Jean-Pierre Kerloc`h
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IL ÉTAIT UNE FOIS... AU-DELÀ DE L'ARC-EN-CIEL

Une petite fille rêvait tristement. Elle aurait voulu s'envoler vers un pays merveilleux, bien au-dessus des nuages, bien au-dessus de l'arc-en-ciel. Elle ferma les yeux et elle chanta son rêve...

La petite fille s'appelait Dorothée. Elle était orpheline et vivait avec son oncle Henry et sa tante Emma, dans une pauvre

ferme de bois, posée sur la plaine grise du Kansas.
Ils n'étaient pas méchants, l'oncle et la tante, mais ils travaillaient tellement qu'ils ne savaient plus rire ni sourire.
Et pour jouer, Dorothée n'avait qu'un seul ami, c'était Toto.
Un petit chien frisotté et rigolo.

Jean-Pierre Kerloc`h
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"Chantons l'amour ensemble car c'est l'amour qui fait tourner le monde."

Jean-Pierre Kerloc`h
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Sesshû émergea alors de son immobilité silencieuse. Il choisit une feuille de papier, puis un pinceau, et le chargea d'encre. Sa main se promena un instant au-dessus de la feuille, gracieuse comme le vol de l'oiseau au-dessus d'une eau calme. Il n'avait encore rien tracé ; pourtant, sous ses doigts légers, le blanc immaculé semblait déjà s'animer d'ombres et de lumières.

Jean-Pierre Kerloc`h
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"- Moi je suis le prince Tamino, fils d'un grand roi qui règne sur bien des terres et bien des hommes.
- Moi je suis Papageno, le joyeux oiseleur, fils de personne, je règne sur le peuple des oiseaux.[...] J'aime rire, chanter et rêver aux jolies filles."

Jean-Pierre Kerloc`h
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"Il était une fois dans la nuit des temps, un jeune prince nommé Tamino. Pour découvrir le monde et trouver une vérité qu'il ne connaissait pas encore, il avait parcouru bien des terres inconnues et navigué sur des mers plus ignorées encore."

Jean-Pierre Kerloc`h
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Marie-Anne adorait sa mère. Pourtant une fois, elle lui avait tenu tête et annoncé qu’elle avait une grande envie de se salir et même de désobéir. Elle n’avait pas oublié sa réponse, mi- amusée, mi-grondeuse :
– Marie-Anne, vous êtes une graine de rebelle. Tout comme votre père.
Une graine de rebelle. Marie-Anne avait bien aimé cette expression. Elle se sentait fière

d’être une rebelle et de ressembler à ce père qu’elle aurait tant voulu connaître. Mais sa mère semblait avoir du mal à en parler. C’était toujours de petites phrases inachevées, teintées de mélancolie : « Il était... il est entêté mais gentil... un bel homme aux yeux bleus... les mêmes que les vôtres, Marie-Anne... il est parti pour un long voyage... il est aux Amériques...

»

Jean-Pierre Kerloc`h
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Quelque part en Bretagne sous le règne de Louis XIV
Marie-Anne finit par découvrir l’entrée du grenier. Tout en haut d’une large échelle de bois vermoulu.
Elle souleva la trappe. Se faufila dans l’ouverture et se hissa sur le plancher.
Elle se retrouva dans une pénombre, vaguement éclairée par quatre fenêtrons.
Elle s’approcha d’une des étroites lucarnes,

et se haussa sur la pointe des pieds. Collant son nez contre la vitre voilée de poussière, elle entrevit de hautes murailles, la forêt mystérieuse au loin, et un morceau de ciel. Pareillement à travers les autres ouvertures : les murs, la forêt, un coin de ciel.
Elle avait tellement espéré découvrir ce qui était caché de l’autre côté des remparts qui encerclaient le château

!
Malgré cette première déception, elle remonta souvent dans ce grenier. En cachette. Il devint son refuge intime et secret. Elle essayait de comprendre les vieux objets silencieux, abîmés et bizarres entassés là. Elle essayait d’imaginer leur histoire, leurs aventures. Ah ! s’ils avaient pu parler !
Elle se plaisait aussi à observer, à travers les lucarnes, les

changements du ciel : pluie, ou bruine, temps gris, nuages menaçants ou ensoleillés poussés par les vents ; battements fugitifs et joyeux des oiseaux de passage...
Le grenier, c’était son évasion. Son Ailleurs. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          70

Jean-Pierre Kerloc`h
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Enfonce ton doigts dans la mer
et regarde le trou que tu as fait.
Cela te donnera une idée
de ton importance dans l'Univers.
[parole de sagesse rapportée par Avril de son voyage initiatique]

Jean-Pierre Kerloc`h
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Le louveteau avait appris que les choses qui bougeaient pouvaient être nourriture.
Mais qu'elles pouvaient aussi être mortelles. Même les plus petites.

