«On peut toujours construire un trône avec des baïonnettes. Mais il est difficile de rester longtemps assis dessus.»
-- Extrait du journal Libération - Août 1991
Ces gens sûrs, censés représenter le peuple, sont spécialement amenés en car pour la circonstance.
Ses rencontres avec les travailleurs ne sont qu'une mascarade.
Quelques personnes soigneusement triées sur le volet bavardent avec lui, entourées d'un gigantesque cordon de forces de sécurité.
Je tentais à tout prix de mettre un peu de chaleur humaine dans cette oasis communiste aseptisée.
Quand le public écoute, l'atmosphère s'en trouve changée.
La foule est versatile, c'est la raison pour laquelle je redoute ses moments d'euphorie.
Tous haïssent indifféremment l'hypocrisie, le mensonge, l'autosatisfaction, l'assurance dont le pouvoir est pétri.
Reposant sur un cynisme profond, ce système révèle parfois sa vraie nature, avec d'autant plus d'insolence qu'il s'adresse aux proches du nomenklaturiste.
L'individu demeure un rouage et il ne doit pas oublier à qui tout cela appartient.
Si les temps ont changé, l'esprit est resté le même.
Le grand défaut de Gorbatchev - son incapacité à prendre les mesures décisives qui s'imposent - s'est révélée dans toute sa splendeur.
Après Brejnev, quel leader soviétique n'eût pas été accueilli en héros, pour peu qu'il fût capable d'assembler correctement une phrase ?
Malgré la vague d'enthousiasme qui soulevait le pays, je sentais que nous nous heurtions à un mur.
Mes adversaires manquaient à ce point de psychologie que leurs tentatives se retournaient contre eux.
Aujourd'hui, la situation a changé.
J'ai conservé mes adversaires, mais j'ai de mon côté les millions de moscovites.
Fourrez vous bien dans le crane, général, que dans toute votre action vous devez travailler non seulement main dans la main avec les organes du parti, mais encore, et exclusivement, sous leur direction.
Pirojkov (vice président du K.G.B.) au général Kornilov (responsable local du K.G.B. de Sverdlovsk).
