James Fenimore Cooper
James Fenimore Cooper

Le cœur humain, Madame, n’est pas constitué de la même manière dans tous les individus. Dans quelques-uns, les impressions sont vives et passagères ; dans d’autres, elles sont profondes et durables. Certains philosophes croient trouver une connexion entre les pouvoirs physiques et les facultés morales de l’animal ; quant à moi, je crois que les uns sont le résultat de l’habitude et

de l’éducation, et que les autres sont assujetties aux lois et aux lumières de la science.

Raymond Aron
Raymond Aron

Sur Montesquieu:
"Plus les causes physiques portent les hommes au repos, plus les causes morales les en doivent éloigner.
Montesquieu "L'esprit des Lois"

Raymond Aron
Raymond Aron

L'art des intellectuels brittaniques est de réduire à des termes techniques des conflits souvent idéologiques, l'art des intellectuels américains de transfigurer en querelles morales des controverses qui concernent bien plutôt les moyens que les fins, l'art des intellectuels français d'ignorer et, bien souvent, d'aggraver les problèmes propres à la nation, par volonté orgueilleuse de

penser pour l'humanité entière.

Karl Jaspers
Karl Jaspers

Les exigences morales valables pour tous sont d'une évidence persuasive. Depuis les dix commandements, elles sont une des formes de la présence de Dieu. Il se peut, à la vérité, que certains en reconnaissent la validité et s'y soumettent sans posséder la foi religieuse, s'en tenant obstinément à ce que l'homme peut faire par lui-même. Mais ordinairement, celui qui obéit avec tout son

sérieux à la loi morale qu'il a adoptée en pleine liberté sait aussi entendre la transcendance, précisément parce qu'il est libre.

José Saramago
José Saramago

Contrairement a Joseph,son mari,Marie n'est ni pieuse ni juste,pourtant ces souillures morales ne sont pas de sa faute,la faute en incombe a la langue qu'elle parle,ou plutot aux hommes qui l'ont inventee,car dans cette langue,les mots justes et pieux n'ont tout simplement pas de feminin

Charles Maurras
Charles Maurras

Quand une République tend aux formes démocratiques, elle passe d'un régime de production régulière et coordonnée à un régime de pure consommation. C'est le pillage et le partage des ressources morales et physiques de l'Etat. Les intérêts particuliers se font les destructeurs de l'intérêt général; parasites, ils en vivent, ils ne peuvent plus le servir : une divergence funeste,

toujours accrue, éclate entre les citoyens, qui sont
voués dès lors à la tyrannie des factions (souvent représentées par un nom d'homme), puis, à la conquête étrangère précédée ou suivie d'un épuisement général.

Carlos Fuentes
Carlos Fuentes

La mère. Elvira Morales était chanteuse de boléros. Pastor Pagán l'avait connue dans un cabaret de deuxième zone de l'avenue Villalongín, près du Monument à la Mère. Toute jeune déjà, Elvira chantait des boléros chez elle, quand elle faisait sa toilette, quand elle aidait au ménage, et avant de s''endormir. Les chansons étaient ses prières. Elles l'aidaient à supporter la triste

vie d'une fille sans père, et d'une mère désemparée. Personne ne l'avair soutenue.

Viktor Emil Frankl
Viktor Emil Frankl

Une vie active permet à l’homme de réaliser ses valeurs à travers un travail créatif, tandis que celui qui mène une vie passive et qui vit pour son plaisir peut faire l’expérience de la beauté, de l’art ou de la nature. Mais il est également possible de poursuivre un but même si l’on n’éprouve aucun plaisir à vivre, même lorsqu’il n’y a aucune possibilité de libérer sa

créativité et lorsque la vie ne permet qu’une possibilité : celle d’agir dans le sens de la morale, en appréhendant l’existence avec des considérations morales qui deviendront prioritaires. Le plaisir et la créativité sont alors interdits. Mais il n’y a pas que le plaisir et la créativité qui donne un sens à la vie. Et si la vie a un sens, il faut qu’il y ait un sens à la

souffrance. La souffrance, comme le destin et la mort, fait partie de la vie. Sans la souffrance et la mort, la vie humaine demeure incomplète.
La façon dont un être humain accepte son sort et toute la souffrance que cela implique, la manière dont il porte sa croix, lui donnent amplement l’occasion – même dans les circonstances les plus difficiles – de donner un sens plus profond

