Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Je demeure incrédule : le meilleur moment de leur vie aurait été celui de leur quasi-mort ? C’est inconcevable. Je suis contraint, je l’avoue, d’arrêter ma lecture toutes les cinq minutes et de me frotter les yeux. Est-ce un rêve ? Suis-je bien en reportage aux Etats-Unis, en train de lire un ouvrage scientifique ? Je me pince. Mais je ne rêve pas.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

De toute son enfance, Gitta se souviendra d'un seul cours de catéchisme : celui , d'un quart d'heure environ, qui précéda sa première (et dernière) communion, célébrée par un curé ivrogne. Le bonhomme était persuadé qu'après avoir donné "le corps du Christ" à la tripotée d'enfants du château du Général Mallasz, il n'y avait rien de mieux à faire que les prier de s'asseoir et de

boire force vin rouge. Une heure plus tard, les enfants erraient par les chemins, ivres morts.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Le livre - que je connaissais depuis cinq ans et dont la vieille dame tenait à se dire non pas l'auteur (comment eût-elle pu?), mais le scribe - m'impressionnait par contre énormément.
les "Dialogues avec l'Ange" !
Oeuvre vertigineuse de beauté, de lumière, de joie.
"Un manifeste esthétique radical", devait écrire l'été suivant le chroniqueur d'un quotidien parisien

pourtant peu porté sur la transcendance !
Je me frottai les yeux.
Qu'une survivante de cette aventure puisse, un demi-siècle plus tard, se trouver assise en face de moi, me semblait irréel.
Je sortis un magnétophone de mon sac...

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Partout la nouvelle circule : il y a une femme peu ordinaire, une psychiatre (Ndr : E. Kübler-Ross), qui parle de la mort avec les mourants et qui prétend qu’il ne faut priver personne de la sienne, que la souffrance demeure une épreuve à adoucir, mais que la mort peut se métamorphoser en initiation et les mourants en professeurs de vie

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

La pensée appartient au monde créé, alors que l'intuition appartient au monde créateur. La première est soumise au temps, la seconde lui échappe. La pensée sert simplement à transmettre ce que l'intuition lui inspire.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Les cétacés peuvent être suspectés de connaître ce que nous appelons spiritualité et d'atteindre très facilement l'état de méditation . Si vous allez dans une mer chaude, avec un masque et des palmes, vous pouvez trouver cette dimension en vous tout aussi facilement.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien.
Son sommeil durait depuis l'Éternité.
Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve.
En lui, gonfla un immense désir...
Ce fut le tout premier rêve, la toute première route.

Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase.
Quand finalement elle trouva, elle vit que

c'était la transparence.
Et la transparence régna.
Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer,
la transparence s'emplit du désir d'autre chose.
À son tour elle fit un rêve.

Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde.
Alors apparut le caillou.
Et ce fut le deuxième rêve… La

deuxième route.

Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement.
Quand finalement il trouva, il vit que c'était le cristal.
Et le cristal régna.

Mais à son tour ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verres,
le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait.

A son tour il se mit à rêver.


Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.
Alors apparut la fleur, et ce fut le troisième rêve, la troisième route...

Longtemps la fleur, ce sexe de parfum chercha son accomplissement, son extase.
Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre.
Et l'arbre régna sur le monde.

Mais

tu connais les arbres, il n'y a pas plus rêveurs qu'eux.

L'arbre, à son tour fit un rêve.

Lui qui était si ancré à la terre,
il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle.
Alors apparut le ver de terre.
Et ce fut le quatrième rêve. La quatrième route…

Longtemps le ver de terre chercha son

accomplissement, son extase.
Dans se quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, du puma, de l’aigle, du serpent à sonnette.

Longtemps, il tâtonna et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure...
au beau milieu de l'océan... un être très étrange surgit,
en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que

c'était la baleine !

Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde
et tout aurait pu peut-être en rester là, car c'était très beau.
Seulement voilà... Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes,
la baleine à son tour ne pus s'empêcher de s'emplir d'un désir fou.
Elle qui vivait fondue dans le monde, rêva de s'en détacher.

Alors brusquement, nous sommes apparus, nous les hommes !

Car nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route,
en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase...

Dans la moindre couleur, toute la lumière est enfouie.
Dans tout caillou du bord du chemin, il y a un cristal qui dort.
Dans le plus petit brin d’herbe, sommeille un

baobab.
Et dans tout ver de terre, se cache une baleine.
Quant à nous, nous ne sommes pas « le plus bel animal »,
nous sommes le rêve de l’animal !
Et ce rêve est encore inaccompli. »

+ Lire la suiteCommenter  J’apprécie          60

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Quand une personne va mourir, son énergie vitale baisse, ses sens s'affaiblissent, ses rapports avec l'extérieur s'amenuisent et c'est un peu comme si l'on fermait progressivement les volets d'une maison. Enfermée à l'intérieur, la conscience ne perçoit plus rien du monde. En revanche, elle aperçoit son propre reflet dans les vitres aux volets fermés et s'imagine que c'est le monde.

