Je veux me recroqueviller ici comme une araignée, avoir l'air d'un petit tas de poussière inoffensif ; et quand elle sera prise dans la toile, cette Cunégonde, me jeter sur elle - enfoncer bien à fond le dard de la vengeance dans sa poitrine infidèle : tuer, tuer, tuer et conserver son squelette dans la charpente du château de Stein pour servir de monument à cette Archiputain !
Quand le déshonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi.
La vengeance fait trop de mal à celui qui la médite sans pouvoir l'assouvir.
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La religion, même la plus douce, doit reconnaître qu'elle offre une solution « totale » : la foi doit y être dans une certaine mesure aveugle, et tous les aspects de la vie privée et publique doivent être soumis à une supervision permanente. Cette surveillance et cette soumission continuelles, généralement renforcées par la peur, sous forme d'une vengeance infinie, ne font pas ressortir
les meilleurs aspects de l'être humain.
Ainsi conférais-je avec la lune tandis qu’octobre touchait à sa fin. Trois semaines après avoir quitté New York, ma valise remplie de certitudes. Trois semaines après avoir infiltré le château Stamper, de vagues projets de vengeance mijotant au fond de ma tête, trois semaines de supplices physiques et de volonté veule, et pourtant ma vengeance ne faisait encore que mijoter. A peine,
d’ailleurs. En fait, elle avait considérablement tiédi. Pour dire les choses franchement, elle était presque congelée dans un coin de ma mémoire : dans les trois semaines qui avaient suivi mon vœu de faire tomber Hank de son piédestal, mes intentions s’étaient refroidies et mon cœur réchauffé, toute une famille de mites avait élu domicile dans ma valise et mangé mes pantalons en
même temps que mes certitudes.
J'ai attendu une réponse. A première vue, elle semblait ne pas m'avoir entendu. Son visage ne s'était pas levé de sa lecture, mais je restais là, tel un élève attendant qu'on l'autorise à quitter la classe, le mépris de sa voix a épousé parfaitement celui de son rictus : "Vous êtes vraiment sûr de pouvoir y arriver sans vous évanouir une nouvelle fois ?" Elle s'est humecté l'index
pour tourner une page. "Et ne claquez pas la porte en sortant." Je l'ai agonie d'injures entre mes dents serrées, de même que l'injection, et le docteur, et l'insouciance de mon père, tous voués aux gémonies, et j'ai menacé chacun à son tour d'une vengeance terrible... avant de refermer la porte avec la délicatesse d'un poltron.
Nibelungenlied – Poème épique allemand écrit au début du XIIe siècle mais qui, au lieu de refléter l'atmosphère « courtoise » de la littérature de l'époque, est un poème de la violence et de la vengeance qui se rattache aux traditions héroïques primitives des peuples germaniques. Le point de départ historique semble être la destruction du royaume burgonde de Worms par les Huns au
début du Ve siècle et des rivalités familiales chez les Mérovingiens aux VIe et VIIe siècles. Le héros Siegfried, maître du trésor des Nibelungen, dispose de forces surnaturelles. Il les met au service de Gunther, roi des Burgondes, soumis à une série d'épreuves pour obtenir Brünhild et lui demande comme récompense la main de sa sœur Kriemhild. Une querelle de préséance éclate
entre les deux femmes. Kriemhild dévoile à Brünhild la déloyauté de Gunther. Brûnhild se venge sur Siegfried et fait traîtreusement assassiner le héros par Hagen qui en même temps dérobe à Kriemhild le trésor et la possibilité de se venger. Mais celle-ci, pour recouvrer sa puissance et accomplir sa vengeance, épouse le répugnant roi des Huns, Attila. Par ruse elle attire les
Burgondes et leur roi au camp des Huns, suscite une bataille où les deux peuples s'entretuent, fait assassiner Gunther prisonnier d'Attila, tue de sa propre main Hagen avant de tomber elle-même à la fin du massacre au milieu de l'incendie du camp.
3076 - [Arthaud, p. 617] + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         30
La soif de vengeance est vraiment une chose terrifiante.