Jean-Pierre Kerloc`h
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- Grammaire, c'est votre petit napperon rouge, répondit le loup d'un ton mielleux. Je viens avec une beurette et un petite pote.

Jean-Pierre Kerloc`h
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La gamine hésita. elle n'était pas sûre de gagner la course de pieds contre ce grand loustic à quatre pattes tout-terrain.
- Non. Je laisse béton ! Tu as de trop grandes jambes.
- Mais regarde-moi, mon petit dindonneau rouge ! je suis un vieux loup lourd. Je suis guéfadi et flagada. toi, tu es jeune. Et puis, tu as des surchausses et moi je suis pieds nus.
- Je ne

marche pas.
- si tu ne marches pas, tu n'auras qu'à courir (.....)

Jean-Pierre Kerloc`h
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Une nuit, elle eut un rêve insensé : elle épousait le taureau blanc; le lendemain, le taureau avait disparu. La porte de son étable était brisée. La clôture de son pâturage arrachée. Neuf mois plus tard, la reine Pasiphaé donna naissance à un enfant. C'était un garçon. On l'appela Astérion. Astérion était certes un solide garçon, mais son visage était d'une étrange laideur : il

ressemblait à un jeune veau.

Jean-Pierre Kerloc`h
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Ma très chère fille, il y a des vérités que vous devez connaître. J'ai dû promettre de ne jamais vous parler de la forteresse où nous étions emprisonnées. Ni du masque de fer. J'ai tenu cette promesse toute ma vie. Il vous appartiendra à vous aussi de garder ce secret.

Jean-Pierre Kerloc`h
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Le roi Minos avait pris sa décision.
– Astérion devient dangereux. Il faut le faire disparaître.
– Tu n’oserais pas faire mourir mon enfant [...]

Jean-Pierre Kerloc`h
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Un matin, il entra dans la cage, portant un énorme paquet. Il l'ouvrit, et nos palmipèdes découvrirent une chose jamais vue: un poste de télévision.
- Je vous ai apporté des vidés, mes chéries : La Danse des canards, Superwawa l'oie de l'espace et les Aventures de Canardator le vengeur masqué!
Quand l'homme alluma le poste, ce fut l'émerveillement. Les oies avaient

maintenant de la distraction toute la journée. Et quand venait l'heure d'aller dormir, une charmante oiselle, nommée "Sidonie la Radoteuse", apparaissait sur l'écrant et leur souhaitait le bonsoir en chantant :
Repas, télé, dodo !
Pas de boulot !
C'est la vie de château !
Et, ô merveille,
Le maître veille
Sur votre dodo.
Dormez en paix!

Réconfortées par la télé, les oies sauvages recommencèrent à manger de bon coeur. Sauf Roselle.

Jean-Pierre Kerloc`h
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- Il ne me reste plus assez de vie pour lire ce livre, dit le Roi des rois. Ecrivez-moi un résumé du résumé.
On manda les compteurs de lettres et les grignoteurs de mots.

Jean-Pierre Kerloc`h
Jean-Pierre Kerloc`h

- Maintenant, écrivez-moi le livre.
Les graveurs de lettres, les ciseleurs de mots, les rimeurs et les rythmeurs se mirent à l'ouvrage. Ils travaillèrent nuit et jour pendant cent années.

Jean-Pierre Kerloc`h
Jean-Pierre Kerloc`h

Ils capturèrent tous les récits, les grands et les petits. Les histoires vraies et les histoires mensonges, et tous les rêves aussi. Pas un seul ne leur échappa.

Jean-Pierre Kerloc`h
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Mais, avant de mourir, il voulut s'offrir un dernier plaisir : posséder le plus grand livre qu'on ait jamais vu. Le livre qui raconterait toutes les histoires des hommes.