Même ce dernier stade, je crois d'ailleurs que nous l'avons dépassé. Le mensonge chez nous, cherche de moins en moins à être crû. On fausse les indices, les comptes, les prix, les changes, mais tout le monde le sait. L'imposture triomphante n'a plus pour objet de faire illusion, mais de respecter un certain code de convenances, qui d'ailleurs n'est formulé nulle part.
Le séjour des Arabes en France, plus de deux siècles après Charles Martel, nous prouve que la victoire de ce dernier n'eut en aucune façon l'importance que lui attribuent tous les historiens. Charles Martel, suivant eux, aurait sauvé l'Europe et la chrétienté. Mais cette opinion, bien qu'universellement admise, nous semble entièrement privée de fondement. L'expédition d'Abdérame
n'était qu'une campagne destinée à enrichir ses soldats, en leur procurant l'occasion de faire un riche butin. Sans le fils de Pepin d'Héristal, l'expédition se fût terminée par le pillage de Tours et de quelques autres villes, et les Arabes se fussent, suivant leur habitude, éloignés pour reparaître sans doute les années suivantes, jusqu'au jour où ils eussent rencontré une coalition
capable de les repousser. Charles Martel ne réussit à les chasser d'aucune des villes qu'ils occupaient militairement. Il fut obligé définitivement de battre en retraite devant eux et de les laisser continuer à occuper tranquillement tous les pays dont ils s'étaient emparés. Le seul résultat appréciable de sa victoire fut de rendre les Arabes moins aventureux dans leurs razzias vers le
nord de la France; résultat utile, assurément, mais insuffisant tout à fait à justifier l'importance attribuée à la victoire du guerrier franc.
Je ne suis pas convaincu que l'image fasse comprendre. Barthes disait : "un jour, l'image aura le dernier mot". Et, nous vivons ces temps tragiques où l'on exprime que par image, que l'on comprend que par image et qu'à vrai dire vous devez, par rapport à un public qui est formaté pour le visuel, pour le sensoriel, mais qui a fait tout abandon de l'esprit critique, vous devez viser l'émotion,
le cœur et tout ce qu'il y a de poisseux dans l'homme. Vous en faites un métier.
Je suis de cœur avec les révoltés de l’An 68, ils éprouvaient ce que je sens, ils ne se concevaient eux-mêmes, d’où leur faiblesse, ils valaient mieux que leurs idées et leurs méthodes, nous reverrons demain ce que nous vîmes, nous sommes arrivés au point où la subversion est le dernier espoir, la légalité n’étant plus qu’une imposture.
Lire Pascal ne laisse jamais indemne : cet homme a vu. Le Feu divin lui apparut le 23 novembre 1654. Et l’on apprend à voir, infiniment, dans le regard ophtalmique de ce grand migraineux. Il voyait loin, et il voyait ainsi quel serait le cadre de l’Apocalypse, comme en témoigne telle extraordinaire sentence où nous concluons que la première des obligations de notre époque renversée est
l’urgence de retrouver, pour chacun, Celui qui parle au centre de son être : car le Seigneur vient imminent, dans la manifestation de sa Gloire, puisque, comme le dit Pascal, « c’est le consentement général dans l’erreur qui doit attirer le dernier jugement de Dieu.»
En dernier ressort ces deux réalités appelées Bière et Savon se terminent par une émission de bulles ou un jet de mousse, comme on préfère. Aucune des deux ne peut certes prétendre au statut de religion, avec cette différence toutefois que si le savon profite à l'usine, la bière, en revanche, rend l'ouvrier plus heureux. Craignons avec le temps de voir fructifier la « religion » du
savon et dépérir celle de la bière. Et attendons de voir si la religion de l'État servile n'est pas, hélas, telle que je l'ai décrite : l'essor des petites vertus favorisant le capitalisme et le déclin des grandes vertus qui le combattent. Maintes grandes religions païennes, sans parler de la chrétienne, ont accordé une place centrale au vin. Une seule, je crois, a privilégié le savon
: celle des Pharisiens.
Ils viennent, inévitables comme le jugement dernier […] Ne me demandez pas qui est celui qui s'appelle Ringissen, ou Leroy, - ils se ressemblent tous. Ils sont châtains, avec la raie sur le côté. Droegmans, plus blond, joue plus blond et plus suave. Moi, si j'étais du jury, je lui donnerais un second prix…Je m'arrête sur la pente fatale où m'entraîne une aveugle indulgence. Mais c'est
qu'aussi ils me font de la peine, ces pauvres gosses qui s'échignent toute l'année le tempérament pour arriver à quoi? À rater leur concours.