Moi, je m'appelle Jules. Je suis assez vieux, comme tu peux le constater, et muet de naissance. Pour couronner le tout, je suis analpha. Les gens disent analphabète, il faut toujours qu'ils en rajoutent. Ce n'est pas parce qu'on ne sait ni lire ni écrire qu'on est bête.
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Etre parti ou perdu, ce n'est pas mourir, que je sache. Les gens partent à la mer ou à la montagne. Ils partent travailler ou juste faire un tour. Ils peuvent perdre leur travail ou perdre la vue. Perdre patience, perdre la face. Ils peuvent à la limite perdre un petit enfant entre les rayons d'un grand magasin pour le retrouver ensuite à la caisse centrale.
Le piédestal est une sorte de tabouret imaginaire sur lequel se perchent les hommes importants, ou qui se croient importants, afin d’être plus haut que les autres.
Les gémissements de douleur d’un être aimé sont les pires sons que l’on puisse supporter.
Chagrin ? Oui, je vais t’expliquer, Léo. De même que le charognard, le chagrin est un faux chat. Celui-ci est fait de plomb, d’eau et de sel.
Ce qu'il y a, c'est qu'enfance et résignation ne sont pas compatibles. se résigner à la perte, lorsqu'on a douze ans, c'est faire entrer quelques millimètres, quelques milligrammes de mort dans le plus vivant du corps de l'enfance. ce n'est pas grand chose, mais tout de même. Je ne voulais pas me laisser entamer.
Ce livre est simplement magnifique. On veut tous épargner les enfants face à la mort mais si vous lisez ce livre vous verrez à quel point c’est essentiel de partager avec eux. J’ai fondu en larmes à un moment du roman tellement c'était fort, tellement comme l’heroine Je les retenais en moi. Chacun s’enferme dans son propre deuil ignorant ce que vit l’autre, ignorant surtout qu’on
peut s’accompagner pour retrouver la vie.