Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

je l'ai retiré de la Marne,
dit il, quelque, un voulais
le noyer...je l ai appelé moise, et je ne sais qu , en
faire.ils est petit.il ne doit
pas savoir manger seul.je
voudrais pas qu'il meure.
la baronne plisse le nez 👃.
- c'est un chien 🐶 dit elle
comme si se n était pas
évident pour tout le monde.
- si je pouvais

me débrouiller seul, je ne serai
pas venu vous trouver, seulement voila, mon beau
père n aime pas les bêtes,
ma mère ne veux pas le
contrarié..bon alors qu , ce
que je fais? je retourne à la
marne et je le jette?
- c, est bon, on va voir ce
qu , on peut faire.
et c'est ainsi que tout a commencé.

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

- Où je veux aller, Pierre ? Mais je vous l'ai dit. Chez moi, à Belle-Île, à Locmaria exactement, là où j'ai vu le jour il y a soixante-douze ans.
Tante Marcelle était la plus perturbée de nous tous. Il faut dire que depuis que grand-mère n'est plus là, elle poulote grand-père, le bichonne, le materne, comme si c'était un bébé.

Yvon Mauffret
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Un sauvage "Tu es un sauvage !" Combien de fois ne lui a-t-on pas dit ? C'est peut-être vrai, en définitive.

Yvon Mauffret
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Ce pays lui tient à cœur par des milliers de petits riens, par la couleur de son ciel, par ce chemin creux conduisant à une fontaine, par cette pointe de rochers où se dresse un dolmen, par ce moulin en ruine, par cette carcasse de bateau pourrissant depuis des années dans la vasière.
(p. 147-148, Chapitre 9).

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

- Je m'appelle Mélusine, dit-elle, en reprenant haleine, et je te permets de rire si tu en as envie, parce qu'il faut bien avouer qu'un tel prénom pour une telle masse de chair, cela peut prêter à l'ironie.

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

Ceci n'est pas une critique; en effet, ce livre a été lu voici 45 ans. J'en ai juste retenu que cela m'avait beaucoup plu.
Tellement plu que j'ai gardé en mémoire le prénom Jonathan, jusqu'à en prénommer mon fils né en 1980.

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

Lorsque, parfois, le garçon était enclin à se laisser aller au découragement, il lui suffisait d’évoquer un instant comme celui-là pour retrouver la joie de vivre. Qu’y a-t-il en effet de comparable au plaisir d’être seul à bord du bateau qu’on aime et, les écoutes dans une main, la barre dans l’autre, d’appareiller par une journée claire ?
(p. 22, Chapitre 2).

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

- Tu vois, Tom, je trouve que ton grand-père a raison, et qu'il n'est jamais trop tard pour sortir de sa routine.

Yvon Mauffret
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Comme une enfant, Mélusine touche aux miraculeuses machines, les met en mouvement les unes après les autres. Lui la regarde faire, toute méfiance envolée.
-C'est beau, c'est magnifique!
-Ce ne sont que des bidules pour oublier ma solitude.

Yvon Mauffret
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Tu sais, mon gars, lorsque autrefois nous étions pris dans les grands calmes plats de l’équateur, le bateau demeurait des jours et des jours, des semaines parfois, sans avancer ! Le coq jetait des déchets à la mer le matin et, le soir, il les retrouvait à la même place. Les voiles pendaient lamentablement le long des vergues. C’était terrible ! Bien plus débilitant qu’un coup de

tabac ! On avait l’impression d’être prisonniers de l’infini. On se disait : « Jamais plus il n’y aura de vent sur l’océan ! » On le disait, mais dans le fond on savait bien qu’un jour ou l’autre, le lendemain, la semaine prochaine, il finirait par revenir, le vieux brigand ! Le capitaine passait ses journées sur la dunette en sifflotant doucement d’une manière très

particulière. Il appelait le vent, Ronan, et le vent effectivement se décidait à souffler à nouveau. Les voiles se gonflaient miraculeusement, le bateau reprenait sa gîte et l’équipage retrouvait son moral… Le vent était revenu.

Yvon Mauffret
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Nommer quelqu'un , donner un nom. C'est le sortir de l'anonymat. C'est déjà créer des liens solides, c'est "s'attacher".

Yvon Mauffret
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- Il est peut-être retenu en otage quelque part ? a dit Tante Blondine.
- Par qui ? a demandé Oncle Silvère.
- Par des bandits peut-être, qui vont demander une rançon énorme.

Yvon Mauffret
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Au bout d'un instant, chaque chemin que tu prendras te conduiras ainsi, plus ou moins vite, jusqu'à l'océan. Mais jamais ce ne sera la même chose, car tout change, la forme des rochers, la qualité du sable, la densité du ressac. Et puis surtout la mer, jamais la même, d'une heure à l'autre.

Yvon Mauffret
Yvon Mauffret

Je m'appelle Rogatien Bahuaud.
En fait, je ne m'appelle pas Rogatien Bahuaud.
Mon vrai nom, je ne le connaîtrai jamais, pas plus que je ne connaîtrai mon vrai pays, ni mes vrais parents. Je suis un enfant perdu, abandonné, trouvé, orphelin de la guerre parmi tant d'autres ! [...]
Qui suis-je ? Alsacien, flamand, allemand peut-être ? Fils de grand seigneur ou de pauvre hère

? Ma mère s'appelait-elle Maria, Marie ou Mary ? Je ne le saurai jamais. Parfois quand j'avais du mal à m'endormir, je m'inventais des origines mystérieuses.

Yvon Mauffret
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Je propose, dit-il, que nous l'appelions "Mignon", en souvenir de Tante Fine. Parce que, en breton, ce mot signifie "Ami" et que c'est un très beau mot. (p.152)

Yvon Mauffret
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Grand-mère était la seule a être comme avant. Elle continuait à sourire, alors que les autres se désespéraient.