J. M. G. Le Clezio
J. M. G. Le Clezio

Oui, Stuart Engstrand […] Il n'est pas bien connu ici, et aux USA, on le considère un peu comme un type qui écrit pour le peuple, non? Mais moi je trouve que c'est bon; il écrit des trucs simples. Il raconte des histoires simples. Des types qui ont envie de belles filles, et qui se marient avec elles. Et comme elles sont belles, ça ne marche pas très bien. Mais les types sont des durs, pas

comme ici. Alors ils finissent toujours par avoir raison.

Gabriele d'Annunzio
Gabriele d'Annunzio

Vous souvient-il de la scène où Perséphone est sur le point de s’abîmer dans l’Érèbe, tandis que gémit le chœur des Océanides? Son visage est pareil au vôtre, quand le vôtre s’obscurcit. Rigide dans son peplum couleur de safran, elle penche en arrière sa tête couronnée; et il semble que la nuit coule en sa chair devenue exsangue et s’amasse au-dessous du menton, dans la

cavité des yeux, autour des narines, lui donnant l’aspect d’un sombre masque tragique. C’est votre masque, Perdita. Quand je composais mon Mystère, la mémoire que j’avais de vous m’a aidé à évoquer la personne divine. Ce petit ruban de velours safrané que vous portez habituellement au cou m’a indiqué la couleur convenable pour le peplum de Perséphone. Et un soir, dans votre

maison, comme je prenais congé de vous sur le seuil d’une pièce où les lampes n’étaient pas encore allumées, —; un soir agité du dernier automne, vous en souvient-il? — vous avez réussi, par un seul de vos gestes, à mettre dans la pleine lumière de mon âme la créature qui s’y trouvait encore gisante et enveloppée; et puis, sans vous douter de cette nativité subite, vous

êtes rentrée dans l’intime obscurité de votre Érèbe. Ah! j’étais sûr d’entendre vos sanglots; et cependant il courait en moi un torrent de joie indomptable. Jamais, je crois, je ne vous ai raconté ces choses. J’aurais dû vous consacrer mon œuvre comme à une Lucine idéale.

Loïc Decrauze
Loïc Decrauze

Mélange des aspirations écologiques de proies potentielles et des impératifs économiques du marionnettiste BNP-Paribas : un gentil bonhomme feuillu estampillé Cétélem nous raconte l’art du prêt à toutes les sauces… Besoin de quoi que ce soit, envie de n’importe quoi, il est là l’adorable nain vert pour nous enfiler du subprime ès consommation, quitte à nous faire dégorger nos

tripes en cas de défaillance…

Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

"Psycho" était une énorme plaisanterie, selon moi. Je n'aurais pas pu faire "Psycho" sans avoir un grain...de sel. Si j'avais fait "Psycho" sérieusement, ç'aurait été un cas réel raconté sur un mode documentaire. Je n'aurais certainement pas pu le raconter en termes de mystère et hou, attention, spectateurs, le croque-mitaine arrive! C'est comme si j'avais raconté l'histoire à un petit

garçon. C'est comme si j'avais raconté un conte de fées. Vous le racontez à voix basse: "Chut! Et alors la femme a monté l'escalier!" C'est tout ce que je fais. Et il faut avoir un certain sens de l'humour pour le faire.

Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

« Comment se fait-il que tu sois venu ici ? demanda Hannibal au jeune Grec. Je veux dire : pourquoi nous attendais-tu dans la caverne ?

— Oh ! facile ! répondit Chris. Je suis dans mon bateau, et je vois autre bateau vous prendre à l’embarcadère. Alors, je fais le tour de l’île, j’accoste sur la plage. Je me glisse entre les arbres, je vous vois à côté du vieux manège

et je vous entends dire : nous allons visiter la caverne. Moi, je connais un raccourci, j’arrive le premier. Alors, je pense à faire une bonne farce avec le vieux crâne que je connais, là-haut, dans un creux de rocher. Je grimpe, je me cache et je vous attends. »

Cela expliquait tout, mais Bob voulut savoir pourquoi le garçon s’était caché en arrivant dans l’île. Pourquoi

n’était-il pas venu tout de suite leur dire bonjour ?

« À cause du gardien, dit simplement Chris. Ce Tom Farraday, il me chasse toujours ! Tout le monde me chasse ! »

Son aimable sourire avait disparu.

« On raconte des méchantes choses sur moi, reprit-il lentement. Les gens disent que je suis un voleur, parce que mon père et moi nous sommes pauvres, et

pas pareils aux autres. Parce que nous sommes des étrangers. En ville, il y a des gens très méchants.Ils volent des choses, puis ils disent que c’est Chris le Grec qui a fait le coup. Mais ce n’est pas moi ! » + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10

Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

[...]c'est vrai encore aujourd'hui encore, car dans la plupart des films il y a très peu de cinéma et la plupart du temps j'appelle cela « de la photographie de gens qui parlent ». Lorsqu'on raconte une histoire au cinéma, on ne devrait recourir au dialogue que lorsqu'il est impossible de faire autrement.