Evidemment, la conscience se trompe. Elle se monte un cinéma.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

...j’étais parti aux États-Unis pour faire une enquête sur les NDE
[expériences de mort imminente].

J’étais tenaillé par une grande angoisse de la mort depuis l’âge de 17 ans.
En arrivant là-bas, à ma grande surprise, j’ai découvert le champ des soins palliatifs.
Si, avant mon départ, on m’avait dit qu’il existait des accompagnants de fin de

vie,
j’aurais pensé que c’étaient des fous furieux...
ou des croyants.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Voyez-vous, madame, commença-t-il en souriant très légèrement, vu du dehors, vu par vous, et par nous tous ici, vos petites filles ont passé dans votre ventre neuf mois ou huit mois ou sept, peu importe, disons trois dizaines de semaines. Mais cela reflète une vision extrêmement relative, incomplète de la réalité, et je dirais même fausse, totalement fausse. Vu du dehors, c’est à

dire de notre point de vue, dans notre échelle temporelle, votre grossesse a duré huit ou neuf mois. Mais pour vos jumelles, il en a été tout autrement. Vu du dedans, c’est à dire de leur point de vue à elles, madame, vos filles ont passé en vous…je dirais entre un et deux milliards d’années ! […] C’est le temps qu’il a fallu à la vie pour évoluer des premières cellules

vivantes jusqu’à l’humain. Vous le savez sans doute : chacun de nous, après sa conception, a parcouru en accéléré dans le ventre de sa mère toutes les étapes de l ‘évolution. Nous sommes partis du minéral, pourrait-on dire, pour aboutir à ce que nous sommes aujourd’hui. Extraordinaire, incroyable, fabuleux voyage ! Nous croyons savoir comment cela se passe, mais en réalité,

nous fanfaronnons ! Nous n’en savons vraiment pas grand-chose et même quasiment rien. Nous croyons savoir ce qu’est le temps, et nous disons, très sûrs de nous : « une grossesse dure neuf mois. » Mais ce qui se passe réellement à l’intérieur d’un ventre de femme, l’invraisemblable magie qui s’y déroule pendant la durée d’une grossesse, cette alchimie qui d’un ovule et

d’un spermatozoïde va conduire à un être ultrasophistiqué, au fond, tout cela aucune science ne sait le comprendre ni l’expliquer. Le saurons-nous jamais ? J’affirme que ce n’est pas une simple liberté poétique que je prends quand je dis que vos filles ont fait en vous qui étiez accompagnée de leur père, ce fabuleux voyage de plusieurs centaines de millions d’années. Pour

elles, cela s’est réellement passé ainsi. […]

Maintenant, je vais vous dire, madame, ce que personnellement, je crois. D’abord, je pense qu’au cœur de chacun de nous palpite une âme et que cette âme voyage. J’ignore tout des lois qui régissent ce voyage. Ce que nous savons, c’est que parfois, une âme vient prendre forme dans le ventre d’une femme. Un jour, deux

âmes, dont nous ne savons à peu près rien, ont ainsi élu domicile en vous pour quelque mystérieuse raison, peut être liée à une évolution qui échappe à notre espace-temps, ces âmes jumelles avaient envie, ou besoin, de vivre quelques centaines de millions d’années en vous. Là, bien installées dans votre giron, elles ont traversé tous les états qui vont de l’être unicellulaire

à l’être humain. Ce fut forcément une expérience extraordinaire. Forcément une expérience incroyable qui les a nourries, qui les a aidées à avancer plus loin sur leur chemin. Seulement voilà : pour des raisons que j’ignore toujours, et vous aussi semble-t-il, la suite de l’histoire, l’étape suivante, celle que nous appelons fièrement « vie humaine » n’était pas inscrite

dans leur programme, ou peut-être ne les intéressait pas. Après avoir vécu un milliard d’années en vous, ces âmes sœurs ont tiré leur révérence. Elles s’en sont allées voir ailleurs, en quête d’aller savoir qu’elle étoile. Elles sont parties et vous et votre mari n’avez pas entendu qu’elles vous remerciaient du fond du cœur, qu’elles vous bénissaient secrètement.

