J'aimerais m'envoler, partir de ce monde qui dégénère. C'est ce que j'essaie de faire en faisant rêver les gens avec mes contes.
Quant au film, il les « scotche sur place », Adèle est même bouleversée. Cette fresque historique, pleine de violence et de fureur, au cœur des guerres de Religion, est un sacré coup de poing. Il y a la guerre, des scènes terribles de massacres : les gens y sont assassinés parce qu’ils n’ont pas la même religion que les autres. Adèle ne comprend pas trop pourquoi, ils ont l’air
d’être pareils, ils parlent la même langue, vivent dans le même pays. Elle ne sait pas comment ils peuvent deviner qu’ils sont d’un côté ou de l’autre. Leurs habits sont le seul indice : les catholiques en couleurs, les protestants en noir.
Elle ne sait pas bien pourquoi ses parents n’ont pas dispersé les cendres de mamie, comme prévu. À l’hôpital, à la fin, elles avaient discuté une fois de ce qui se passait après : Adèle ne croit pas en dieu, mais elle se demande quand même si on ne continue pas à sentir des choses quand on est mort. Elle s’était imaginé que disperser les cendres dans le jardin permettait à sa
grand-mère de continuer à « vivre » dans la nature, comme si une partie d’elle-même avait la possibilité de suivre la conversation des escargots. À ce moment-là, mamie s’était écriée : « Et si je tombais dans un lac, moi qui ne sait pas nager ? » Finalement, les cendres sont restées dans un bocal clos, et les questions d’Adèle sont restées sans réponses.
Si un livre l’a plongée dans le désespoir, il y en a tant d’autres qui peuvent lui redonner le goût de vivre !
C'est le luxe de l'écriture, transformer un remords qui vous torture en Message, au creux de l'œuvre littéraire, comme pour donner une validité à l'expérience. C'est dérisoire (souvent) ou grandiose (plus que rare) selon les cas.
C'est en tout cas un exutoire.
- Alors, Moana, tu es une petite femme, ce que j’ai à te dire tombe très bien.
- Je ne me sens pas vraiment différente, tu sais.
- Je me doute, être vraiment une femme, ce n’est pas juste pouvoir faire des enfants… Ni même avoir des enfants !
- Tout le monde dit ça pourtant, qu’être une femme, c’est être une mère.
- Parce que la société
d’aujourd’hui voit cela ainsi, mais la condition féminine a beaucoup reculé avec tous ces bouleversements.
-Adèle? C'est Guillaume, j'ai hésité à venir, je me disais que tu ne voudrais peut-être pas m'entendre... Je suis tellement désolé de m'être fâché contre toi, ce n'était pas ta faute. Juliette m'a énervé. J'étais triste aussi que tu ne comprennes pas que toi seule compte pour moi. Je n'en ai rien a faire de Juliette, d'Anila ou de qui que ce soit d'autre, je... je suis amoureux de
toi. Je suis tellement malheureux de te voir comme ça, j'ai besoin de toi. Tu es là depuis que je suis tout petit, et le vide laissé par maman est déjà si grand, je ne veux a perdre ma meilleur amie, même si tu n'éprouve pas les mêmes choses que moi. Je sais ce que tu ressens depuis le départ de ta grand- mère, nous avons tous les deux perdu quelqu'un d'important, je peux t'aider autant
que tu peux m'aider. Reviens avec moi, s'il te plait
- Il faut remplacer la Petite Souris !
- Quoi ? s’étrangle maman.
- Ben oui, normal, t’imagine s’il n’y a plus personne pour ramasser les dents ? Qu’est-ce qu’ils vont dire les autres ?
Smoke, le chat de la maison, arrive avec son air d'espion des parents... Il répète toutes les bêtises de Louanne à Maman, c'est sûr. Sinon, comment devinerait-elle aussi facilement ce que sa fille lui cache ?
Les cris et les rires résonnent. Ca piaille, ça rigole : la récré du matin, c'est le meilleur moment de la journée. L'après-midi, les classes sont séparées, CP et CE1 d'un côté, CE2, CM1 et CM2 de l'autre, et c'est moins amusant.
Là, tout de suite, ça me soulage de ne pas avoir à parler, mais, alors que j’avais déjà le sentiment de ne pas être complètement là, je dois lire à voix haute le récit d’invention demandé par la prof de français. On devait écrire une lettre mêlant description du contexte et des sentiments, comme Apollinaire dans les Lettres à Lou. J’avais choisi comme narrateur un soldat
condamné à mort, qui écrivait son dernier courrier à son amoureux. Je me suis inspirée du film de Jeunet, Un long dimanche de fiançailles, et j’ai vraiment fait de mon mieux. J’ai choisi deux hommes parce que je m’étais fait la réflexion qu’on ne parlait que des couples hétéros dans les récits sur la Première Guerre. Apparemment, la prof était ravie, elle m’a demandé de
partager mon texte, ce que je déteste faire. Mais je suis trop bonne élève pour dire non, alors voilà, j’ai lu. Il y a eu un grand silence. Je me suis sentie vraiment comme une extraterrestre. Est-ce qu’ils aimaient ? Ils me regardaient tous avec les yeux ronds, j’étais incapable de déchiffrer leur expression. ... + Lire la suiteCommenter  J’apprécie      
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…Y a bien Vincennes, mais ça fait loin et Clochette aime pas trop qu’on aille y fourrer notre nez. – Clochette ? Celle de Peter ? s’étonne Arthur. – Peter est fini depuis longtemps, il a trop abus de la boutanche. Clochette lui paie ses litrons en faisant la mère maquerelle dans les bois. Les fées désabusées y vendent leur corps aux lutins qui passent.
Et ici, la propagande, le silence, les secrets, la prise en main des pays du Nord par les militaires, peu à peu, et le totalitarisme qui s'installe derrière le rideau de la dictature médiatique. Un triste retour en arrière, un relent des années 30 qui se faisait sentir depuis longtemps, en fait.
Perdue. Perdue dans cette Histoire avec un grand H qui a ravagé ma petite histoire
à moi.
Mais changer le climat... J'ai l'impression d'entendre les vieux discours de l'avant- catastrophe. A l'époque, ils nous parlaient de sauver les massifs coralliens en fabriquant des structures artificielles alors même qu'ils détruisaient les environnements naturels à tour de bras. Ils jouaient avec la génétique des plantes pour produire plus et sauver la planète de la famine... soi-disant.
Quand Adèle se réveille, elle est stupéfaite d'entendre de la musique bizarre, comme si un orchestre s'était installé dans le couloir, de l'autre coté de la cloison. Et il y a sans aucun doute tous les spectateurs avec l'orchestre, parce qu’elle entend des bruits de pas, de course une grande agitation. Ça crie, ça chante, ça rigole ...Elle ouvre grand les yeux et se rend immédiatement
compte qu'elle n'est pas chez elle. Elle ne s'est peut être pas réveillée en fait ? Pourtant elle ne rêve pas, elle n'est pas en train de dormir !
A ce moment-là, je comprends que ce que font Chris et Pierre n'est pas seulement un divertissement : le message qu'ils font passer dans les livres ou dans les films est bien plus fort. C'est ce qu'a réalisé Mémine à l'échelle de notre famille.
J'aimerais faire comme eux...