Catherine Weinzaepflen
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« une journée sur laquelle passe la queue d’un rêve comme l’on dirait d’une comète »

Catherine Weinzaepflen
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« rêve - j’ai rêvé d’une ville de lumière jaune de soleil dans la maison où j’habitais avant ma chambre était d’un jaune doux ni or ni citron orpiment peut-être la chambre de Ludwig était bleu lavande.

Le ciel est bleu partout au-dessus de Berlin, le feuillage des tilleuls précis, entre le vert côté face et le gris côté pile. Un air chaud et limpide

présage une belle journée d’été (j’ai toujours pensé que je ne pouvais pas mourir en été). Journée idéale pour aller se baigner. L’eau me manque. »

Catherine Weinzaepflen
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SEPT
(extrait)

il faut que j’ai faim
pour écrire
une faim littérale
pour être sans pensée
sans intention surtout
le silence et l’isolement étant
la part essentielle du travail

Catherine Weinzaepflen
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celles qu’il faut lire entre les lignes
celles dans lesquelles le mensonge
comme un virus
nous infecte

Catherine Weinzaepflen
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« Alors, poursuivre le déplacement. Il faut que je me déplace vers l’Est. Une injonction. Irai-je jusqu’en Chine ? Au Japon ? L’envie de revoir Leonid aussi, Leonid en Russie ― cette seule idée me fait sourire. »

Catherine Weinzaepflen
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« Marcher le long de l’eau. Le lent clapotis sonore du fleuve qui embrasse la berge me berce, et le bleu métallique du méandre jusqu’auquel je me suis aventurée adoucit le rivage inconnu ».

Catherine Weinzaepflen
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« rêve - j’ai rêvé d’une ville de lumière jaune de soleil dans la maison où j’habitais avant ma chambre était d’un jaune doux ni or ni citron orpiment peut-être la chambre de Ludwig était bleu lavande".

Catherine Weinzaepflen
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"Retrouver le moment où je suis partie me demande un effort [...] Chaque nuit les cris de l'enfant me réveillent. Et il me faut quelques minutes pour comprendre qu'il est mort. Que ce ne sont pas des vrais pleurs, seulement la mémoire des pleurs qui me réveille".

Catherine Weinzaepflen
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« Alors, poursuivre le déplacement. Il faut que je me déplace vers l’Est. Une injonction. Irai-je jusqu’en Chine ? Au Japon ? L’envie de revoir Leonid aussi, Leonid en Russie ― cette seule idée me fait sourire. »

Catherine Weinzaepflen
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« ...dormons dans des suaires blancs je ne sais dans quelle pièce se trouve mon enfant je le cherche ».

Catherine Weinzaepflen
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Aujourd’hui les Français qui vivent en Afrique, ceux qu’on appelle expats pour éviter l’idée de néocolonialisme, ne sont guère différent de toi

Catherine Weinzaepflen
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SOIXANTE CINQ


vert pâle — translucide presque —
sous le lampadaire
— dans la nuit rouge
des immeubles en brique —
une sauterelle
venue d'on ne sait où —
comme le petit poisson
d'Émily —
son nom est Amour

Catherine Weinzaepflen
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Ce sont des choses infimes qui activent les aiguillages de nos vies.

Catherine Weinzaepflen
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le laisser faire surtout, le laisser être.

Catherine Weinzaepflen
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« - Loreleï, d’où viens-tu ?
- d’un malheur.
- Je sais. »
«Quand on a pris la décision de partir, on a beau être encore, on n’y est déjà plus. »

Catherine Weinzaepflen
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Les livres m'ont manqué dans la forêt, je ne sais pas vivre sans livres.

Catherine Weinzaepflen
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Je lui hurlais d'arrêter, je voyais le cerveau cogner dans la petite tête et lorsqu'il me l'a enfin rendu, Lucien n'a pas compris qu'il était mort.

Catherine Weinzaepflen
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QUAND J’AI ONZE ANS…



extrait 2

L’Afrique a contaminé tous mes livres, de manière plus ou moins visible, et il m’a fallu de nombreuses années pour penser que tu avais ta part dans mon destin d’écriture. Ma mère ne cessait d’écrire, de manière compulsive. J’imagine combien ça devait t’agacer et je soupçonne que l’enjeu du sac à main à

cordons que je vous ai vus vous disputer, chacun tirant de son côté, devait être le carnet de ma mère. Dans ses petits carnets à spirales, elle consignait aussi bien les choses à faire que les comptes rendus de ses journées. Chaque soir, dans son lit (je parle de sa vie seule avec moi, après votre séparation), elle mettait ses notes au propre dans un agenda plus conséquent, cartonné –

son journal. Elle y écrivait ses faits et gestes et jusqu’aux dialogues qu’elle avait échangés avec ses proches. Une sorte de graphomanie.

Catherine Weinzaepflen
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Ailleurs


Extrait 8

tout ici est inversé
l’hiver en été
les flying foxes la tête en bas
l’eau happée par le siphon
dans le sens opposé
les kangourous qui résistent
ils ne peuvent pas reculer
et lorsqu’ils sont agressés
sont contraints d’aller
de l’avant et de boxer

Catherine Weinzaepflen
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Ailleurs


Extrait 3

l’été des ristretto
Deane me dessine
un kangourou
sur la nappe de papier
(cadeau d’artiste)
Arturo Belano
se fait flinguer au Libéria
il meurt
page huit cent quarante deux
je suis en deuil