Tove Jansson
Tove Jansson

- Mais c'est le printemps! dit Sophie. Ils ne meurent pas maintenant, ils sont tout nouveaux et viennent à peine de se marier, c'est toi-même qui l'as dit.
- Certes, dit la grand-mère, mais cela n'empêche pas qu'il vient de mourir.
- Comment est-il mort alors? hurla Sophie.
Elle était très en colère.
- D'amour inconsolable, expliqua sa grand-mère. Il a chanté et

"gaglé" toute la nuit pour sa cane, mais un autre est arrivé et la lui a volée, alors il a plongé la tête sous l'eau et s'est laissé emporter par le courant.
- Ce n'est pas vrai, cria Sophie, et elle se mit à pleurer. Les hareldes ne peuvent pas se noyer. Raconte comme il faut.
Alors la grand-mère raconta qu'il s'était tout simplement heurté la tête contre un rocher, il

chantait et "gaglait" si fort qu'il ne regardait pas où il allait et cela lui était arrivé juste au moment où il était le plus heureux.
- C'est mieux, dit Sophie. On devrait peut-être l'enterrer?
- C'est inutile, répondit la grand-mère. A la marée haute, il s'enterrera lui-même. Les oiseaux de mer doivent être enterrés comme les marins. + Lire la suiteCommenter

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Tove Jansson
Tove Jansson

(…) Plus loin, sur une pierre plate dans l’eau, gisait un harelde. Il était trempé et mort et ressemblait à un sac de plastique froissé. Sophie déclara que c’était une vieille corneille, mais sa grand-mère ne la crut pas.
– Mais c’est le printemps ! dit Sophie. Ils ne meurent pas maintenant, ils sont tout nouveaux et viennent à peine de se marier, c’est toi-même qui

l’as dit.
– Certes, dit la grand-mère, mais cela n’empêche pas qu’il vient de mourir.
– Comment est-il mort alors ? hurla Sophie.
Elle était très en colère.
– D’amour inconsolable, expliqua sa grand-mère. Il a chanté et « gaglé » toute la nuit pour sa cane, mais un autre est arrivé et la lui a volée, alors il a plongé la tête sous l’eau et

s’est laissé emporter par le courant.
– Ce n’est pas vrai, cria Sophie, et elle se mit à pleurer. Les hareldes ne peuvent pas se noyer. Raconte comme il faut.
Alors la grand-mère raconta qu’il s’était tout simplement heurté la tête contre un rocher, il chantait et « gaglait » si fort qu’il ne regardait pas où il allait, et cela lui était arrivé juste au moment

où il était le plus heureux.
– C’est mieux, dit Sophie. On devrait peut-être l’enterrer ?
– C’est inutile, répondit la grand-mère. À la marée haute, il s’enterrera lui-même. Les oiseaux de mer doivent être enterrés comme les marins. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          50

Edith Piaf
Edith Piaf

A quoi ça sert l'amour ?
On raconte toujours
Des histoires insensées.
A quoi ça sert d'aimer ?

L'amour ne s'explique pas !
C'est une chose comme ça,
Qui vient on ne sait d'où
Et vous prend tout à coup.

Moi, j'ai entendu dire
Que l'amour fait souffrir,
Que l'amour fait pleurer.
A quoi ça sert d'aimer ?

L'amour ça sert à quoi ?
A nous donner d' la joie
Avec des larmes aux yeux...
C'est triste et merveilleux !

Pourtant on dit souvent
L'amour est décevant,
Qu'il y en a un sur deux
Qui n'est jamais heureux...

Même quand on l'a perdu,
L'amour qu'on a connu
Vous laisse un goût de miel.
L'amour c'est éternel !

Tout ça, c'est très joli,
Mais quand tout est fini,
Il ne vous reste rien
Qu'un immense chagrin...

Tout ce qui maintenant
Te semble déchirant,
Demain, sera pour toi
Un souvenir de joie !

En somme, si j'ai compris,
Sans amour dans la vie,
Sans ses joies, ses chagrins,
On a vécu pour rien ?

Mais oui !

Regarde-moi !
A chaque fois j'y crois
Et j'y croirai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !
Mais toi, t'es le dernier,
Mais toi, t'es le premier !
Avant toi, y'avait rien,
Avec toi je suis bien !
C'est toi que je voulais,
C'est toi qu'il me fallait !
Toi que j'aimerai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !...

N'hésitez

pas à vous inscrire pour corriger les paroles ou effectuer une autre opération ;-) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          50

Jean Cocteau
Jean Cocteau

Ce Tirésias conseille à la reine tout ce qui peut lui causer du tort. Faites ci... Faites ça... Elle lui raconte ses rêves, elle lui demande s'il faut se lever du pied droit ou du pied gauche ; et il la mène par le bout du nez et il lèche les bottes du frère, et il complote avec contre la sœur. Tout ça, c'est du sale monde. (le soldat)