Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

Une personne méchante était une personne qui semblait telle aux yeux d’un homme qui détenait en lui la science du bien et du mal, du moins si cet homme pouvait percer les secrets les plus intimes de la personne en question.

Emmanuel Le Roy Ladurie
Emmanuel Le Roy Ladurie

La décadence économique, commune au Languedoc et à bien d’autres régions du sud de l’Europe, n’est pourtant ni fatale ni universelle. Dans l’Aquitaine moins développée, Toulouse, comme au XIXe siècle, marche à contre-courant de sa région, et donne depuis quarante ans l’exemple d’une éclatante fortune. Grande ville du Languedoc (155 000 habitants en 1911), elle est aussi en

1914 l’agglomération française la plus éloignée du front. Elle est donc choisie comme zone-refuge pour l’industrie de guerre (explosifs, aviation). Grâce à Latécoère, Daurat, Guillaumat, Mermoz, Saint-Exupéry, elle devient après 1919 la puissante cité française de l’aéronautique, tête de ligne de l’Atlantique-Sud et centre actif de production d’avions. En 1962Sud-Aviation,

société nationale, venait en tête de la production européenne, grâce à la célèbreCaravelle. Quant à l’industrie chimique, fondée en 1924-1928 par l’État pour l’exploitation de brevets allemands dont les industriels français ne voulaient pas, elle détenait la première place en France pour l’azote industriel et ses sous-produits. L’énergie était fournie par les barrages des

Pyrénées et du Massif central, et par le gaz de Saint-Marcet et de Lacq. Ainsi, les capitaux d’État, aidés par l’initiative locale, ont changé le destin de cette ville, que Basville en 1698, jugeait à jamais impropre au commerce et à l’industrie, en raison de « l’indolence espagnole » de ses habitants. L’évolution toulousaine a valeur d’exemple : dans le renouvellement des

structures économiques, le fait urbain doit jouer un rôle aussi important que la reconversion agricole.

Dans cette perspective cependant, le Languedoc tout entier paraît bien placé. La construction d’un axe Rhône-Rhin, les techniques d’avant-garde (canalisation du Bas-Rhône, usines atomiques diverses, certes contestées), le tourisme enfin confèrent un avantage décisif à

cette province voisine de la mer et d’un grand fleuve à vocation européenne.

L’implantation massive des« pieds-noirs »,de 1960, l’a bien montré : mer et autour soleil, au XXe siècle, peuvent être des motifs de peuplement plus importants que vigne et charbon. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          120

Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke

Ce que la science affaiblit, et finit par éliminer, ce furent les innombrables religions dont chacune prétendait, avec une incroyable arrogance, qu'elle seule détenait la vérité et que ses millions de rivales ou de prédécesseurs s'étaient tous trompés.

François Mauriac
François Mauriac

A mesure qu'elle parlait, Thérèse faisait exprès de rejeter les cheveux qui ombrageaient son front trop vaste ; elle découvrait ses oreilles ; et ce geste accompli avec négligence, mais qui lui coûtait un effort héroïque, elle s'étonnait de ne pas en voir tout de suite l'effet, _ tant nous avons peine à comprendre que souvent l'amour ne tient aucun compte des apparences, que cette mèche

blanche que nous souhaitons de lui cacher l'attendrirait, bien loin de lui déplaire, s'il la voyait ; mais il ne la voit pas. Non, ce n'était pas une femme à demi détruite que Georges dévorait des yeux, mais un être invisible qui s'exprimait dans un regard, dans cette voix un peu rauque et dont la plus simple parole avait pour lui une valeur, une importance démesurée. En vain Thérèse

montrait-elle à cet enfant son front dévasté, il détenait le privilège de la contempler en dehors du temps, désincarnée.C'est toujours le mystère d'une âme que la passion, même coupable, nous découvre ; et toute une vie de souillures n'altère pas cette splendeur d'un être tel que nous le livre l'amour. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          60

Sebastian Fitzek
Sebastian Fitzek

Aux yeux du maître chanteur, quelqu’un méritait la mort au point qu’il vaille la peine d’éliminer six cents innocents avec lui. Ou bien il s’agissait d’un prisonnier qu’on emmenait quelque part, incognito, surveillé par un sky marshal. Ou un espion ? Quelqu’un qui détenait un secret quelconque, un témoin capital disposant d’informations économiquement ou politiquement

dangereuses ?

