Sophie Dabat
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Si elle avait imaginé y lire une hâte et une inquiétude légitimes, elle y découvrit une douceur sensuelle qui la bouleversa, et elle sut en une seconde que l'attirance qu'elle éprouvait pour lui était partagée. Son regard était plus éloquent que des mots, et le désarroi qu'elle avait ressenti depuis leur dernière rencontre laissa soudain place à une certitude. Ils étaient destinées

l'un à l'autre, elle en était persuadée. Quel que soit le lien qui les unissait, celle-ci était plus fort que leurs différences culturelles, religieuses et sociales.

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Même si c'était elle qui avait gagné ce duel, elle ressentait leur affrontement comme une défaite de sa part. Elle avait conquis la victoire aux armes, mais il lui avait fait perdre ses moyens, l'avait détournée de Freyja, et l'avait poussée à lui faire grâce, à lui offrir une échappatoire. À cause de lui, elle s'était sentie... femme et cela, elle le considérait comme un échec.

Sophie Dabat
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Il hausse le ton.
- C'est clair?
- Comme de l'eau de roche.
Ballard éclate de rire.
- Dit sur ce ton si sympathique qui sous-entend "cause toujours, connard."
- Oh, vous êtes télépathe, en plus ?
- Allez, filez.

Sophie Dabat
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Maintenant, c’est toi mon bouclier. Tu es le bouclier qui me protègera et m’abritera, et tu le resteras jusqu’à la fin de nos jours.

Sophie Dabat
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Les lèvres moites de Dave m’effleurent la joue, ratant ma bouche de justesse, et je réprime la pulsion subite de fracasser ma pinte sur son crâne. Pas envie de me brouiller avec un collègue que j’apprécie et respecte. Enfin, d’habitude, parce que là, de seconde en seconde, ces deux notions dégringolent en flèche.

Sophie Dabat
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Réprimant un haut-le-coeur, le Divisionnaire se prit soudain à envier ces grandes figures littéraires qui avaient tant contribué à sa vocation. Ce n’étaient pas Jules Maigret, Hercule Poirot, Miss Marple ou Sherlock Holmes qui risquaient de se retrouver face à un tel engin – moucheté de bribes de pizza – comme arme du crime ! Sans parler de « l’endroit » où il avait fallu le

récupérer ! Il empocha cette énième preuve avec ostensible malaise et gagna le hall de l’hôpital, encore plus bondé que la fois précédente de journalistes, photographes et cameramans. Les médias américains avaient enfin fait le déplacement...

Sophie Dabat
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_ T'es complètement folle, Marie, on te l'a déjà dit ?
Je lui lance un petit sourire en coin.
_ Mon reflet, chaque matin, mais ça fait longtemps que je ne l'écoute plus, il dit que des conneries !

Sophie Dabat
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Parce que non, je ne l'ai pas tabassée, mais par contre, je ne me suis pas gênée pour l'assommer et l'enfermer dans les chiottes juste avant de partir - non seulement ça m'assurait qu'elle n'appellerait pas de renforts dès que j'aurais le dos tourné, mais ça m'a également fait énormément plaisir. Et j'ai même pris la peine de bidouiller la serrure pour donner l'impression qu'elle

s'était enfermée dedans, histoire que ça donne l'impression qu'elle a fait un malaise et s'est assommée en coulant un bronze. La grande classe.

Sophie Dabat
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Je suis submergée par les Ombres.
Elles grouillent, elles se pressent sur moi, me dévorent, me rongent, me submergent. Elles s'enfoncent dans mon corps par une multitude de plaies.
Je hurle.
De peur, pas de douleur.
Je ne ressens aucune souffrance, même si je suis terrorisée.
Personne ne vient à mon secours.

Sophie Dabat
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Entraînée sur ma lancée, je dégringole de l'autre côté de son meuble et plaque mon chef vénéré au mur. On vénère toujours mieux les idoles quand elles sont accrochées à une cloison, vous ne trouvez pas ? Si je déniche quelques clous, je pourrai même lui rejouer une belle scène de crucifixion, j'ai déjà été aux premières loges, je saurai faire un duplicata assez crédible. Sous

l'effet du mouvement, sa chaise valdingue - il trébuche dessus - et un pied se brise. Je le ramasse de la main gauche et en applique le bout plein d'écharpes sous la paupière inférieure de mon boss.

Sophie Dabat
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Son annonce a causé une joie quasi hystérique à Kerry, qui s'est déjà imaginé jouer avec un poupon grandeur nature ; allégresse que j'ai aussitôt tempérée en lui expliquant que non seulement Trixie ne venait pas souvent, mais qu'un nourrisson avait des manières bien particulières, à savoir que ça pisse et ça chie tout le temps, et que ça pleure en continu. Kerry a tiré la gueule

trois minutes avant de reprendre sa litanie de "on va avoir un bébé!" comme si c'était un projet collectif, et Djuka m'a jeté un regard plus noir que si j'avais proposé de foutre le Gniard au congélo histoire que son père puisse le découvrir bien frais à son retour - s'il revient un jour.

Sophie Dabat
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Aussitôt, le cœur débordant d’émotion, Inge mit un genou à terre.
- Je suis prête.

Sophie Dabat
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Je continue à avancer, la boule dans ma gorge remontant de plus en plus.
Je me répète une phrase en boucle dans ma tête :
Si elle était morte, ils auraient cessé de s'acharner.
Si elle était morte, ils auraient cessé de s'acharner.
Si elle était morte, ils auraient cessé de s'acharner.

Sophie Dabat
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"Cette fois, Blanche ne chercha pas à réprimer ses larmes. S'essuyant les joues et incapable d'articuler un mot, elle hocha la tête et lui adressa un sourire tremblant. La vie reprenait enfin son cours normal..."

Sophie Dabat
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Personne ne m’a prévenue que c’était une connerie d’épouser Thibault, et personne ne l’a averti d’arrêter de jouer au gogol quand il a décrété qu’il n’avait « pas eu l’occasion de vivre » et qu’il m’a plaquée pour piquer sa crise d’adolescence. Donc j’estime que je n’ai plus besoin qu’on me donne de conseils, je suis assez grande pour me planter toute

seule !

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- Tu en es sûr ?
- Certain, affirma l'hippocampe avec un haussement de nageoire

(Le choix de l'hippocampe, S. Dabat)

Sophie Dabat
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Tu es une chieuse. Une tarée. Une folle dangereuse, asociale, borderline, rancunière, suicidaire et même vaguement sociopathe sur les bords, mais tu étais devenue un vrai repère dans ma vie [...].

Sophie Dabat
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Mon patron m'adresse un sourire fraîcheur Gitanes. S'il ne portait pas un tee-shirt au logo au logo du TATTOOBON, on n'imaginerait jamais que ce quinquagénaire blafard, au physique d'ingénieur informaticien et au visage plus amorphe qu'un marshmallow périmé, gère un studio de tatouage. Rien en lui ne clame le rebelle ; tout est terne : cheveux gris et mous, peau de fumeur, paupières

tombantes, petites lunettes rondes, fringues passe-partout. Même ses dents sont beigeasses.

Sophie Dabat
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Lily la tatoueuse is back, les gars, et ça va saigner sur vos couennes !

Sophie Dabat
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Rowan tremblait de peur. Il lui semblait que ses mains, plaquées sur la paroi humide de sa cachette, grelottaient si fort que ses poursuivants entendraient à coup sûr les vibrations et le repéreraient. Il serra les mâchoires et crispa les paupières, força son souffle à ralentir et tenta désespérément d’écouter les bruits provenant de la pièce.