Pas de réformes sans croissance avaient estimé Jacques Chirac et ses confrères. Pas de croissance sans réforme a répondu l'Histoire.
■ UNE MESSE PLEINE DE CHICHI.
Il s'en est passé de drôles, à la messe d'enterrement de Jacques Chirac ! Trois semaines après la mort de Chichi, Le Monde (18/10) revient sur cette belle cérémonie, et ça dépote. Dans l'église, ce jour-là, il y a l'impatience de Giscard qui n'en peut plus de poireauter « Quand est-ce qu'il arrive ? » bougonne l'Ex. « C'est bien la première
fois qu'il est impatient de voir Chirac », daube un invité.
Et puis il y a le récit haletant de la quête : « Personne n'en croit ses yeux quand l'intrépide quêteur poursuit sa route jusqu'aux anciens présidents », bousculant François Hollande au passage, raconte Le Monde : « Hollande sort un billet, mais Sarkozy ne trouve rien. Carla s'impatiente : 'Nicolas, tu vois bien que le
monsieur attend !' »
A l'approche des chefs d'Etat étrangers, la scène devient tordante. Le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, sort une pleine poignée de billets, tandis que le roi de Jordanie « claque des doigts pour qu'un sbire accoure avec une deuxième liasse ». Et quand le quêteur s'avance vers Poutine, le président russe le « fusille d'un regard métallique », le
faisant détaler sans demander son reste. (…)
Le Canard enchaîné, 23/10/2019 + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         310
■ CHIRAC, L'ADEPTE DE LA LANGUE SAUCE RAVIGOTE.
Chirac avait la main sur le cœur mais la collait volontiers aussi au cul des vaches. Et pas seulement. Ainsi, en pleine cohabitation, à des députés centristes qui déploraient « la main invisible de l'Elysée », il répond : « Moi, je ne vois pas tout le temps la main du Président dans la culotte de ma sœur ! » Réaction de
Mitterrand, à qui les propos sont rapportés : « Je ne savais pas qu'il avait une sœur ! »
La culotte est assez récurrente dans l'expression libre chiraquienne, mais, quelques années plus tard, ce n'est pas une main qu'il y verra : « Celle-là, on voit tout de suite qu'elle a des frelons dans la culotte ! » lâche ainsi le poète à propos de la nouvelle épouse d'un de ses anciens
amis. Le contenu de ses propres sous-vêtements était aussi souvent mis en avant. On connaît le désormais célèbre « mes couilles sur un plateau », à destination de la « ménagère » Margaret Thatcher. Ou encore le classique et très repris « ça m'en touche une sans remuer l'autre ».
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• le Canard enchaîné, 02/10/2019 + Lire la suiteCommenter
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Mais il serait absurde d'être libéral aujourd'hui. La société libérale n'existe plus. Sa doctrine est totalement dépassée à une époque de concentrations capitalistiques sans pareil dans l'histoire. Les mouvements d'énormes masses financières ne tiennent compte ni des intérêts des États, ni de ceux des peuples, peuples composés d'individus. Le libéralisme sous-entend l'initiative
personnelle et le risque financier personnel. Or, rien ne se fait aujourd'hui sans l'argent des banques. Ces banques, de moins en moins nombreuses d'ailleurs, mènent une politique dictatoriale, dirigiste par nature. Les propriétaires sont à leur merci, puisque tout est soumis au crédit et donc au contrôle des puissances financières. L'importance des individus, fondement du libéralisme, se
réduit de jour en jour. Peu importe aujourd'hui qui dirige telle ou telle entreprise , ou tel ou tel pays d'ailleurs. Bush ou Clinton, Kohl ou Schröder, Chirac ou Jospin, quelle importance ? Ils mènent et mèneront la même politique. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         10
[l'auteur fait parler Hubert Védrine] Il rapporte que ce jour-là, la seule obsession de Chirac et de son entourage était de pouvoir survoler en hélicoptère les ruines du World Trade Center à une heure qui permette aux images d'être diffusées dans les journaux de 20 heures en France.