à sa vie. Il peut alors agir avec dignité, courage et désintéressement.
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Ernst Toller
Ernst Toller

Prologue de Toller (1927)
- Les hommes ont-ils tiré les leçons des sacrifices et des souffrances, du désespoir d'un peuple, ont-ils compris le sens et l'avertissement, les devoirs imposés par ces temps ?
Les républicains, qui livrent la république à ses ennemis.
Les bureaucrates, qui étouffent courage et liberté, audace et foi.
Les écrivains qui, après avoir

créé une image romanesque du travailleur en lutte, renoncent, dès qu'ils se trouvent en face du véritable travailleur, avec sa force et sa faiblesse, sa grandeur et sa petitesse.
Les politiciens réalistes, sourds à la magie du mot, aveugles à la puissance de l'idée, muets devant la force de l'esprit.
Les fétichistes de l'économie, pour lesquels les forces morales du peuple et

les grandes impulsions de l'homme, sa soif nostalgique de liberté, de justice et de beauté, ne sont que vices.
Non, ils n'ont rien appris— tout oublié et rien appris.
La barbarie triomphe, le nationalisme, la haine raciale abusent les yeux, les sens et les coeurs.
Le peuple attend son salut de faux sauveurs et non de son jugement, de son travail et de sa responsabilité

propres. Il se réjouit des chaînes qu'il se forge lui-même et, pour les faux fastes d'un plat de lentilles, vend sa liberté et sacrifie la raison.
Car le peuple est fatigué de la raison, fatigué de la pensée et de la réflexion — « Qu'a donc fait la raison, ces dernières années ? demande-t-il, et de quelle aide lumières et jugement nous ont-ils été ? »
Et il croit ce

que lui disent les contempteurs de l'esprit, qui enseignent que la raison paralyse la volonté, ronge les racines de l'âme et détruit les fondements de la société, que toute misère, sociale ou privée, est son oeuvre.
C'est toujours la même absurde croyance en la venue d'un homme, d'un chef, d'un César, d'un messie qui fera des miracles, prendra sur lui la responsabilité des temps à

venir, réglera la vie de tous, bannira la peur, supprimera la misère.
C'est toujours le même absurde désir de trouver le coupable qui endosse la responsabilité des temps passés, sur lequel on puisse se décharger de son propre renoncement, de ses propres fautes et de ses propres crimes.
Liberté, humanité, fraternité et justice, autant de phrases vénéneuses — qu'on les

jette aux ordures !
Apprends les vertus du barbare, opprime le faible, élimine-le, brutalement et sans pitié, désapprends à sentir la souffrance d'autrui, n'oublie jamais que tu es né pour être un vengeur, venge-toi pour les offenses d'aujourd'hui, celles d'hier et celles que l'on peut te faire demain !
Où est la jeunesse de l'Europe ?
Elle, qui avait reconnu que les lois

du vieux monde sont en pièces, qui a vécu jour après jour, heure après heure, leur effondrement ?
Elle vivait et ne savait pas pourquoi. Elle avait soif de buts directeurs, de réaliser ses grands rêves hardis — on la consolait avec l'ivresse du vide.
Suit-elle vraiment les faux prophètes, croit-elle le mensonge et méprise-t-elle la vérité ? + Lire la suiteCommenter

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Alejandro Jodorowsky
Alejandro Jodorowsky

L'expérience m'a montré que les belles morales cachent des justifications pas toujours avouables. Ni avouées... Les morales ont toutes leurs limites...