On continuining Alice in Chains after Layne Staley's death.
Quelque chose de traumatique m'est arrivée quand j'étais jeune. J'étais avec une vieille femme noire; elle était très sage, très Alice Walker, La Couleur pourpre… Elle m'a regardée et elle m'a dit, « Bébé, autrefois je pouvais voler mais je ne peux plus voler, bébé. Mais, bébé, toi, t'es trop grosse pour voler. »
Something traumatic happened to me when I was younger. I was with this old black woman, and she was very wise, very Alice Walker, The Color Purple…she looked at me and she says, "Baby…you know I used to be able to fly but I can't fly no more, baby. But baby, you…? You too fat to fly."
Un animal me regarde. Que dois-je penser de cette phrase ? Le qui me regarde nu, et qui est vraiment un petit chat, ce chat parle, qui est aussi une chatte, ce n'est pas davantage la chatte de Montaigne qui dit pourtant « ma chatte » dans son Apologie de Raimond Sebond (2) . C'est là, vous le reconnaîtrez, l'un des plus grands textes précartésiens et anticartésiens qui soient sur l'animal.
Nous nous intéresserons plus tard à une certaine mutation de Montaigne à Descartes, à tel événement obscur et difficile à dater, à identifier même, entre telles configurations dont ces noms propres sont les métonymies. Montaigne se moque de l'« impudence humaine sur le faict des bestes », de la « présomption » et de l'« imagination » de l'homme quand il prétend, par exemple,
savoir ce qui se passe dans la tête des animaux. Surtout quand il prétend leur assigner ou leur refuser des facultés. Au contraire, il faudrait reconnaître aux animaux une « facilité » de vocaliser lettres et syllabes. Pouvoir qui, Montaigne en donne l'assurance avec assurance, « témoigne qu'ils ont un discours au-dedans qui les rend ainsi disciplinables et volontaires à apprendre ».
S'en prenant à l'homme qui « taille les parts aux animaux ses confrères et compaignons, et leur distribue telle portion de facultez et de forces que bon luy semble », il s'interroge — et la question, dès lors, ce n'est pas tant l'animal, c'est la naïve assurance de l'homme :
Comment cognoit-il, par l'effort de son intelligence, les branles internes et secrets des
animaux ? par quelle comparaison d'eux à nous conclud il la bestise qu'il leur attribue ?
Quand je joué à ma chatte, qui sçait si elle passe son temps de moy plus que je ne fay d'elle ?
[L'édition de 1595 ajoutait : « Nous nous entretenons de singeries réciproques. Si j'ay mon heure de commencer ou de refuser, aussi a elle la sienne. »]
La chatte qui me
regarde nu, celle-là et nulle autre, celle dont je parle ici, n'appartient pas encore, mais nous nous en rapprochons, à la famille des chats de Baudelaire (3), de Rilke (4), ou de Buber (5). À la lettre du moins, ces chats de poètes et de philosophes ne parlent pas. « Ma » chatte (mais une chatte n'appartient jamais) n'est pas davantage celle qui parle dans Alice au Pays des merveilles. Bien
sûr, si vous voulez à tout prix me soupçonner de perversité, c'est toujours possible, libre à vous d'entendre ou de recevoir la protestation qui dit, je viens de le faire, « vraiment un petit chat », comme la citation, en traduction, du chapitre xi de De l'autre côté du miroir. Intitulé « Le réveil » (« Waking »), cet avant-dernier chapitre ne compte qu'une phrase : – « and it
really was a kitten afier all » « ... et finalement, c'était vraiment un petit chat » ou, selon une autre traduction : « ... et, finalement, c'était bel et bien une petite chatte noire ».
+ Lire la suiteCommenter  J’apprécie         00
La Folie d’Aliss
J’ai lu dernièrement ce chamboulant roman écrit par Patrick Senécal basé sur le conte Alice au pays des merveilles et publié en 2000. Je dois tout d’abord vous dire que j’ai apprécié ce livre au plus haut point, bien que certaines scènes soit très déconcertantes. La façon dont le roman est écrit est remarquable et il jouit d’une fluidité sans
précédant. Après avoir commencé la lecture de ce roman captivant, vous ne pourrez plus jamais le lâcher.
Tout commence quand Alice, une jeune fille âgée de 18 ans venant de Brossard, décide de quitter sa petite vie bien normale pour aller vivre seule à Montréal. Ce qu’elle veut? Vivre de nouvelles expériences et faire des choses différentes. Elle quitte donc le nid
familial pour la métropole sans savoir où elle va et avec seulement peu d’économies. Alice aboutit dans un quartier dont elle ne connaissait pas l’existence et s’y trouve un appartement. Au fils des semaines, elle commence à faire la connaissance de plusieurs résidents du quartier et elle s’aperçoit que les individus sont tous plus étranges les uns que les autres. En plus de toutes
ces nouvelles rencontres, notre héroïne commence à consommer beaucoup de drogue. Afin de boucler ses fins de mois, elle commence à se prostituer. Tant dans ses fréquentations qu’au travail, Alice n’arrête pas d’entendre parler d’une femme dénommée la Reine Rouge. Notre protagoniste n’a maintenant plus qu’une seule idée en tête et c’est de rencontrer cette fameuse Reine.
Alice finit enfin par rencontrer l’intrigante femme et cette dernière fait une proposition à Alice qu’elle ne pourra pas refuser.
Comme je vous l’ai dit auparavant, ce livre m’a beaucoup plus. Le rythme du roman est toujours soutenu, l’auteur tient le lecteur en haleine tout au long du livre et autre point qui m’a charmé est l’usage de la langue française
québécoise. On peut retrouver dans l’ouvrage plusieurs expressions québécoises ainsi que plusieurs mots rattachés au vocabulaire des québécois. J’ai bien aimé les personnes qui habitent ce roman, ils apportent une touche pimentée au livre. Comme dans toute chose, la perfection n’existe pas, j’ai trouvé que certains passages du livre pouvaient être parfois trop explicites et
même à certains points, répugnants.
Pour conclure, je donne une note globale de neuf étoiles sur dix à cet ouvrage. C’est un des meilleurs livres que j’ai pu lire dans ma vie et je le recommande à tous ceux qui n’ont pas le cœur sensible.
Salutations, Julien_DP_408
+ Lire la suiteCommenter  J’apprécie         60