Une expérience scientifique est […] alors une expérience qui contredit l'expérience commune.
Ainsi toute culture scientifique doit commencer […] par une catharsis intellectuelle et affective.
Dans le règne de l'imagination, l'air nous libère des rêveries substantielles, intimes, digestives. Il nous libère de notre attachement aux matières : il est donc la matière de notre liberté. A Nietzsche, l'air n'apporte rien. Il ne donne rien. Il est l'immense gloire d'un Rien. Mais de rien donner n'est-il pas le plus grand des dons. Le grand donateur aux mains vides nous débarrasse des
désirs de la main tendue. Il nous habitue à ne rien recevoir, donc à tout prendre. […] l'air est la véritable patrie du prédateur. L'air est cette substance infinie qu'on traverse d'un trait, dans une liberté offensive et triomphante, comme la foudre, comme l'aigle, comme la flèche, comme le regard impérieux et souverain. Dans l'air on emporte au grand jour sa victime. On ne se cache
pas.
Les images poétiques sont […] toutes, pour Shelley, des opérateurs d'élévation. Autrement dit, les images poétiques sont des opérations de l'esprit humain dans la mesure où elles nous allègent, où elles nous soulèvent, où elles nous élèvent. Elles n'ont qu'un axe de référence : l'axe vertical. Elles sont essentiellement aériennes. Si une seule image du poème manque à remplir
cette fonction d'allègement, le poème s'écrase, l'homme est rendu à son esclavage, la chaîne le blesse.
Un pouvoir est légitime dans la mesure où il n’entre pas en contradiction avec certaines lois supérieures de l’humanité […] le respect des vivants et des morts, l’hospitalité, l’inviolabilité de l’être humain, l’imprescriptibilité de la vérité. […] De telles lois non écrites sont au-dessus de toute législation de circonstance.
My wife says I had a nervous breakdown during the writing of Mefisto. Maybe I did, but what's a nervous breakdown for a writer? For a writer every day is a nervous breakdown. […] The book came out in the spring, and I remember I spent that following summer digging my garden — Voltaire would have been proud. I made a wonderful garden. Grew beans, lettuces. I was healing myself from some kind of
traumatic process that I don't pretend to understand. All right, let's agree with my wife and call it a nervous breakdown.
[On book reviewing] I will only turn down a book if I know I won't be able to muster enough interest to read the bloody thing. Or if I realize that I despise the author, and that I'm just going to become hysterical in my dispraise. A couple of times in my life I've disobeyed my own rule, and later regretted it. […] It's a delicate business. All too often, if one writes a favorable notice, it's
seen as a product of the old-boy network, and if one dispraises a book, it's seen as envy. Nobody seems able to accept that I review books as a book reviewer, not as a competing novelist. When I review, I'm being as honest as I can. And I'm saying to the reading public — the minuscule segment of the reading public that reads reviews — that this is my judgment.