Christine Féret-Fleury
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C'est un cadeau que je me suis fait à moi même. J'ai décidé de ne plus attendre ceux des autres. Désormais, je vais prendre soin de moi. Je vais m'offrir tout ce que je désire.

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Les hommes ne lisent pas dans leur bain. D'ailleurs, les hommes ne prennent pas de bain, ils sont toujours pressés, et le seul moyen de les faire tenir tranquilles, c'est de les poser sur un canapé devant une demi-finale de Ligue des champions.

Christine Féret-Fleury
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" A Versailles, on est ce qu'on prétend être ."

Christine Féret-Fleury
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C'est ainsi, je suppose, dans la plupart des couples. On se raconte l'un à l'autre avec passion, on croit tout savoir, tout comprendre, tout accepter, et puis la première fêlure arrive, le premier coup, pas forcément donné avec méchanceté, non, mais donné, et tout vole en éclats… et on se retrouve nu et seul, à côté d'un étranger lui aussi nu et seul.

Christine Féret-Fleury
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- Quel jour sommes-nous, déjà ? Je devrais avoir un calendrier, ici, un agenda, je ne sais pas…
- Ou un téléphone portable, ajouta la jeune femme en réprimant un sourire.
- Plutôt mourir.

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En chaque être humain habite une innocence qui lui est propre.

Christine Féret-Fleury
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- Oh, ceux-là ! [Mon père Soliman] dit que ce sont des "coucous". C'est drôle, non ? Comme les oiseaux.
Ils ont trois ou quatre fois les mêmes pages à la suite, ils n'ont pas été bien faits, tu comprends ? On ne peut pas les lire. Enfin, pas vraiment. Fais-voir celui-là ?

L'enfant tendit le cou, ferma les yeux, renifla.
- Je l'ai essayé. L'histoire est idiote (...)

et ... Je m'ennuyais tellement que j'ai mis des feuilles de menthe dedans, pour qu'au moins il sente bon.

Christine Féret-Fleury
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J'ai le droit de rêver. Même l'impossible. Après tout, ceux qui les premiers ont abordé les côtes de l'Amérique partaient, eux aussi, à la poursuite d'un rêve fou. Sans les fantaisistes, les rêveurs, les idéalistes (un mot nouveau, que je viens d'apprendre et qui me plaît beaucoup), rien de grand ne se ferait en ce monde. Absolument rien. Il faut y croire !

Christine Féret-Fleury
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Il était tombé amoureux comme on passe au travers d'un plancher vermoulu : sans même songer à se garantir de l'imprévisible chute .

Christine Féret-Fleury
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Chân noua sa ceinture et s'assura qu'elle n'avait rien oublié : dans une sacoche, sa fronde et sa provision de galets ; son couteau à manche d'os ; son arc et son carquois, taillé dans une peau de marmotte....Chaân possédait maintenant un arc à sa taille...

Christine Féret-Fleury
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Rageusement, j'ai essuyé mes joues mouillées.
- Ce n'est pas normal qu'on ait sauvé d'abord les passagers de première classe. Ce n'est pas normal que la mort des pauvres, des Italiens, des Slaves, des Juifs ait moins d'importance que la mort d'un membre de votre classe privilégiée, Jack. Et ce n'est pas normal que certains se croient destinés à dominer le monde, uniquement parce

qu'ils ont les yeux bleus et les cheveux blonds.

Christine Féret-Fleury
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Les hommes ne lisent pas dans leur bain. D'ailleurs, les hommes ne prennent pas de bain, ils sont toujours pressés, et le seul moyen de les faire tenir tranquilles, c'est de les poser sur un canapé devant une demi-finale de Ligue des champions.

P47

Christine Féret-Fleury
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Je baisse la tête, ce que je ne vois pas n'existe pas. Si je ne le regarde pas, il va peut-être disparaître, éclater comme ces dragons de papier mâché qui hantent les rues pour la fête du Nouvel An, leur langue rouge dardée peut très vite s'enflammer, grésiller et se racornir, devenir noire, devenir cendre, devenir...
...rien.
Il n'est rien. Il n'a pas de place dans mes

rêves.
Quand je suis en Chine.

