Jean-Christophe Grangé
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" Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort. " C'était une connerie. Du moins dans son acception banale et contemporaine. Au quotidien, la souffrance n'endurcit pas. Elle use. Fragilise. Affaiblit. Freire était payé pour le savoir. L'âme humaine n'est pas un cuir qui se tanne avec les épreuves. C'est une membrane sensible, vibrante, délicate. En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée,

hantée.

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Ce qui est triste, ce n'est pas seulement que le nazisme ait existé, qu'il ait contaminé un peuple entier et provoqué le massacre de millions de personnes, ni que cette monstruosité persiste encore aujourd'hui, partout sur la planète. Le plus triste, vraiment, c'est qu'il y ait une telle haine au fond de chacun de nous. Sans exception.

Jean-Christophe Grangé
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Mais il y aura toujours les apôtres de la bonne conscience. L'immense armée de ceux qui ne font rien et jugent toujours. Sans offrir la moindre solution.

Jean-Christophe Grangé
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A l'hôpital Sainte Anne, un service s'est spécialisé dans le Paris shokogun (le syndrome de Paris).
Chaque année, une centaine de Japonais sont si déçus par la ville qu'ils sombrent dans la dépression ou la paranoïa.
Ils sont internés, soignés, rapatriés.
Naoko n'en est pas là.
Elle a le coeur dur - merci papa - et n'a placé, a priori, aucun espoir romantique

ici.

Jean-Christophe Grangé
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-- Marcel, dis-moi une chose : pourquoi les enfants roms sont-ils si sales ?
-- Ce n'est pas de la négligence, Louis. C'est une vieille tradition. Selon les Roms, un enfant est si beau qu'il peut attirer la jalousie des adultes, toujours prêts à jeter le mauvais œil. Alors on ne les lave jamais. C'est une sorte de déguisement. Pour masquer leur beauté et leur pureté aux yeux des

autres.

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Jean Cocteau avait piqué une réplique à Pierre Reverdy et l'avait placée dans les dialogues d'un film de Robert Bresson: " Il n'y a pas d'amour. Il n'y a que des preuves d'amour." instantanément la phrase s'était élevée au rang de maxime universelle. Passan avait toujours perçu dans cette formule une vérité profonde: en amour, seuls les actes comptent, les mots ne coûtent rien.

Jean-Christophe Grangé
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Le diable ne donne rien pour rien. Au moment où le sujet meurt, Satan propose son marché. La vie sauve contre une totale soumission. La promesse de faire le mal. On appelle cette "transaction" le Serment des Limbes...."Lex est quod facimus". Le possédé écrira la loi nouvelle par ses crimes.

Jean-Christophe Grangé
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Les garçons de leur génération étaient des échalas aux cheveux orange, peu intéressés par les filles, encore moins par le sexe, qui vivaient par procuration à travers les jeux video, la mode, les drogues.
Satisfaits d'eux-mêmes, complètement passifs, ils se croyaient originaux.

Jean-Christophe Grangé
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Le nom "Selva de las Almas" était noté. Elle se demanda soudain pourquoi Joachim lors de la séance d'hypnose, et avant lui Roberge dans son journal, avaient traduit en français ces termes par "forêt des Mânes". "Âmes" et "mânes" ne signifient pas tout à fait la même chose...
- Il y a des légendes, répondit Beto à la question. Pour désigner les esprits de la forêt, on utilise

plusieurs mots. Almas (âmes), Espirutus (esprits), Fantasmas (fantômes). En réalité, il s'agit encore d'autre chose... Les Indiens disent de cette forêt qu'elle est "non née". C'est un monde d'avant les hommes. Les esprits "non nés" se déplacent sur les embalsados parce qu'ils sont eux-mêmes des "âmes errantes".

Jean-Christophe Grangé
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Le prêtre haussa les sourcils sans répondre. Il plia son étole puis ôta son aube, révélant un tee-shirt noir frappé du logo des Red hot Chili Peppers.

Jean-Christophe Grangé
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Elle fouilla dans son sac et regarda son portable.
Pas de message.
Donc, pas de cadavre.
Elle s'aperçut qu'elle attendait aussi un appel de Féraud. C'était décidément son destin. Elle n'était pas seulement abonnée à Orange. Mais aussi, mais surtout, au désir d'être aimée.
Un abonnement à perpétuité.

Jean-Christophe Grangé
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Souvenez-vous : les dieux n’aiment pas qu’on cherche à les imiter.

Jean-Christophe Grangé
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Il vomissait la société d'aujourd'hui prétendant tout interdire au nom du bien. jamais il ne contribuerait à cette dictature larvée, écoeurante, la pire de toutes : celle de la bonne conscience.

Jean-Christophe Grangé
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D'abord, elle lui avait enseigné le langage des signes afin de pouvoir communiquer plus spontanément. Ensuite, elle lui avait expliqué que la vraie révolte n'est pas d'agir en fonction d'un adversaire mais de l'effacer purement et simplement. Agir comme s'il n'existait pas. Alors seulement on était libre. On pouvait identifier ses propres désirs.

Jean-Christophe Grangé
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- Sur la scène de crime, Langleber me fait signe de venir. Je m'attends à ce qu'il me livre un scoop. Le détail qui tue, genre téléfilm. Là, il me dit à voix basse : "L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain. " Je lui dis : "Quoi ?" Il continue : "Une corde au-dessus d'un abîme."
- C'est du Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra.
- C'est ce qu'il m'a dit,

ouais. Mais qui a lu Nietzsche à part ce con ? (Il ajouta, sourire aux lèvres :) Et toi, bien entendu.

Jean-Christophe Grangé
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Un sourire, un regard attentionné, et cela lui aurait fait sa journée. Mais même ces petites attentions, il n'avait pas été foutu de lui accorder. Et quand par miracle cela arrivait, c'était elle qui réagissait avec maladresse.
Elle était trop avide d'amour, comme un affamé mord la main qui lui tend la nourriture.

Jean-Christophe Grangé
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Peu importait l’échec de son plan et comment elle avait été démasquée. Ce qui comptait, c’était qu’elle s’était trompée encore une fois. Durant des semaines, des mois, ce projet l’avait maintenue debout. Mais la haine est une impasse, un mirage. Réussite ou échec, le goût est toujours le même : l’amertume...

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Mon désir envers Sarah était inextinguible. Deux heures d'étreintes n'avaient pas suffi à m'apaiser. Il ne s'agissait ni de jouissance ni de plaisir, mais d'une alchimie des corps, attirés, attisé, comme destinés à brûler l'un pour l'autre. Pour l'éternité.

Jean-Christophe Grangé
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Son visage sombre était jeune, mais au moindre sourire son expression prenait la beauté ambiguë d'un couteau.

Jean-Christophe Grangé
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-"Nono était traumatisé, bien sûr, mais il possédait une force de caractère peu commune. Les enfants disposent toujours d'une réserve d'innocence qui leur permet de triompher de beaucoup d'abjections;"