Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Gaston Bachelard ressemblait moins à un être humain qu'à un chêne rouvre, magnifique, à l'écorce épaisse comme l'arbre de Zeus, entre la terre des hommes et le monde des dieux, qu'on venait consulter à Dodone, en Épire. Les mouvements de son feuillage dans le vent avaient valeur d'oracle. Un chêne, comme il en pousse aussi dans les plus belles futaies de France et d'Amérique, solide sur

ses pattes jusqu'à ses cinq cents ou même mille ans. Sa barbe blanche, échappée de ses joues et de son menton, lui faisait une guirlande pareille à la mousse espagnole dont se brodent les chênes en Louisiane.

Alain de Benoist
Alain de Benoist

Mais aujourd’hui, le discours des droits de l'homme n'a pas seulement pour but de fournir une idéologie de substitution après l'effondrement des « grands récits ». En cherchant à imposer une norme morale particulière à tous les peuples, il vise à redonner bonne conscience à l'Occident en lui permettant de s'instituer une fois de plus en modèle et de dénoncer comme des « barbares »

ceux qui refusent ce modèle. Dans l'histoire, les « droits » n'ont été que trop souvent ce que les maîtres de l'idéologie dominante avaient décidé de définir ainsi. Associé à l'expansion des marchés, le discours des droits de l'homme constitue l'armature idéologique de la globalisation. Il est avant tout un instrument de domination, et doit être regardé comme tel.

Louis Bertrand
Louis Bertrand

La grande affaire pour moi, c’étaient les immigrants italiens. […] Mais je dus constater bientôt qu’ils n’étaient pas les seuls immigrants et qu’ils avaient des concurrents venus de toutes les régions méditerranéennes et même du monde entier. […] Cette plèbe arrivait à Marseille avec ses tares et ses vices, ou avec des intentions d’espionnage et de propagande subversive. Les

fauteurs de grève trouvaient en eux des meneurs et des recrues toutes préparées, au grand dommage de la prospérité du port, où à tout instant, messieurs les dockers cessaient le travail, empêchant les débarquements et les départs de paquebots. Tout cela me frappait, m’alarmait beaucoup, de sorte que je fus amené à étendre mes investigations des milieux italiens à tous les milieux

populaires marseillais. Je fus ainsi conduit à déplacer l’axe du roman que j’avais d’abord conçu, à faire dévier mon étude et à en concentrer l’intérêt sur ce que j’appelais l’invasion marseillaise, invasion à la fois matérielle, politique et sociale. De là le titre que j’imposai en fin de compte à mon roman : L’Invasion.

Christoph Blocher
Christoph Blocher

Il y a quelques semaines encore, il était clair aux yeux des grandes banques suisses, de la Commission fédérale des banques (CFB), de la Banque nationale suisse et du Conseil fédéral que nos grandes banques surmonteraient les difficultés sans aide de l'État. Or, après les interventions publiques drastiques aux États-Unis et en Grande-Bretagne notamment, la Suisse était tout à coup

quasiment la seule place financière du monde où l'État ne garantissait pas la sécurité des grandes banques. L'Angleterre et les États-Unis avaient tout à coup des banques plus sûres que la Suisse. Pour empêcher un reflux de fonds vers les banques de ces pays, la Suisse devait agir. Il s'agissait de montrer au monde que la Suisse soutient sa place financière et qu'elle est prête à

s'engager pour elle en cas de besoin.

Howard Bloom
Howard Bloom

Une chose étrange se produit parfois parmi les nations qui sont à l'apogée de l'ordre de préséance. Le superorganisme tombe avec suffisance dans un piège fatal, pensant que sa position supérieure est un don de Dieu, que son sort heureux est éternel, que son statut imposant est gravé dans la pierre. (…) Rome ne fut pas la première superpuissance à être renversée par les rebuts du

tiers monde. Le pouvoir politique de l'Égypte des pharaons a été stable pendant 1300 ans avant que les Hyksôs ne les écrasent; ces derniers étaient d'excellents cavaliers qui se délectaient de la violence et avaient un don pour l'invention d'équipements militaires.

Howard Bloom
Howard Bloom

Autour de l'an 580 av. J. C, le philosophe grec Thalès affirma que la vie n'avait pas été créée par les Dieux mais avait émergé naturellement de l'eau. Deux mille trois cents ans plus tard, les penseurs du siècle des lumières tels que Georges-Louis Leclerc de Buffon démontrèrent que des créatures avaient quitté la mer et occupé la terre bien avant la date biblique supposée de la

Création.

Gustave Le Bon
Gustave Le Bon

Il semblera toujours humiliant à certains esprits de songer que c'est à des infidèles que l'Europe chrétienne doit d'être sortie de la barbarie, et une chose si humiliante en apparence ne sera que bien difficilement admise. […] Par leur influence morale, ils ont policé les peuples barbares qui avaient détruit l'empire romain; par leur influence intellectuelle, ils ont ouvert à l'Europe

le monde des connaissances scientifiques, littéraires et philosophiques qu'elle ignorait, et ont été nos civilisateurs et nos maîtres pendant six cents ans.

Charles Bossut
Charles Bossut

Les Arabes portèrent le goût des mathématiques dans tous les pays soumis à leur puissance. Elles fleurirent pendant longtemps en Espagne. […] Les Chrétiens, qui, dès le Xe siècle, avaient commencé à chasser les Arabes de quelques parties de l'Espagne, ne dédaignèrent pas de s'instruire parmi ces mêmes Maures dont ils abhorraient la religion. […] Les intérêts de l'ambition, à qui

rien ne résiste, finirent par rompre toute communication entre les Chrétiens et les Maures, et plongèrent l'Espagne dans les plus profondes ténèbres. A mesure que les victoires des premiers se mulipliaient, les sciences allaient en déclinant : elles périrent enfin, quand la domination des Maures cessa en Espagne, par la perte de Grenade : événement a jamais déplorable, si la religion

chrétienne n'en eût profité, en s'étendant sur les ruines du Mahométisme.

Saïd Boualam
Saïd Boualam

Même au moment ou tout était perdu, il y avait dans le cœur de certains Musulmans l'immense espoir que les chefs militaires prestigieux qui avaient été à la tête de l'Armée française et qui avaient pris la tête de l'armée secrète parviennent à la victoire. J'ai le devoir d'écrire que si de nombreux Musulmans, beaucoup plus nombreux qu'on ne le dit, se sont embarqués sur cette

galère qu'ils soient du MNA ou de l'Algérie française, c'est qu'ils voyaient dans l'OAS une planche de salut, leur dernière avant de s'avouer vaincus, avant de dire définitivement, nous avons été trahis.

Éric Le Boucher
Éric Le Boucher

Pas de réformes sans croissance avaient estimé Jacques Chirac et ses confrères. Pas de croissance sans réforme a répondu l'Histoire.