Sandy Williams
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J'acquiesce d'un mouvement de tête. Je me fiche de son identité désormais. Je ne veux pas mourir. Je veux vivre. Je veux être normale, avoir mon diplôme, me trouver un vrai travail et passer du temps avec des amis dans le monde réel. Et mince, j'aimerais bien goûter au sexe au moins une fois avant de crever.

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- Ils ne m'ont jamais barricadée dans une pièce ni menacée de mort.
- Ce n'est pas parce que tu ne sais pas que tu es une prisonnière que tu n'en es pas une.

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Ce côté à la fois négligé et sexy lui va très bien, et le fait que je n'y sois pas insensible achève de me mettre en rogne. Un tueur, ça devrait être moche et pleins de cicatrices, pas avoir un visage comme le sien.

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C'est dans des moments comme celui-ci, quand je parcours un autre monde en compagnie de gens qui maîtrisent la magie, que je demande si je ne suis pas folle. Il est possible que mon esprit soit prisonnier d'une sorte d'hallucination sophistiquée, tandis que mon corps serait toujours sanglé à un lit de l'hôpital de Belfont. C'est là-bas que mes parents m'ont envoyée. Je séchais tous mes

cours, disparaissais sans donner d'explications, et on m'a surprise plus d'une fois à « parler toute seule » et à « faire des crises ». Kyol a mis un mois avant de m'y retrouver, et pendant ce temps on m'a obligée à avaler des médicaments, entourée de patients réellement fous.

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Un soupçon de doute fissure mon assurance. Et si je me trompais au sujet de la Cour ? Si j'avais passé dix ans à lire les ombres pour les mauvaises personnes ?

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Quand Aren sort d'une fissure, j'ai un petit coup au cœur. Il a fière allure. Plus que ça, même. Il porte un costume coûteux, probablement volé dans une boutique de vêtements haut de gamme. Son pantalon moule ses fesses et sa veste semble inviter les mains à se glisser en dessous, sur son torse ferme et jusqu'à ses épaules musclées.

(McKenzy fantasmant sur son ravisseur

Aren...)

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Le syndrome de Stockholm. Ça explique tout. En m'identifiant à mon ravisseur, je crée un sorte de lien affectif tordu avec lui. C'est pour ça que je l'ai sauvé et que je me préoccupe de son bien-être maintenant. Et c'est sans doute pour cette raison que j'éprouve de l'attirance pour lui. Mon esprit magnifie les moindres signes de gentillesse de sa part, au point que j'en arrive à croire

qu'il se soucie de moi alors que ce n'est pas le cas.

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C'est quand même incroyable, non ? J'ai passé dix années à chercher quelqu'un qui puisse combler le vide que Kyol a laissé dans mon cœur, et quand je trouve enfin le bon candidat, c'est un ennemi et un fae.
(…) Non, c'est hors de question. Je n'aime pas Aren. Mince, je ne suis pas comme ces filles qui se font courtiser par deux hommes mais ne savent pas lequel choisir. Quand on est

incapable de savoir qui on aime le plus, c'est qu'on n'en aime aucun assez. Je n'ai donc pas de sentiments pour Aren. Je m'y refuse.
Mais je ne veux pas qu'il meure.

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Je n'ai pas besoin qu'il souligne mon inconstance et mes contradictions. Je devrais peut-être m'échapper maintenant ? Je suis sûre que je réussirais à le semer, mais de toute évidence, il arrive encore à se servir de certains de ses pouvoirs. Il pourrait emprunter des fissures sur de courtes distances ou trouver un autre moyen pour m'arrêter. Ce n'est pas parce qu'il est guérisseur qu'il

n'a pas d'autres talents.
Non mais à qui je veux faire avaler ça ? Rien de tout ça ne m'a arrêtée, avant. Je me trouve des excuses pour rester avec lui. Des excuses faiblardes, en plus. Si je suis toujours là, en réalité, c'est parce que je ne veux pas qu'il meure.

(McKenzy parlant de son ravisseur...)

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Même en passant sur le fait que Versh se soit exprimé en anglais, et à l'exception d'Aren et de Kelia, il nous a tous sciemment insultés. Ne pas demander à un invité de déposer les armes lorsqu'il vient chez vous revient à lui faire un doigt d'honneur. C'est sous-entendre que la personne est si peu douée dans le maniement des armes qu'elle ne saurait constituer une menace.

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Kyol me prend la main. Sa chaleur se diffuse dans mes paumes et un éclat de chaos remonte jusqu'à mon coude.
—Tu resteras auprès de moi et feras ce que je te dirai. Tu repartiras par une fissure quand je te le demanderai, et avec la personne que j'aurai désignée.
— Sauf qu'elle sera avec moi, intervient Aren en s'avançant d'un pas.
Kyol me serre la main. Il la relâche

avant de s'adresser à Aren.
— Elle et moi avons déjà travaillé ensemble. Aren hausse les épaules avec nonchalance.
— C'était avant. Elle n'est plus ta marionnette. Je veillerai sur elle.
—C'est moi qui veillerai sur elle. Je l'ai protégée pendant dix ans.
—Tu ne l'as pas protégée de moi.
Le coup de poing de Kyol envoie Aren dans le mur.
Nalst

déboule, l'épée au poing, mais Kyol crache quelque chose que je n'arrive pas à traduire et ne s'arrête pas. Il traverse le salon en trombe et sort par la porte du fond.
—Sidhe, grogne Aren par terre.
Il tâte sa mâchoire avec précaution.
—Tu l'as mérité, lui dis-je.
Lena grimace et ajoute :
— Ça, tu aurais dû le voir venir.
—Je l'ai vu venir.

