Pierre-Henri Bunel
Pierre-Henri Bunel

Il y a dix ans, commençait une opération d’agression de l’OTAN contre un peuple fier et libre, le peuple serbe. Ce drame intervenait avec la complicité d’une partie des opinions publiques abusées par la propagande de l’OTAN et de ses satellites! Pour avoir pris part à une action qui visait à empêcher une telle forfaiture, c’est de l’intérieur d’une prison française que

j’ai suivi tous les épisodes de cet événement qui frappera d’opprobre ses coupables pour une longue période de l’histoire. J’ai ressenti devant ce crime annoncé un double sentiment de honte et de fierté. D’abord la honte: celle de voir mon pays s’engager volontairement dans cette trahison. Une trahison envers lui-même d’abord, parce que les raisons invoquées ne reposaient sur

rien, parce que participer à cette infamie ne pouvait pas servir le peuple français et enfin, et c’est peut-être le plus grave de l’affaire, parce que nos dirigeants trahissaient ainsi une amitié traditionnelle fondée sur l’héritage de l’histoire. En bombardant Belgrade, comme l’avaient fait les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, les «alliés» ne pouvaient que ternir

fortement leur image pour les temps à venir.

George Gordon Byron
George Gordon Byron

Lettre à Douglas Kinnaird, le 24 avril 1819, à propos de Theresa Guiccioli : Elle est belle comme l'aurore — et ardente comme le midi — nous n'avons eu que dix jours — pour régler nos petites affaires du commencement à la fin en passant par le milieu. & nous les avons réglées; — j'ai fait mon devoir — et l'union a été consommée comme il se devait.

Albert Caraco
Albert Caraco

L'on n'imagine la corruption ni l'arbitraire, qui règnent dans certains pays, pays ayant voix au chapitre dans les assemblées et dont les représentants sont parfois admis, en tant que membres de ces corps, à s'ingérer d'affaires plus ou moins lointaines. La Parlement des Nations n'aura fait qu'ajouter à nos désordres, c'est là qu'un lot de peuples subalternes et souvent barbares affectent

de morigéner les contrées où subsiste une apparence d'humanisme.

Albert Caraco
Albert Caraco

Nous vivons dans un monde où la plupart des hommes sont en trop et ce trop d'hommes, à son tour, engendre, les moralistes approuvant l'affaire et qui suffit à prouver l'athéisme. Nous sommes bel et bien à plaindre et nous ne sortirons du labyrinthe que saignés, saignés à blanc et réduits je ne sais à quelle fraction du présent nombre.

Albert Caraco
Albert Caraco

J’ai beaucoup réfléchi sur le pourquoi de l’ennui que les gens répandent, c’est une affaire d’éducation et de loisir, mes contemporains semblent excédés et tracassés, de plus ils sont toujours pressés, l’air de besogne est consubstantiel à leur nature, et le moyen d’être charmant et prévenant dans ces conditions? Chacun de nous est un petit Atlas et chacun porte l’univers

sur ses épaules, chacun répond de l’évidence et chacun reste seul avec une montagne de problèmes insolubles, de là notre fatigue.

George Carlin
George Carlin

Je considère la guerre différemment. Pour moi, la guerre c'est agiter sa bite! OK? Très simplement. C'est tout ce que c'est. La guerre c'est un tas de mecs debout dans un champ, agitant leurs bites entre eux-mêmes. Les hommes sont complexés par la taille de leurs verges, et ils doivent s'entretuer à cause de cette idée. C'est la même merde avec ces connards de sportifs débiles. C'est la

raison pour les gros machos, ces mâles puérils qui se pavanent et se paradent dans les bars et les vestiaires. C'est la « peur du phallus »! Les hommes sont terrifiés à l’idée que leurs verges soient inadéquates et donc ils doivent se rivaliser, pour mieux se sentir, et comme la guerre est l'ultime rivalité, en gros, les hommes s'entretuent par amour-propre! Il n'est pas nécessaire

d’être un historien ou un chercheur à sciences po pour voir en œuvre la politique extérieure d'avoir la plus grosse bite. Ça ressemble à ça : « Quoi, leurs bites sont plus grosses? Qu'on les bombarde! » Évidemment, les bombes et les missiles et les balles ont tous la forme de bites. C'est un besoin subconscient de projeter le pénis dans les affaires des autres. Ça s'appelle

« niquer le reste du monde! »

Gilbert Keith Chesterton
Gilbert Keith Chesterton

Le problème que doit résoudre aujourd'hui le journaliste politique est le suivant : s'il a véritablement l'intention de dénoncer devant l'opinion un marchandage contracté entre un gouvernement et un entrepreneur, c'est, de nos jours, au Parlement qu'il a affaire; c'est-à-dire un comité qui le contrôle. Et il doit trancher entre deux points de vue. Ou bien il décide qu'il ne peut exister

de gouvernement corrompu. Ou bien il décide qu'il appartient à un gouvernement corrompu de dénoncer sa propre corruption. Je lui donne le choix tout en riant sous cape.

Gilbert Keith Chesterton
Gilbert Keith Chesterton

La tendance dominante aujourd'hui dans le commerce et les affaires est aux grands consortiums, souvent plus impérialistes, plus anonymes et plus internationaux que les kolkhozes communistes, organisations qui sont du moins collectives sinon collectivistes. C'est bien joli de répéter comme un perroquet : « Où allons-nous avec tout ce bolchevisme? » Il serait plus pertinent de se demander :

« Où allons-nous, même sans le bolchevisme? » La réponse est simple : nous allons au monopole. Ce n'est certainement pas l'entreprise privée. Le trust américain n'a rien d'une entreprise privée. Le trust n'est ni privé, ni entreprenant. Il n'existe que pour empêcher l'entreprise privée.

Gilbert Keith Chesterton
Gilbert Keith Chesterton

Le capitalisme est un être particulièrement rusé doté d'un tas de qualités dont la plus remarquable à mes yeux est un manque absolu de vergogne. A ses yeux, rien n'est saint, rien n'est sacré; pas plus l'heure de la mort que le jour du jugement, la maison de deuil ou la tente de l'exil, la chevalerie ou le patriotisme, la féminité ou le veuvage; rien n'échappe à ses sales petits

tripatouillages. Tout ce qui compte pour lui, c'est de mettre au régime celui qui travaille afin de lui faire rendre le maximum. Et tout comme on voit des collecteurs d'impôts glisser un pied insolent dans l'embrasure de la porte du taudis où ils ont affaire, les capitalistes, eux, sont toujours prêts à enfoncer un coin boueux partout où il se trouve une fente dans une maisonnée en train de

se fissurer ou une fêlure dans un cœur en train de se briser.

Aziz Chouaki
Aziz Chouaki

Il y a aussi un concept sur lequel j'aime bien faire friser les cheveux des gens : c'est dire que l'Algérie a été inventée par la France, qu'elle a été créée de toute pièce en 1830 dans des bureaux. La France, quand elle est arrivée, avait affaire à une Régence, avec les beylicats, des tribus qui prêtaient allégeance ou qui acceptaient l'impôt turc; c'est tout ce qu'il y avait. Il

n'y avait ni frontière, ni drapeau, ni nom, ni Algérie, ni Djazaïr, ni rien du tout. À l'époque Djazaïr, c'était un terme marin, qui désignait des petites îles qu'il y avait au port d'Alger, c'est tout.