Michel Verrier
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Quand le soleil pointe sur ces rocs déchirés, des fumées blafardes semblent s'élever au dessus de la lande. Lorsque le vent prend à l'est, on peut entendre au delà des ajoncs, des voix étranges monter de la terre, des pleurs aussi et des rires d'enfants...

Chapitre I

Michel Verrier
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Ainsi va la vie avec ses joies et, en l'occurrence, ses peines. Mais même lorsque les évènements sont tragiques, (...), le temps qui passe fait toujours son travail de sape. Il laisse filer les jours de détresse puis les transforme en semaines de tristesse et de vie sans saveur avant de voir reparaître quelques sourires, puis des rires de moins en moins retenus.

Chapitre XII. les

paysans souffrent

Michel Verrier
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Dans ce monde impitoyable de la campagne, on n'avait jamais vu une chèvre finir ses jours autrement qu'en côtelettes.

Chapitre I. Le troupeau sur l'estive

Michel Verrier
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Quand on est bien dans sa tête, le sommeil vient sans difficulté, mais lorsque tout va mal parce qu'on souffre trop, on n'a pas de repos et on sait alors qu'on n'en aura plus jamais.

Michel Verrier
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Comme quoi, les gens aiment souvent dire n'importe quoi quand ils veulent qu'on s'intéresse à eux !

Michel Verrier
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La maisonnée s’éveillait peu à peu en même temps que pointait le jour. Joseph souffla la flamme des bougies devenues inutiles.

Les enfants n’allaient pas tarder à venir rejoindre leur mère, car, en bons campagnards, ils avaient l’habitude de se lever de très bonne heure.

Dans cette maison trop petite, ils partageaient la chambre de leurs parents. De ce fait, le

moindre bruit provoqué par l’un des occupants entraînait, la plupart du temps, le réveil des autres, brutalement sortis de la douceur d’un bon matelas douillet. Dans ce cas, l’humeur du petit matin était souvent maussade…

Joseph Passot n’était pas au mieux. Il ressentait une impression bizarre, un trouble inconnu. Sa poitrine lui faisait mal, serrée par un mélange de

crainte sourde et de pressentiment indéfinissable.

L’arrivée imminente du propriétaire entraînait un bouleversement de ses habitudes journalières et ses gestes, ordinairement calmes et précis, traduisaient dans leur maladresse une fébrilité de plus en plus grande. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Michel Verrier
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Un vieil homme qui gardait ses chèvres sur le plateau leur avait raconté des histoires extraordinaires au sujet de ces lieux que le diable parcourait souvent, disait-il, à l'occasion de soirées baignées d'odeurs de soufre.

Chapitre I

Michel Verrier
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Là, si la brume s'élève, on peut apercevoir dans le lointain quelque chose d'incongru dans ce paysage glabre, un point mystérieux, un chaos surprenant, une masse de rochers enchâssés au pied d'une combe inaccessible.
Les gens d'en-bas, ceux de la vallée, savent qu'une grotte est cachée ici. Mais personne, dit-on, n'a jamais pu s'y rendre ou n'a osé s'y aventurer, de peur d'y

rencontrer le diable ou pire encore...

Chapitre I

Michel Verrier
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Et puis, survint l'accident de Valentine.
Si ce terrible coup du sort ne s'était pas abattue sur leur ferme du Thel, la vie des Mathieu, bien que faisant l'objet de convoitises parfois malsaines, aurait été paisible et belle dans ce coin de montagne aux pentes douces où l'herbe semblait plus verte qu'ailleurs, à l'ombre des grands sapins et des bois des châtaigniers.
Les chèvres

étaient prolifiques, les brebis, bonnes laitières et les agneaux, gras. La chèvrerie des Mathieu avait été prolongée par deux autres bâtiments. Sylvère et son frère Paul avaient bâti une bergerie deux fois plus grande que l'ancienne étable de leur père.

Chapitre I. Le troupeau sur l'estive