Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Le feu est ainsi un phénomène privilégié qui peut tout expliquer. Si tout ce qui change lentement s'explique par la vie, tout ce qui change vite s'explique par le feu. Le feu est l'ultra-vivant. Le feu est intime et il est universel. Il vit dans notre cœur. Il vit dans le ciel. Il monte des profondeurs de la substance et s'offre comme un amour. Il redescend dans la matière et se cache,

latent, contenu comme la haine et la vengeance.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Si la provocation est une notion indispensable pour comprendre le rôle actif de notre connaissance du monde, c'est qu'on ne fait pas de la psychologie avec de la défaite. On ne connaît pas tout de suite le monde dans une connaissance placide, passive, quiète. Toutes les rêveries constructives — et il n'est rien de plus essentiellement constructeur que la rêverie de puissance — s'animent

dans l'espérance d'une adversité surmontée, dans la vision d'un adversaire vaincu. On ne trouvera le sens vital, nerveux, réel des notions objectives qu'en faisant l'histoire psychologique d'une victoire orgueilleuse remportée sur un élément adverse. C'est l'orgueil qui donne à l'unité dynamique à l'être, c'est lui qui crée et allonge la fibre nerveuse. C'est l'orgueil qui donne à

l'élan vital ses trajets rectilignes, c'est-à-dire son succès absolu. C'est le sentiment de la victoire certaine qui donne au réflexe sa flèche, la joie souveraine, la joie mâle de perforer la réalité.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Comme elle est injuste, la critique qui ne voit dans le langage qu'une sclérose de l'expérience intime! Au contraire, le langage est toujours un peu en avant de notre pensée, un peu plus bouillonant que notre amour. Il est la belle fonction de l'imprudence humaine, la vantardise dynamogénique de la volonté, ce qui exagère la puissance. A plusieurs reprises, au cours de cet essai, nous avons

souligné le caractère dynamique de l'exagération imaginaire. Sans cette exagération, la vie ne peut pas se développer. En toutes circonstances, la vie prend trop pour avoir assez. Il faut que l'imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

M. Edouard Le Roy a apporté de nombreux développements à la théorie de la matière chez Bergson. Il a montré que l'habitude était l'inertie du devenir psychique. De notre point de vue très particulier, l'habitude est l'exacte antithèse de l'imagination créatrice. L'image habituelle arrête les forces imaginantes. L'image apprise dans les livres, surveillée et critiquée par les

professeurs, bloque l'imagination.

Gaston Bachelard
Gaston Bachelard

Dans le règne de l'imagination, l'air nous libère des rêveries substantielles, intimes, digestives. Il nous libère de notre attachement aux matières : il est donc la matière de notre liberté. A Nietzsche, l'air n'apporte rien. Il ne donne rien. Il est l'immense gloire d'un Rien. Mais de rien donner n'est-il pas le plus grand des dons. Le grand donateur aux mains vides nous débarrasse des

désirs de la main tendue. Il nous habitue à ne rien recevoir, donc à tout prendre. […] l'air est la véritable patrie du prédateur. L'air est cette substance infinie qu'on traverse d'un trait, dans une liberté offensive et triomphante, comme la foudre, comme l'aigle, comme la flèche, comme le regard impérieux et souverain. Dans l'air on emporte au grand jour sa victime. On ne se cache

pas.

Francis Bacon
Francis Bacon

Ce ne sont pas des ailes qu'il faut à notre esprit mais des semelles de plomb.

Catherine Baker
Catherine Baker

Si j’ai participé – passionnément – à la Barque, c’est que nous y avions chacun-e des idées différentes sur l’« éducation » et que notre seule cohérence reposait sur la volonté individuelle de tous de refuser les « lois de groupe.»

Josemaría Escrivá de Balaguer
Josemaría Escrivá de Balaguer

À notre époque aussi, et en dépit de ceux qui nient Dieu, la terre est tout près du ciel.

Jean-Louis Guez de Balzac
Jean-Louis Guez de Balzac

Il n'y a point d'enfants que nous aimions davantage que ceux qui naissent de notre esprit, et desquels nous sommes père et mère tout ensemble.

Maurice Bardèche
Maurice Bardèche

Le monde arabe est désormais notre voisin […] Or, l’hystérie antiraciste empoisonne avec un soin jaloux l’avenir des relations qui pourraient s’établir entre l’Europe et le bloc arabe, car il y a l’État d’Israël. En l’honneur de cette invention de l’antiracisme militant dont rien ne justifie le maintien dans l’aire géographique raciale des Arabes, nous nous constituons

stupidement en adversaire du bloc arabe.