il n'y a pas de poésie antécédente à l'acte du verbe poétique. Il n'y a pas de réalité antécédente à l'image littéraire. L'image littéraire ne vient pas habiller une image nue, ne vient pas donner la parole à une image muette. L'imagination, en nous, parle, nos rêves parlent, nos pensées parlent. Toute activité humaine désire parler. Quand cette parole prend conscience de soi,

alors l'activité humaine désire écrire, c'est-à-dire agencer les rêves et les pensées. L'imagination s'enchante de l'image littéraire. La littérature n'est donc le succédané d'aucune autre activité. Elle achève un désir humain. Elle représente une émergence de l'imagination.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

L'eau est l'élément de la mort jeune et belle, de la mort fleurie, et, dans les drames de la vie et de la littérature, elle est l'élément de la mort sans orgueil ni vengeance, du suicide masochiste.

Pascal Blanchard
Pascal Blanchard

Ainsi, la France s’installe dans l’entreprise coloniale en même temps dans la IIIe République naissante. Au cours de ces années s’ébauchent les fondements de ce qui va constituer une culture coloniale, aux généalogies très diverses. Cette culture est la fois une idéologie en formation et un ensemble de dispositifs culturels. Idéologie d’abord minoritaire et élitiste, elle devient

progressivement le corps d’une doctrine politique cohérente étroitement liée au discours universaliste, partiellement adossée à des savoirs en formation affectant tous les domaines de la pensée, de la connaissance et de l’expérience, mue par les impératifs pragmatiques de l’heure, soit la concurrence intereuropéenne et les nécessités de la politique intérieure. Les dispositifs

culturels tendant à former la culture coloniale sont extrêmement divers : ils affectent la littérature de voyage et le roman d’aventure, la presse relatant les prouesse des explorateurs et la découverte du monde; la formation d’institutions pivots, telles les premières associations coloniales, les sociétés de géographie, les nouvelles aspirations des organisations de commerce; la

constitution de savoirs sur l’Autre et l’Ailleurs telles l’ethnographie coloniale ou l’anthropologie physique.

Jean-Paul Brighelli
Jean-Paul Brighelli

On ne peut pas, dans le monde actuel, vivre à la fois sans littérature et sans bases scientifiques un petit peu sérieuses.

Rupert Brooke
Rupert Brooke

Il y a fort à parier que rupert Brooke aurait laissé quelque trace dans le monde de la littérature et de la poésie, et probablement aussi celui de la politique. La clarté de son esprit, associé à sa prestance physique, pouvait lui ouvrir bien des portes. Mais sa relative fragilité psychologique lui aurait-elle permis de franchir les caps difficiles que traverse inévitablement une telle

carrière? On peut en douter.

Sylvie Brunel
Sylvie Brunel

La géographie, c’est une littérature humaniste appliquée à l’espace. Science molle par opposition aux sciences dures? Non, science tout court, mais science empathique et luxuriante, qui nous explique, jour après jour, pourquoi, face aux menaces et aux risques qui sont brandis sans cesse au-dessus de nos têtes, il ne faut jamais désespérer. Mais agir ensemble, au contraire, au service

de l’humanité.

Titus Burckhardt
Titus Burckhardt

Les orientalistes qui soutiennent l’hypothèse d’une origine non musulmane du Soufisme soulignent généralement le fait que la doctrine soufique n’apparaît pas, dans les premiers siècles de l’Islam, avec tous les développements métaphysiques qu’elle comportera par la suite. Mais cette remarque, pour autant qu’elle est valable à l’égard d’une tradition ésotérique – donc

se transmettant surtout par un enseignement oral –, prouve le contraire de ce qu’ils prétendent, car les premiers Soufis s’expriment dans un langage très proche du Coran, et leurs expressions concises et synthétiques impliquent déjà tout l’essentiel de la doctrine. Si celle-ci devient, par la suite, plus explicite et plus élaborée, il n’y a là qu’un fait normal et propre à

toute tradition spirituelle : la littérature doctrinale augmente, non pas tant par l’apport de nouvelles connaissances que par la nécessité d’endiguer les erreurs et de ranimer une intuition faiblissante.

Albert Caraco
Albert Caraco

Le galant homme oublie tout ce qu'il sait des femmes, quand il est avec elles et c'est la marque du vilain que de se le remémorer en leur présence, mais quand le galant homme est seul avec soi-même, il ne se paye de raisons et c'est alors que le vilain se pipe. Voilà deux façons opposées de se conduire et de penser, l'une étant prévenante et sage, l'autre aussi dure que malavisée. Le

galant homme ne se trompera jamais, il est bien vu des femmes, mais ne se laisse prendre à leurs manœuvres, quand le vilain, malgré ses mépris et ses duretés, n'éveillera leur bile que pour être mieux enveloppé dans leurs finesses. En nos littératures il est deux courants, le premier idéalisant les femmes que le second vilipende, et cela répond à ces deux attitudes.

Dimitri Casali
Dimitri Casali

Wikipédia est le plus bel exemple des effets pervers d’internet. On a donné la culture aux imbéciles. Si dans le domaine scientifique, les notices sont rédigées par des experts, dans le domaine de la littérature et en histoire, c’est un agrégat d’informations nivelées par le plus grand nombre. Il n’y a plus de hiérarchisation du savoir. On est à l’époque du relativisme

culturel. Tout se vaut. Ainsi la page de Kim Kardashian sera bientôt plus longue que celle de Montaigne et le grand poète grec Homère a déjà moins d’articles que Homer Simpson.

Gilbert Keith Chesterton
Gilbert Keith Chesterton

Les contes de fées qui ont bercé nos premiers ans étaient loin d'être aussi mensongers que les manuels d'histoire de nos années de classe. Des contes comme « Puss in Boots » ou « Jack and the beanstalk », sous les dehors merveilleux propres aux comptines et à ce genre de littérature, renfermaient des vérités de l'ordre le plus pratique qui soit. Dans ces deux contes, pour autant

que je m'en souvienne, l'ogre n'était pas qu'un ogre mais aussi un magicien.