Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion, de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins, en connaissances. En désignant les objets par leur

utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en la maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des

questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique toute connaissance est une réponse

a une question. S'il n'y a pas eu de question il ne peut pas avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.

Stephen Baxter
Stephen Baxter

Tout se passait comme si la seule manière pour les humains de comprendre les problèmes de l'écologie était de commencer par détruire la nature.

Alain de Benoist
Alain de Benoist

Mettre dans le même sac les problèmes de l’immigration, de l’islam, de l’islamisme et du djihadisme est vraiment la marque de fabrique des esprits paresseux.

Joseph Bertrand
Joseph Bertrand

Une vingtaine de jeunes gens, choisis parmi les plus habiles des universités danoises, étaient employés aux observations et aux calculs. Véritables apprentis astronomes, ils s’instruisaient en voyant travailler leur maître; guidée par l’esprit ardent et communicatif de son chef, la petite colonie sembla bientôt ne former qu’une seule famille; sans inquiétude comme sans ambition, ces

jeunes gens d’élite, unis par le même lien qui les attachait à la science, préoccupés des mêmes problèmes et attentifs aux mêmes phénomènes, s’animaient les uns les autres en se prêtant une mutuelle et cordiale assistance.

Tout semblait autour d’eux conspirer au même dessein et les inviter au travail; respirant pour ainsi dire l’amour de l’astronomie, ils

s’empressaient d’apporter au trésor commun leur butin de chaque jour, heureux de penser qu’il devait vivre à jamais, et sans se soucier d’y attacher leur nom.

Christoph Blocher
Christoph Blocher

Quelles sont les raisons pour lesquelles on néglige si manifestement l’indépendance de notre État? Cela s’explique par le fait que le maintien de l’indépendance de notre pays est une contrainte pour ceux qui nous gouvernent. Conserver l’indépendance signifie être en mesure de résoudre soi-même les problèmes de son pays. Comme chacun le sait, cela est laborieux et peu commode et

surtout: on doit assumer soi-même la responsabilité. On est responsable vis-à-vis des citoyens! Notre gouvernement cherche soigneusement à éviter cela. On veut les fonctions et les honneurs, mais de préférence sans les contraintes qui les accompagnent.

Gro Harlem Brundtland
Gro Harlem Brundtland

[…] l’État-nation, […], ne maîtrise plus la situation. Il doit céder une partie de ses prérogatives traditionnelles. Cela ne veut pas dire que nous, peuples de différentes nations, n’aurons plus notre mot à dire sur notre avenir. Mais plutôt qu’il nous faut faire front commun pour aborder de façon responsable des problèmes universels [qu’aucun État ne peut affronter

isolément, stop].

Zbigniew Brzezinski
Zbigniew Brzezinski

Les sondages d'opinion suggèrent que seule une petite minorité (13 pourcents) des américains sont favorables à la proposition suivante : [en tant que seule superpuissance restante, les USA devraient continuer à être des leaders mondiaux prééminents dans la résolution des problèmes internationaux]. […] L'Amérique devenant une société de plus en plus multiculturelle, il risque d'être

plus difficile de façonner un consensus en terme de politique internationale, sauf dans le cas de la perception d'une menace extérieure directe et massive. […] Plus généralement, le changement culturel en Amérique peut être aussi réticent à un exercice soutenu à l'étranger d'un pouvoir authentiquement impérial. Cet exercice requière un haut degré de motivation doctrinale,

d'engagement intellectuel, et de gratification patriotique. […] Les communications de masse ou joué un rôle particulièrement important à cet égard, générant une forte révulsion à l'encontre de toute utilisation sélective de la force qui entraine même un niveau faible de pertes humaines. […] En bref, les buts des politiques américaines doivent être sans scrupules et doubles :

perpétuer la position dominante américaine pour au moins une génération et si possible plus longtemps.

Titus Burckhardt
Titus Burckhardt

En effet, l'Eglise n'a pas condamné la théorie de Copernic, qui s'appuyait lui-même sur Icetus de Syracuse, jusqu'à ce que Galilée, quatre-vingts ans plus tard, sans apporter de preuve décisive à l'appui de la nouvelle théorie, décide de placer sur le plan théologique la querelle de l'ordre géocentrique ou héliocentrique du monde, en défiant la Curie par de violentes attaques de

prendre positions sur le problème. Le pape Urbain VIII proposa de définir le système héliocentrique comme une thèse mathématique possible, mais pas nécessairement comme celle qui garantissait la vérité définitive. Loin de se ranger à cette suggestion, Galilée répliqua en publiant son Dialogo sui Massimi Sistemi, dans lequel il présentait le pape comme un simple d'esprit. D'où ce

procès tristement célèbre, au cours duquel Galilée ne prononça nullement son fameux "Eppur si muove" (Et pourtant, elle se meut), mais abjura toutes ses déclarations pour avoir le droit de continuer à vivre en paix et dans l'honneur. La postérité littéraire de Galilée pris comme héros a fait naître chez plusieurs dignitaires de l'Eglise une sorte de sentiment de culpabilité qui les

rend étrangement désarmés devant les théories scientifiques modernes même lorsque celles-ci sont en contradiction flagrante avec les vérités de la foi et de l'entendement. On a l'habitude de dire que l'Eglise n'a pas à se mêler de problèmes scientifiques; le cas même de Galilée prouve justement que la nouvelle science rationaliste de la Renaissance prétendait à la vérité absolue et

se présentait donc comme une seconde religion. p135

Albert Caraco
Albert Caraco

J’ai beaucoup réfléchi sur le pourquoi de l’ennui que les gens répandent, c’est une affaire d’éducation et de loisir, mes contemporains semblent excédés et tracassés, de plus ils sont toujours pressés, l’air de besogne est consubstantiel à leur nature, et le moyen d’être charmant et prévenant dans ces conditions? Chacun de nous est un petit Atlas et chacun porte l’univers

sur ses épaules, chacun répond de l’évidence et chacun reste seul avec une montagne de problèmes insolubles, de là notre fatigue.

Georges Charpak
Georges Charpak

La passion pour la physique, c'est inextinguible. C'est la curiosité et jusqu'à présent, tout au moins pour notre génération, il n'y a pas de fin, hein, il y a toujours des problèmes extraordinaires et on subodore même que le problème qu'on veut résoudre d'ici l'an 2000, il y en a de plus extraordinaires que nous ne pouvons pas aborder encore. Et nous sommes peut-être pervertis, mais il

n'y a pas de doute que c'est une grande passion. […] Gare aux vies privées. Beaucoup d'unions se sont brisées dessus. […] Il arrive que les gens qui vous sont chers vous disent: coucou, je suis là, parce qu'ils vous parlent, et tout à coup ils ont l'impression que vous êtes en train de penser à autre chose. Et c'est vrai que vous êtes en train de penser à autre chose. Des fois il faut

des mois pour maturer quelque chose.