Rien n'est plus beau que d'apprendre par cœur, c'est-à-dire de recevoir pleinement une parcelle de cet immense héritage qui reste toujours à comprendre. L'expression même manifeste, de façon lumineuse, l'unité de l'intelligence et de la sensibilité, augmentées ensemble de ce qui nous est transmis. Apprendre par cœur, c'est laisser un texte, une musique, un savoir nous habiter, nous
transformer, élever et élargir notre esprit et notre cœur jusqu'à leur propre hauteur. De cette maturation, notre être même a besoin.
J'ai toujours regretté qu'on ait supprimé le duel, tellement élégant parce que si parfaitement gratuit.
De cet élan et généreux subsiste, intact, le goût du paroxysme qu'offrait le fascisme français, cette fête permanente de l'existence dont les médiocres et les tâtillons seront toujours exclus.
Je ne suis pas une vraie lesbienne, le mâle me récupère toujours au coin du bois du lit!
Des Méditerranéens venus des deux rives opposées du « continent maritime » auront de ce fait toujours entre eux plus d’affinités, voire de souvenirs, qu’un Espagnol ou un Italien n’en aura avec un Finlandais ou un Américain. Question de paysages, d’odeurs, de souvenirs personnels et historiques peut aussi. A l’heure où, pour la première fois depuis le Moyen Age, l’islam est
devenu une réalité dans l’Europe occidentale, il serait dommage de l’oublier.
Se sacrifier. Donner. Donner sans rien attendre en retour. Donner non par devoir, mais en étant mû par la conviction que celui qui donne est toujours plus riche que celui qui reçoit — lequel a charge de donner à son tour. Au fond, c'est là le seul vrai grand principe éthique. Tout le reste en dérive.
L’alternative n’est pas pour lui [le FN] de s’enfermer dans le bunker des « purs et durs » ou, au contraire, de chercher à se « banaliser » ou à se « dédiaboliser » (le fait d’être diabolisé n’a pas empêché Sarkozy d’être élu, mais lui a au contraire valu des voix supplémentaires) tout en adoptant, d’élection en élection, la tactique du hamster qui tourne sans cesse
dans sa roue tout en restant sur place. L’alternative à laquelle il se trouve confronté aujourd’hui de manière aiguë est toujours la même : vouloir encore incarner la « droite de la droite » ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France dans sa diversité. Rien n’indique pour l’instant qu’il choisira la deuxième solution. Il reste
au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus (entre 2002 et 2007, l’abstention est passée de 20 à 31 % en milieu ouvrier). Rien n’indique, là non plus, qu’il en ait la capacité
ni même la volonté.
En outre, passé, présent et futur ne sont plus des points distincts sur une ligne pourvue d'une seule dimension, mais au contraire des perspectives qui coïncident dans toute actualité. Le passé, remarquons-le, n'est jamais perçu comme tel qu'en tant qu'il s'inscrit dans le présent (les événements auxquels il se rapporte ne sont " passés " que dans le présent : lorsqu'ils se
déroulaient, ils étaient présents). Il en va de même du futur. Ainsi toute actualité est-elle, non un point, mais un carrefour : chaque instant présent actualise la totalité du passé et potentialise la totalité du futur. Il y a tridimensionalité du temps historique. La question de savoir si l'on peut ou non faire "revivre le passé" devient caduque : le passé-conçu-comme-passé revit
toujours dans tout présent; il est l'une des perspectives grâce auxquelles l'homme peut élaborer des projets et se forger un destin.