Rod Marty
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Andrew Nolin alluma ses phares en regardant dans le rétroviseur les gamins chahuter derrière lui. Ils augmentaient la migraine qu’il avait depuis le début de la journée. Au fil des années, il avait appris à prendre son mal en patience quand il conduisait la marmaille de la ville, mais aujourd’hui, seule la pensée de les étrangler les uns après les autres le soulageait.

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Il dégota un miroir, près de la porte d'entrée, où il se força à regarder son visage, avec toutes ses veines et ses craquelures qui le défiguraient. Son cou prenait à présent également une couleur verdâtre comme toute la partie droite infectée. Il s'était mis le doigt dans l'œil concernant le pouvoir de son pistolet. Il avait toujours été là pour tuer, jamais pour guérir.

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« Il y a des gens qui devraient être morts, mais qui continuent pourtant de marcher. Un blasphème à la vie elle-même. […] Des enfants sont morts, des petits et des grands. Partis dans la grotte, ils se sont relevés tels des revenants et ont continué de vivre là où leur destin n’existait plus. Normaux dehors, mais en décomposition dedans. Les renvoyer vers la terre, c’est ce qu’il

faut faire. » (p. 96)

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- Et qu'est-ce que je devrai faire en contrepartie ? lui demanda-t-elle avec suspicion.
Georges fut satisfait de son attitude. C'était celle d'une femme qui savait que rien n'était gratuit.
- Simplement lui promettre votre dévotion pour les siècles à venir.

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Il leur ouvrit les portes en grand et Christopher avança la voiture, mais au lien d'accélérer il s'arrêta à son niveau.
- Tout ça, c'est pourquoi exactement ? Les grilles, ce portail... C'est une prison ou quoi ?
Emily posa sa main sur la caisse de son mari pour l'obliger à se taire. Elle n'avait pas envie de se faire remarquer à peine arrivée dans la ville de sa mère. Elle

se sentait déjà assez nerveuse. Heureusement, Buck ne parut pas leur en vouloir et les invita à entrer d'un geste de la main.
- Je suppose qu'on peut être en prison partout. A vous de décider ce que sera Lamarre pour vous.

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Le ciel, déjà presque noir en cette fin d'après-midi, n'avait rien de surprenant pour les gens vivant dans le coin. On n'habitait pas le Montana sans avoir l'habitude de passer la moitié de l'hiver dans l'obscurité.

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Il n'y a rien de plus fort que l'âme.

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- Est-ce que t'as une blessure quelque part, Quinn ?
- Pourquoi tu me demandes ça, puce ?
- A ta hanche ? T'as une blessure ?
- Mais non, regarde je n'ai absolument...
Elle avait relevé son pull pour lui prouver, mais l'endroit où sa peau était encore intacte hier en se couchant était à présent d'une couleur bleutée. Elle rabaissa aussitôt le vêtement sur son

ventre.
- C'est juste un bleu. Ne te fais pas de souci pour ça, essaya-t-elle de la rassurer en se demandant comment Audrey pouvait être au courant de ça avant elle.
- Ça veut dire quoi en décomposition ?
- Quoi... ?
- C'est la dame de mon rêve qui le disait. Normaux dehors mais en décomposition dedans, elle a dit sans ouvrir la bouche.
Quinn frissonna.

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Je ne suis pas cinglée ! Les réponses... Toutes les réponses sont dans les rêves. Tout est dans les rêves.

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Il y avait quelque chose de presque rassurant de savoir que vous aviez atteint le fond. Plus rien à attendre, juste à se laisser couler complètement.

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Quelquefois, il regrettait d'avoir eu une enfance aussi heureuse. Sa vie d'adulte lui aurait peut-être semblé plus belle.

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Son âme est libre. Le démon n’a pas pu s’emparer de lui. Il y a pire que la mort, tu sais…

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Naomi sortit de la maison en refermant la porte à double tour derrière elle. Jenny attendit d'entendre le grincement de la grille du jardin avant d'éteindre la télévision. Elle finit de manger ses deux tartines en silence. Elle n'aimait pas être seule, mais elle n'arrivait pas non plus à supporter les autres. Il y avait toujours dans leur regard une lueur triste, quand ils baissaient leurs

yeux sur elle, qui la faisait aboyer. Naomi, c'était différent. Avec son sourire constant, elle lui renvoyait en pleine face ce qu'elle était devenue. Une handicapée au sale caractère.

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"Le seul moment où je me sens vivant, c'est quand je peins." C'est Van Gogh qui avait déclaré ça, mais Emily aurait pu le dire. A chaque nouvelle couche de peinture qu'elle rajoutait sur sa toile, pour rendre au mieux les broussailles au-delà de la barrière de la propriété, elle ressentait toute une gamme d'émotions qu'il était impossible d'éprouver dans la vraie vie. Chaque couleur

était un sentiment, un souvenir qui lui revenait. Dans les coins les plus sombres était caché l'enfant qu'elle ne mettrait jamais au monde., mais qu'elle gardait toujours à l'esprit. Elle ne connaissait rien qui pouvait tout trimbaler aussi rapidement d'un sentiment à un autre. Vous deviez être seul face à vous-même pour éprouver ça.

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Depuis des générations, aucun Indien n’avait procédé à cette cérémonie par peur des répercussions, mais il n’avait pas le choix. Il devait sauver sa petite-fille, la rendre à son fils. Est-ce que son père ou son grand-père auraient refusé de le faire ? Il ne le saurait jamais, mais il en doutait. Quand il repensait à eux, il les revoyait toujours remplis d’amour et de tendresse.

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Dans sa jeunesse, il n’aurait jamais franchi les limites qu’il était sur le point de dépasser : l’interdiction de procéder à une cérémonie de l’Auki avec autant de morts ou d’emmener des Blancs à la grotte d’Aapani.
- Il faut que le moins de gens possible soient au courant, avait-il dit à son fils en arrivant sur le lieu de l’accident.
- C’est une petite

communauté. Ils savent se serrer les coudes, lui avait-il répondu fatigué.

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« Cette blessure qui se rouvre… c’est la mort qui veut vous récupérer. Et si vous ne m’écoutez pas, elle a de sérieuses chances d’y parvenir. » (p. 253)

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Chayton resta assis après avoir raccroché le combiné. Il avait besoin de quelques secondes pour ses jambes arrêtent de trembler et trouver le courage de se soustraire du fauteuil de son bureau, qui soudain semblait vouloir l'avaler.
Sa conversation avec Madame Goldman n'avait pas été claire, mais suffisante pour lui faire comprendre la gravité de l'accident. La voix presque inaudible

de l'institutrice et ses longs moments de silence lui laissaient croire qu'elle était en état de choc, mais égoïstement, il ne pensait qu'à sa fille. […]
Il composa le numéro de son père, le visage impassible, en attendant qu'il décroche. […]
- Chayton, c'est toi ?
- Il faut que tu viennes, dit le médecin en essayant de se calmer. Maintenant.

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C'est ça la vie, Tom. Un enchainement de départs et de retrouvailles. Il m'a fallu un bail pour le comprendre et pour accepter qu'on ne puisse rien y faire.

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Prenez-moi à sa place dans ce cas-là, dit Andy en le regrettant déjà. Je me suis fait poignarder, exploser le crâne contre une vitre... Je peux bien finir la journée par un petit arrêt cardiaque.