Christine Féret-Fleury
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[A propos de Versailles ]

En revanche , y tenir conversation loin des oreilles indiscrètes représentait un véritable exploit . Un mot prononcé trop haut était aussitôt repris par cent bouches, coulait dans mille oreilles avides , s'évadait du palais pour courir la ville , roulait carrosse, gagnait Paris où les rues bruissaient de son écho répété . Le mot enflait ,

s'alourdissait , de ruisselet devenait fleuve , cascade, torrent ; qui pouvait prédire quels effets sa fureur , une fois déchainée produirait ?

Christine Féret-Fleury
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Au fond, elle comprenait Soliman. Lui au moins ne faisait pas semblant de mener une vie "normale". Il s'était retranché, volontairement, dans une forteresse de papier dont il envoyait, régulièrement, des fragments à l'extérieur, comme autant de bouteilles à la mer, des gestes d'offrande et d'affection destinés à ses semblables, ceux qui affrontaient, hors les murs, la vraie vie. (p. 104)

Christine Féret-Fleury
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"Voici la vague. Elle s'incline pour regarder les marins qu'elle va noyer, rouler dans son estomac d'algues noires, et les dévorer; c'est un tigre.
[...]
Voici la montagne, continue-t-il. Son front est couronné de nuages. Aux humains qui s'agitent à ses pieds, elle n'accorde pas un regard. Le ciel est son domaine. C'est un vieux sage qui fume sa pipe."

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Parce que c'est si long d'expliquer pourquoi on aime un livre. Et moi, je n'y arrive pas toujours. Il y a des livres, quand je les ai lus, je me sens ... voilà. J'ai des choses qui remuent à l'intérieur. Mais je ne peux pas les montrer.

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- Il vous arrive de lire des romances ? interrogea-t-elle sans se retourner.
- Je vais vous surprendre, répondit-il. Oui. Parfois.
- Que se passe-t-il à la page 247 ?
Un temps s'écoula : il semblait réfléchir à sa question. Ou peut-être poursuivre un souvenir. Puis il dit :
- A la page 247, tout semble perdu. c'est le meilleur moment, vous savez.

Christine Féret-Fleury
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- (...) Vous nous voyez comme ça, des... espèces de médecins de l'âme (...)
Comment lui dire que oui, c'était un peu ça ? Qu'elle avait fini par croire, non, par acquérir la certitude que dans l'épaisseur des livres se cachaient à la fois toutes les maladies et tous les remèdes ? Qu'on y rencontrait la trahison, la solitude, le meurtre, la folie, la rage, tout ce qui pouvait vous

prendre à la gorge et gâcher votre existence, sans parler de celle des autres, et que parfois pleurer sur des pages imprimées pouvait sauver la vie de quelqu'un ? Que trouver votre âme soeur au beau milieu d'un roman africain ou d'un conte coréen vous aidait à comprendre à quel point les humains souffraient des mêmes maux, à quel point ils se ressemblaient, et qu'il était peut-être

possible de se parler- de se sourire, de se caresser, d'échanger des signaux de reconnaissance, n'importe lesquels- pour essayer de se faire un peu moins mal, au jour le jour ? (p. 152)

Christine Féret-Fleury
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Au moral, eh bien, sache-le tout de suite, cher journal : je collectionne tous les défauts de la terre. Je suis désordonnée, trop curieuse, étourdie, maladroite, peu soigneuse, rêveuse, insolente, irritable, susceptible... et j'en oublie ! Je ne parlerai pas de mes qualités. Mes camarades d'école disaient de moi que j'étais "un chic type". Je ne sais pas très bien ce qu'elles entendaient

par là, mais les compliments sont si rares que j'ai empoché celui-là avec reconnaissance.