Isabelle Bary
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Les indices de ce double papa jalonneraient pourtant ma vie. Mais j’avais décidé de ne retenir que le côté clair de sa force. Et cette lumière qu’il voyait dans mes yeux, il l’incarnait. C’est fou, le pouvoir du regard. Je regardais un dieu, il observait un ange, et nous les devenions vraiment, l’un pour l’autre.

Isabelle Bary
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Peut-être d'ailleurs qu'on essaye tous d'atteindre un bonheur qui n'est pas le sien , un bonheur convenu .

Isabelle Bary
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...Parce qu'on n'est pas fait pour vivre seul , Alice . Crois moi .
Mais son choix est terrible : seule et libre ou enchaînée aux autres ?
N'est-ce pas aussi le tien ?
... La vérité doit forcément être quelque part au milieu .
Disons que les passions rendent peut-être ce choix moins cornélien .

Isabelle Bary
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On écrit mieux quand l'âme est perturbée , quand le coeur s'emballe , parce que les textes traînent un trouble , une souffrance de la vie .

Isabelle Bary
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Il faut être prêt à entendre une histoire. Car une histoire, ce n'est pas qu'une histoire ! Il y a toujours un écho caché derrière elle. C'est en cela qu'elle est fabuleuse, elle éveille celui qui la lit.

Isabelle Bary
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Il me dit qu'il se déteste, qu'il aimerait être différent, mais que c'est plus fort que lui. Il me dit qu'il ne sait pas comment s'y prendre avec la vie.

Isabelle Bary
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Thomas voulait être comme les autres, ils les aimait profondément, mais il n'aimait pas leurs jeux ni leurs idées. Il parlait comme un avocat du barreau, balançait son corps d'avant en arrière en criant lorsque quelque chose le contrariait, s'endormait difficilement, s'isolait dans des pensées inaccessibles, s'enfonçait les doigts dans les oreilles lorsque les sermons de mère lui

rappelaient qu'il n'était qu'un enfant.

Isabelle Bary
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C'est horrible une vie qui roule ! Une vie sans luttes , sans heurts , sans surprises , organisée , répétitive , soûlante .

Isabelle Bary
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Tout le temps on me pousse à faire des choses dont on me croit incapable. Et je suis stressé de les rater. Sinon on se moque et on me laisse seul.

Isabelle Bary
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J'ai toujours cru lire par hasard

Isabelle Bary
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Il faut cesser d'être naïf . Parmi les paramilitaires les plus cruels , il y a d'anciens zapatistes déserteurs . Et les 'encagoulés ' les plus fidèles ont volé pour financer leur révolution . Qu'est-ce que tu imagines ? Donne le pouvoir et l'argent aux hommes sans terre , ils prendront les rênes du monde sans vergogne . Ils passeront de victimes à bourreau sans hésitation .

Isabelle Bary
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Tout est affaire de mots ! Ou plutôt d'images que ces mots créent en nous. Si on change la définition d'un mot, ou si on transforme l'image que ce mot projette en nous, on modifie aussi notre façon de vivre. On ne voit pas les choses comme elles sont vraiment, mais comme nous les ressentons. Ce ne sont pas simplement nos yeux qui voient, mais toute notre personne, avec ce qu'elle sent,

goûte et ressent, son passé, son histoire. Les mots sont beaux par cette seule perspective. Quand je lis les mots écrits par un autre, ils ont son parfum, mais ma couleur. Et c'est ce mélange qui est détonnant! Ca procure comme un vertige. J'ai fait l'exercice pour le mot bonheur

Isabelle Bary
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Le miroir de ma chambre est grand, très grand. Etroit. A ma mesure, faible calibre.Je pose les mains sur mes hanches, fais une mine boudeuse à mon reflet. Je joue à être une autre, ce genre de petites bonnes femmes rigolotes qu'on voit esquissées dans certains magazines féminins. Très sûres d'elles. Pas du tout moi! Je crois que les femmes se regardent dans le miroir dans l'espoir

qu'il les satisfasse. Elles ont beau savoir que ce qu'elles vont voir ne va pas les combler, elles cherchent toujours sa complicité.

Isabelle Bary
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Les mots sont dangereux, parfois. Ils instillent des impressions, des vides qu'on comble en cherchant à deviner ce que l'autre n'a pas dit.

Isabelle Bary
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Et puis, l'école, c'était une musique à elle seule. Le tapage de la récré, le cliquetis des bics, le tempo des chemises jetées sur le banc, le mezzo-soprano de madame Floche, la cloche qui sonne le final. Entendre cette mélodie-là valait déjà que je sois née.

Isabelle Bary
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Pourtant, je ne suis qu'un paquet de doutes et de questions. Avec le travail, l'amour et le temps, cela a tout simplement cessé de me contrarier.

Isabelle Bary
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On ne choisit pas le monde qui nous entoure, mais bien la façon de s'y promener.

Isabelle Bary
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Le livre est un pigeon voyageur , il porte sa missive à l'adresse indiquée . Les mots qu'il amène ne sont pas un rêve qu'on emprunte par coïncidence . ils sont la réalité dont un jour on a faim .

Isabelle Bary
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Léa se dira qu'elle surfe sur la crête d'une vague, dans cet instant charnière où tout converge vers le haut. Puis elle poussera la porte cochère avec le sentiment d'avoir découvert plus sur la nature humaine en une seule matinée qu'en trente-six ans. Elle regardera ses pieds parce qu'elle ne sentita plus le tissu coupant de ses sandales. Sur l'ongle verni de son gros orteil, une coccinelle

endormie.

Isabelle Bary
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Léa regarde ses pieds nus serrés dans des sandales de corde. Elle marche si mal, avec une telle lourdeur qu'il lui semble les avoir chaussées à l'envers, la gauche au pied droit et vice versa. Ses orteils sont droits, installés dans le sens de la marche, pourtant la sensation qui remonte le long de ses jambes la fait vérifier à nouveau.