Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

L'examen de l'imagination nous conduit à ce paradoxe : dans l'imagination de la vision généralisée, l'eau joue un rôle inattendu. L'œil véritable de la terre, c'est l'eau. Dans nos yeux, c'est l'eau qui rêve. Nos yeux ne sont-ils pas « cette flaque inexplorée de lumière liquide que Dieu a mise au fond de nous-mêmes »? [Claudel, L'Oiseau noir dans le Soleil levant].

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Le complexe de Novalis est caractérisé par une conscience de la chaleur intime primant toujours une science toute visuelle de la lumière. Il est fondé sur une satisfaction du sens thermique et sur la conscience profonde du bonheur calorifique. La chaleur est un bien, une possession. Il faut la garder jalousement et n'en faire don qu'à un être élu qui mérite une communion, une fusion

réciproque. La lumière joue et rit à la surface des choses, mais, seule, la chaleur pénètre.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres.

Henri Barbusse
Henri Barbusse

Mais, j’aurai beau supplier, j’aurai beau me révolter, il n’y aura plus rien pour moi ; je ne serai, désormais, ni heureux, ni malheureux. Je ne peux pas ressusciter. Je vieillirai aussi tranquille que je le suis aujourd’hui dans cette chambre où tant d’êtres ont laissé leur trace, où aucun être n’a laissé la sienne.
Cette chambre, on la retrouve à chaque pas. C’est la

chambre de tout le monde. On croit qu’elle est fermée, non : elle est ouverte aux quatre vents de l’espace. Elle est perdue au milieu des chambres semblables, comme de la lumière dans le ciel, comme un jour dans les jours, comme moi partout.
Moi, moi ! Je ne vois plus maintenant que la pâleur de ma figure, aux orbites profondes, enterrée dans le soir, et ma bouche pleine d’un

silence qui doucement, mais sûrement, m’étouffe et m’anéantit.
Je me soulève sur mon coude comme sur un moignon d’aile. Je voudrais qu’il m’arrivât quelque chose d’infini !

Frederic Bastiat
Frederic Bastiat

À l’intelligence il faut un guide, une lumière, et ce ne peut être qu’un principe. Au cœur humain il faut un mobile qui détermine l’action, le dévouement, et au besoin le sacrifice; et l’on ne se dévoue pas à l’expédient, mais au principe. Consultez l’histoire, Messieurs, voyez quels sont les noms chers à l’humanité, et vous reconnaîtrez qu’ils appartiennent à des

hommes animés d’une foi vive. Je gémis pour mon siècle et pour mon pays de voir l’expédient en honneur, la dérision et le ridicule réservés au principe; car jamais rien de grand et de beau ne s’accomplit dans le monde que par le dévouement à un principe.

Jean-Baptiste Bidegain
Jean-Baptiste Bidegain

Une des plus grandes forces du « bon Maçon », c'est le mensonge. Il ment comme il respire, sans le moindre effort et c'est là, encore, un des fruits de l'éducation maçonnique. Prenons, comme exemple, un Vénérable. En Loge, il doit représenter les plus hautes vertus de l'humanité. Les grands mots, vides de sens réel, dont les rituels symboliques sont farcis, fnissent par devenir, pour

lui, des entités vivantes; il cohabite incessamment avec la Liberté, tape sur le ventre de l'Egalité, prend des apéritifs avec la Justice et tutoie le Droit, le Devoir, la Raison et la Fraternité. Or, dans la vie de chaque Jour, notre Vénérable est marchand de bestiaux, conducteur des ponts-et-chaussées, instituteur ou épicier et, en exerçant son métier, il participe aux défaillances

et aux erreurs de ceux qui n'ont pas « reçu la Lumière». Le jour de la tenue de sa Loge, assis dans son fauteuil, sous le delta lumineux, il est tolérant, généreux, humain, tandis que, rentré près de sa femme, il redevient ce que la nature le fit : un vilain monsieur. Cette dualité morale crée, chez le « bon Maçon», une aptitude prodigieuse à la dissimulation. Après quelques

années de Maçonnerie, il est capable de faire prendre à ses contemporains des vessies hors d'usage pour des lampes électriques.

Howard Bloom
Howard Bloom

Bernhard Riemann obtint le portrait en paysage mathématique d'une "variété topographique en N dimensions", plus connue de ses amis sous le nom d'espace courbé. Einstein pensa qu'il pouvait appliquer cette vision imaginaire du monde à l'univers dans lequel nous vivons : un cosmos doté de trois dimensions tangibles, la hauteur, la largeur et la profondeur, et une dimension supplémentaire : le

temps. (…) Einstein utilisa le modèle mathématique créé par Bernhard Riemann pour tout prédire, de l'énergie atomique au déplacement de la lumière, mais au lieu d'employer des mathématiques pour construire des modèles, nos esprits utilisent le plus souvent des métaphores. Nos cerveaux sont des machines à dessiner des images.

Howard Bloom
Howard Bloom

Autour de l'an 580 av. J. C, le philosophe grec Thalès affirma que la vie n'avait pas été créée par les Dieux mais avait émergé naturellement de l'eau. Deux mille trois cents ans plus tard, les penseurs du siècle des lumières tels que Georges-Louis Leclerc de Buffon démontrèrent que des créatures avaient quitté la mer et occupé la terre bien avant la date biblique supposée de la

Création.

Marc Bonnant
Marc Bonnant

Qu'est-ce que c'est qu'un écrivain de droite? Je vous raconte, je connais un peu, moi qui n'ai jamais écrit une ligne, mais qui les lis. Un écrivain de droite a d'abord une posture philosophique : il est contre les Lumières. Il a une posture historique : il est contre la Révolution française. À cet égard, il est un anti-moderne. Il a une position ou une posture existentielle : il est

pessimiste. Religieuse : il croit au pêché originel. Et puis il a un style : la vitupération, l'imprécation, le style sublime […].

Louis de Broglie
Louis de Broglie

La lumière joue dans notre vie un rôle essentiel : elle intervient dans la plupart de nos activités. Les Grecs de l'Antiquité le savaient déjà, eux qui pour dire « mourir » disaient « perdre la lumière.»