Emily Ruskovich
Emily Ruskovich

Le problème, ce n'étaient pas les poupées. Rien d'aussi tangible que ça. C'était plutôt une impression. Comme si, pendant les premières années de sa vie, toutes les choses la dominaient parce qu'elles possédaient une forme de savoir et d'indiscrétion. Les clôtures, le papier peint, la pelouse à certaines heures du jour. Ces choses lui lançaient des regards noirs ou lui souriaient.

Même un objet aussi banal que le fauteuil bleu à roulettes dans le bureau détenait un pouvoir sur elle, par le murmure venu d'une autre dimension qui s'élevait comme un nuage de poussière quand ses poings martelaient les coussins. Il y avait une certaine intensité inhérente à toute chose jusqu'à ce qu'un jour, il n'y en ait plus. Lorsqu'elle le poussait, le fauteuil bleu roulait sur ses

roulettes jusqu'à la fenêtre. Le nuage de poussière était un nuage de poussière. Et quand ça s'est terminé, il n'y a plus eu qu'un manque enfoui en elle, un vide douloureux : l'adolescence. L'ennui.

Brandon Sanderson
Brandon Sanderson

L'information. J'en manquais. Je commençai enfin à saisir ce que mon grand-père se tuait à me répéter. Le vainqueur de la bataille n'était pas nécessairement celui qui détenait la meilleure arme ou commandait la plus grande armée ; c'était celui qui comprenait le mieux la situation.

Hubert Tezenas
Hubert Tezenas

Alexandra n’était ni député, ni sénateur, mais actrice. Dans une ville où tout était politique, elle ne détenait aucun mandat. Mais en un sens, elle aussi avait été élue — élue par les millions de téléspectateurs dont la fidélité avait fait de Pennsylvania Avenue le feuilleton de début de soirée le plus regardé des cinq dernières années. Et même si plus d’un analyste

politique s’était senti obligé de tourner en dérision les multiples rebondissements d’une intrigue où s’entrelaçaient passion et pouvoir, personne n’avait jamais trouvé le moindre reproche à faire au talent ou au charme de sa vedette féminine.

Kim Stanley Robinson
Kim Stanley Robinson

Le capital n’est jamais que le résidu utile du travail fourni par les ouvriers du temps jadis. Il pourrait appartenir à tout le monde et non plus seulement à quelques-uns. Rien ne justifie que le capital soit détenu par une petite noblesse et que tous les autres soient à leur service. Il n’y a aucune raison pour qu’ils nous donnent un salaire et gardent tout le reste de ce que nous

produisons. Non ! le système appelé démocratie capitaliste n’avait rien de démocratique, en fait. C’est pour ça qu’il a si vite cédé la place au système des métanationales, dans lequel la démocratie s’affaiblissait sans cesse devant un capitalisme de plus en plus puissant. Dans lequel un pour cent de la population possédait la moitié de la richesse et cinq pour cent de la

population en détenait quatre-vingt-quinze pour cent. L’histoire a montré quelles étaient les vraies valeurs de ce système. Et le plus triste, c’est que l’injustice et la souffrance ainsi provoquées n’étaient pas nécessaires, puisqu’on avait, depuis le XVIIIe siècle, les moyens de satisfaire les besoins vitaux de tout le monde. + Lire la suiteCommenter

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Kevin D. Mitnick
Kevin D. Mitnick

Ma première rencontre avec un manipulateur a eu lieu pendant mes années de lycée, lorsque j’ai fait la connaissance d’un étudiant totalement accaparé par un hobby appelé phreaking (le piratage téléphonique). Il s’agit d’un type de hacking qui permet d’explorer le réseau téléphonique en exploitant les réseaux et les employés des opérateurs téléphoniques. Cet étudiant

m’a montré les astuces qu’il pouvait mettre en pratique avec un téléphone : par exemple, obtenir n’importe quel renseignement qu’un opérateur téléphonique détenait sur un client ou utiliser un numéro de test confidentiel pour passer gratuitement des appels longue distance. (En fait, ils n’étaient gratuits que pour nous. J’ai découvert beaucoup plus tard qu’il ne

s’agissait nullement d’un numéro confidentiel, et que les appels étaient en réalité facturés à une innocente entreprise.)