N’entendant rien, vous avez eu au contraire la sensation que toute cette aventure avait été absurde, inutile, qu’elle n’avait servi à rien. Et vous êtes tombés dans un grand désarroi, dont vous avez pu avoir l’impression que vous ne sortiriez jamais. Ce qui est tout à fait normal. Et pourtant, ma vieille expérience (voilà 35 ans que sont passés entre mes mains des milliers de

bébés, souvent minuscules, pesant moins d’un kilo, à la croisée des chemins entre la vie et la mort), ma vieille expérience m’autorise à vous le dire avec une grande confiance : non, cette aventure n’était pas absurde, madame. Ce fut une grande histoire d’amour, qui a eu un sens très important, pour vous et pour vos deux enfants. Ce sens vous échappe. Il m’échappe aussi. Mais

il existe. Nous devons faire confiance à la vie, même si elle nous dépasse infiniment. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          42

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Pour les Egyptiens, non seulement l'âme meurt et renaît plusieurs fois, mais elle le fait depuis la nuit des temps dans toutes sortes de mondes, la terre n'étant qu'un lien de passage parmi d'autres.

Mélik Ngédar

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Mais là, je me suis retrouvé auprès de femmes
– puisque ce sont essentiellement des femmes qui font ce travail –
remplies de joie et d’espoir,
d'une manière que l'on ne peut comprendre
si on ne les a pas vues à l'oeuvre.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Un nouveau sentiment de responsabilité existe. De plus ne plus de gens s'intéressent aux interactions entre l'homme et la nature, entre l'homme et l'homme. Nous avons la vision d'une cohérence, d'une responsabilité planétaires. Je dirais presque un nouveau panthéisme. Un sentiment d'appartenance au monde, une nouvelle mythologie : à la place d'une divinité extérieure au monde, une

divinité qui émane du monde.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

L'intemporel est en nous, et nous trouvons en lui une conscience moins faussée, plus réelle de nous-même et du monde. (Bergson) (page 340)

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

En trois mois et trois numéros, je suis définitivement mordu. Les journalistes qui font cet Actuel traitent de toutes mes fascinations de jeune homme de 22 ans de l’an de grâce 1971 : la vie en communauté (on en rêve tous, très peu le font), la liberté sexuelle (yes please, yes !), la route vers l’Inde (pas pour moi, qui découvre à peine la France, mais toute ma génération parle de

s’y rendre, à pied, en bus, à cheval), Jack Kerouac (l’idole), l’herbe (la colombienne de 1971 est hyper-forte), le pacifisme (en ce temps-là nous sommes tous des objecteurs, des antimilitaristes, des réformés et soutiens de famille en puissance), (…) Alan Watts (…) Herbert Marcuse (…) Timothy Leary (…) Michel Foucault…

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Avec la curiosité, vient également son frère jumeau: le questionnement. On ne pose pas assez de questions dans ce monde. si on en posait plus on se rendrait compte qu’il y a beaucoup de situations qui n’ont pas lieu d’être…. poser des questions n’est jamais une démonstration de stupidité, bien au contraire. Poser des questions c’est le début de l’apprentissage et du chemin.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Nous pouvons vivre nouveau chaque jour, chaque instant, si nous ne nous laissons pas engluer par le poids (positif ou négatif) des émotions et des expériences passées, ou la charge de nos projections vers l'avenir.

Marc de Smedt

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Il n'est pas nécessaire que la réincarnation existe ou n'existe pas pour accomplir un parcours authentique et durable dans cette vie.

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

La plupart des âmes naissent avec une âme déjà utilisée. Il y a très peu de nouvelles âmes. La plupart sont des âmes de réparation, des secondes âmes.

Certaines personnes se sentent très liées parce qu'elles sont en fait les branches d'une même âme ; malgré la distance qui les sépare, elles gardent une grande affinité et restent en contact, même si elles ne se sont

pas physiquement rencontrées.

Notre corps diffuse de puissantes informations issues de notre hérédité et de notre éducation, qui nous empêchent de voir au-delà. Toutes sortes de personnes nous influencent... et finalement, avec tant de données, il devient très difficile d'entendre notre propre programme !

Nous ne pouvons échapper à ce que nous sommes, ni à ce

que nous devons faire.

Rabbin Adin Steinsaltz

Patrice Van Eersel
Patrice Van Eersel

Il faut savoir que chaque sourire humain mine les projets de la guerre. Que chaque pensée constructive diminue l'impact des forces destructrices. Que chaque désir de paix atténue le feu des combats. Mais aussi que chaque émotion négative ouvre au contraire la porte à la destruction. Nous qui vivons aujourd'hui n'assistons certainement pas par hasard à toutes ces guerres : chacun de nous est

le guerrier responsable de la grande balance historique.