Je n'ai juste pas eu le temps de me baisser. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          60

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—Tu as envie de rester avec moi. Il déclare ça comme si c'était une réalité. Je secoue la tête.
—Ce sont tes edarratae, Aren. C'est tout. Ils jouent avec mes émotions et me poussent à croire que je veux des choses qui ne sont pas bonnes pour moi.
—Je suis d'accord.
— Et peu importe ce que tu... (Une minute.) Tu es d'accord ?
—Taltrayn n'est pas bon pour

toi. (Il se rapproche de moi. Je franchis à reculons la grille ouverte et me retrouve dans les jardins.) La Cour n'est pas bonne pour toi. Ce sont eux qui t'ont manipulée.
Le sol cède sous mes talons. Aren tend la main et m'attrape le bras avant que je perde l'équilibre. Frustrée, je le repousse.
— Qu'est-ce que tu attends de moi ? Que je refuse d'y aller ? Tu as besoin de moi

pour récupérer Lena et avoir une chance que la Cour relâche Naito.
—Je veux que tu admettes que je ne suis pas un monstre comme la Cour le prétend. Que tu admettes que tu me fais confiance.
—Te faire confiance ? Tu te fiches de moi ? (Je balaie mes cheveux de mon cou et pointe ma cicatrice du doigt.) Tu as failli me tuer !
— Les humains vont t'entendre si tu continues

à hurler. (De nouveau, il parcourt la distance qui nous sépare.) Et je me suis excusé, nalkin-shom. Je suis désolé de t'avoir fait du mal.
Il glisse les doigts dans mes cheveux, ramenant mes mèches sombres sur ma cicatrice.
—Vraiment désolé.
[...]
Il passe doucement le pouce sur mon pouls.
—Je regrette qu'on ne t'ait pas trouvée les premiers. Cette

loyauté que tu voues à Taltrayn... C'est ahurissant. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          60

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Aren me regarde. Il doit se rendre compte que j’ai compris, car il dit :
— Je ne suis pas lui. Je ne ferai pas semblant de ne pas avoir de sentiments pour toi.

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Je pose la tête contre son torse et entends son cœur battre. Je lui trouve un son étrange, comme s'il était lourd et brisé. A moins que ce ne soit de mon cœur qu'il s'agisse.

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—Je suis désolée.
—Ne le sois pas, dit-il. J'apprécie que tu t'accordes le droit de me désirer. (Il m'effleure la joue du bout des doigts et des diamants scintillent dans ses yeux argentés.) Ah, l'un de tes rares sourires. Je pourrai mourir heureux, maintenant.
Je ris.
—Je souriais beaucoup avant de te rencontrer.
—Je veillerai à ce que tu souries beaucoup

plus. (Je frissonne lorsqu'il dépose un baiser au creux de ma paume.) Beaucoup, beaucoup plus...

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— D'accord, dit-il, essoufflé. Je sauverai ton précieux maître d'armes, McKenzie. Mais jamais je ne le laisserai te reprendre.

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- Je t'ai vue juste avant que les portes métalliques ne t'enferment dans la... boîte mouvante.
- L'ascenseur, dis-je.

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—Je sais, dit Aren. Mais je voulais m'excuser. Je ne veux pas que Taltrayn te convainque que je suis le méchant.
Cette déclaration m'arrache un petit rire.
— Mais tu es le méchant, Aren.
En le voyant froncer les sourcils, je comprends qu'il interprète mal mes paroles.
— Ce que je veux dire, c'est que tu es... eh bien, le rebelle. Kyol est le gentil. Il a commis

des erreurs, c'est vrai, mais il m'aime.
Il penche la tête de côté. À sa façon de me regarder, ma peau se met à me picoter. Il s'avance vers moi d'un pas hésitant, prudent, et je retiens mon souffle tandis qu'il me fixe de ses yeux argentés. Ses lèvres sont si proches. Je me rappelle la sensation de sa bouche collée contre la mienne, son goût, la chaleur de ses edarratae.

Seule une infime distance nous sépare quand il murmure :
—Tu penses que je ne suis pas amoureux de toi ?

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— Tu n’es pas cinglé, dit Paige. Tu es un idiot. Qu’est-il arrivé à ta main ?
Il la regarde enfin.
— Elle s’est pris un mur.
Elle se baisse à côté de lui.
— C’est bien ce que je disais, tu es un idiot.

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- Il a eu dix ans pour te rendre amoureuse de lui. Je n'ai pas eu dix semaines! Explique-moi en quoi c'est juste! (Je recule, le cœur battant.) Tu sais ce qu'il a fait ces dernières semaines? Tu le sais?