Ludivine Bantigny
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Il fallait injecter de nouveaux formatages et d’abord la grande idée qu’il n’y avait pas d’alternative.

Ludivine Bantigny
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Si le nom de révolution a subi tous les assauts, il importe de revenir à ce que les révolutions ont d’essentiel sur le fond : rupture avec les routines de l’ordinaire, perte de légitimité des pouvoirs en place, extension du politique, effets de dévoilement sur les puissants. La révolution est une manière de rompre avec l’obéissance et l’allégeance. 

Ludivine Bantigny
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L’événement révolutionnaire bouleverse le rapport à l’histoire, au passé comme au futur. Car ce qui arrive survient parfois en contradiction frontale avec ce que l’on attendait. 

Ludivine Bantigny
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L’événement révolutionnaire rompt avec les colères solitaires et les sentiments isolés, esseulés.

Ludivine Bantigny
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Lieu de délices et de félicité, les champs Elysées grecs et romains sont le paradis des Anciens. A la fin du XVIIe siècle, en donnant ce nom à une voie parisienne, on imaginait que ce paradis-là serait aussi terrestre.

Ludivine Bantigny
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La Révolution, critique autant que création, dit bien l'envers des sociétés. Car elle expose tout ce qu'il y a de convention, d'obéissance et de soumission, de normes auxquelles il faut être conforme, dans un système qu'elle veut briser.

Ludivine Bantigny
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Face à un système bien organisé, la prémisse d’une révolution tient sans doute dans la dés-adhésion : se désassigner pour devenir sujet. Elle suppose deux dimensions, théoriques et pratiques : le dévoilement, opéré dans la capacité à déjouer et dénouer les chaînes de la domination en les montrant pour ce qu’elles sont ; la mise en oeuvre de contre-conduites puisées au refus

de la passivité et à l’auto-organisation.

Ludivine Bantigny
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C'est le propre des « temps modernes » : l'humanité y est garante de son destin ; plus de transcendance, ni de tradition pour éclairer son chemin. Elle est maîtresse de son action et cette immense responsabilité devant la tâche à accomplir peut certes plonger dans un vertige. Mais ce souci du monde et de l'avenir fait aussi agir. Notre temps n'a rien d'un pur enfermement dans le

présent. Il est pétri de fidélités au passé. Et, par toutes sortes de pratiques mêlant humilité et solidarité, beaucoup imaginent aussi lui offrir des alternatives.
Dans "Les Misérables", Enjolras s'écriait, peu avant de mourir, sans que personne alors puisse bien sûr le démentir : « Citoyens, le XIXe siècle est grand, mais le XXe siècle sera heureux. » Le XXIe siècle n'a

pas encore trouvé son épithète – et c'est tant mieux. Il est en cours. Pour autant, sans l'enterrer dans tel ou tel mot qui déjà l'emprisonnerait, chacune et chacun peut bien le concevoir et même le rêver. Il s'agit même peut-être de faire histoire encore et dès lors de goûter à l'avenir, sans le prédire. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         

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Ludivine Bantigny
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Chaque fait ne recèle-t-il pas un jugement ? Son choix même, où la sélection s’opère – sans se dire le plus souvent -, n’est-il pas déjà engagement ?

Ludivine Bantigny
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La Commune est de ces moments qui brisent la ronde des aiguilles, le battement des horloges et le temps mécanique. C’est un temps dense, réveillé, ravivé. Un coup porté aux chronologies trop tranquilles – et à l’hégémonie d’un ordre bien rangé.

Ludivine Bantigny
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Le terme de « crise », dans sa malléabilité et sa complexité, commence à s'imposer au milieu des années 1970. Il s'infiltre dans les consciences collectives par différents biais, notamment dans les occurrences répétées des discours politiques et médiatiques. Peu à peu, tout un chacun doit « s'y faire », et donc s'y résigner, accepter la probabilité que sa vie va changer.

Ludivine Bantigny
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Accueillir les morts comme s’ils demandaient justice n’est pas se ligoter au passé mais accepter qu’ils soient présents, de temps en temps, pour vivre « non pas mieux, plus justement ».

Ludivine Bantigny
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Le temps mesuré, quantifié, exigeant est davantage celui du capital et du salariat comme rapport social

Ludivine Bantigny
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L'ère gaullienne (page 116). Cette ère est donc marquée par le charisme, la puissance du « verbe » gaullien, mais aussi par le sens tactique et la lucidité politique du Général de Gaulle. Son idéal réside dans la grandeur et l'indépendance nationale : il s'agit de redonner à la France un statut de grande puissance. C'est pourquoi de Gaulle ne saurait défendre une Europe

supranationale.

Ludivine Bantigny
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Une République fragile dans une société modernisée (page 103). Lorsque se dessinent les élections de janvier 1956, Mollet fonde le Front républicain, sorte de rappel du Front populaire. Son gouvernement instaure la troisième semaine de congés payés et, pour les personnes âgées, un Fonds national de solidarité financé par la « vignette » automobile.

Ludivine Bantigny
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1940-1945 : les années de tourmente (page 73). Le journal catholique La Croix peut ainsi proclamer : « La France sans Dieu a vécu ». Le régime revendique un retour à l'ordre moral, par la référence appuyée aux valeurs chrétiennes.

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Toute élaboration, aussi scientifique qu’elle soit, est toujours située : c’est située qu’elle se déploie

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Il faut répondre à cette question. Je le tente à partir d’une expérience singulière, celle d’une réflexion sur le temps, sur l’événement et l’engagement. Je m’y essaie avec ce « je » qui trop souvent hésite et se tait, se cache dans le hors-champ des pages ou les coulisses des livres d’histoire, rideaux fermés

Ludivine Bantigny
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La voie de l’émancipation est au prix de l’action : c’est un chemin escarpé, non le fleuve paisible d’un temps qui, imperturbable, irait calmement vers la mer

Ludivine Bantigny
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Les algériens morts à Paris un soir d’automne 1961 sont rejetés hors du temps de leurs contemporains : ils meurent deux fois, du massacre et de l’oubli