Josemaría Escrivá de Balaguer
Josemaría Escrivá de Balaguer

Tu me dis que oui : que tu es décidé à suivre le Christ. Eh bien, tu dois aller au pas de Dieu; non au tien!

Anne Calife
Anne Calife

Quand j’ai remis ma chemise, je me suis rendu compte qu’elle sentait … Oui une odeur de transpiration végétale. La même que celle de… de … ma mère… Oui, Lucille sur une île blanche avec autour du bleu. Que du bleu. Devant, derrière. De temps à autre, je recevais de mon passé des bouteilles avec du papier jauni dedans. Et, là, c’est le présent qui tambourine à la porte.

Anne Calife
Anne Calife

Figures de proues, les souvenirs surgissaient sans cesse dans le liquide du quotidien. Mon passé ne cessait me tendre des miroirs, où se reflétaient paroles, odeurs, gestes. Oublier. Tout? Est-ce qu’on peut seulement? Et puis la mémoire serait peut-être la seule protestation contre la maladie mentale? Ne rien se rappeler, c’est entendre tinter derrière soi le grelot de la folie. Oui mon

passé est là, impérieux, pressant. Un énorme paquet encombrant. D’accord, d’accord, Lucille se mutilait parce qu’elle souffrait trop. Bien. Parce que la douleur physique en remplaçait une autre plus grande, encore. Bon. Et alors? Ce passé, quoi en faire aujourd’hui? Vieilles souffrances, plaies, quel sens leur donner?

Anne Calife
Anne Calife

Quand j’ai remis ma chemise, je me suis rendu compte qu’elle sentait … Oui une odeur de transpiration végétale. La même que celle de… de … ma mère … Oui, Lucille sur une île blanche avec autour du bleu. Que du bleu. Devant, derrière. De temps à autre, je recevais de mon passé des bouteilles avec du papier jauni dedans. Et, là, c’est le présent qui tambourine à la porte.

Louis C.K.
Louis C.K.

[À propos des relations hommes/femmes] Le courage qu'il faut aux femmes pour accepter de sortir avec un homme est inimaginable. Une femme qui dit oui à un homme est littéralement fou et mal avisé. Comment elles font pour encore sortir avec des gars, si l'on considère qu'il n'y a pas de plus grande menace pour les femmes que les hommes? Universellement et historiquement, nous sommes la

principale cause de danger pour les femmes, la pire chose qui leur est jamais arrivé. Tu sais ce qu'est la principale cause de danger pour nous? Les maladies cardio-vasculaires.

Loïc Decrauze
Loïc Decrauze

[Jack Lang et le projet de Constitution européenne. ] (…) c’est un oui en cul de poule qui est susurré… il cumule tous les défauts ce traité, il ne mérite même pas le ronflant statut de Loi fondamentale pour Lang, mais il permet tout de même un minuscule pas pour l’Europe et un grand bond pour les rodomontades politiques… Alors voilà, même ce quasiment rien, ce presque néant,

cet effleurement du vide, il « prend » le Lang. Saluons ce sens aigu du sacrifice qui en oublie même la conscience du ridicule.

Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

Soudain, Hannibal comprit. Ce cri ... Ce chien ... Bien sûr le chien savait quelque chose ... Dans "Sherlock Holmes aussi, il y avait un" incident du chien". "Quel est l'incident du chien ? demande le fidèle Watson au célèbre détective anglais. - L'incident du chien, répond Sherlock Holmes, c'est qu'il n'y a pas eu d'incident du chien". Enigmatique, eh oui ! Mais tout de même ...

Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock

Andy Warhol : Ils montrent des avortements à la télévision aujourd'hui.

Alfred Hitchcock : Télévision pédagogique ?

AW : Non, la vraie télévision. Ils montrent comment c'est fait et, vous savez...

AH : Pourquoi le font-ils ? Pour que les gens puissent s'acheter un kit d'avortement et le faire à la maison ?

AW : Euh, ça a l'air d'être très

compliqué, ce qu'ils ont montré. Les filles sont attachées sur une sorte de gadget.

AH : Et ils réduisent le cadre sur le vagin ? Oui ??? Vraiment ??? Je ne pourrais jamais être associé à ça. Je dois vous raconter une histoire très drôle. Une femme sort du Sherry Netherlands complètement nue, saute dans un taxi et dit : « 68 East 100th Street. » Ou je ne sais quoi. Le

chauffeur de taxi se retourne, voit cette femme complètement nue et dit : « Vous n'avez pas de porte-monnaie. Comment allez-vous me payer ? » Elle lève la jambe droite pour lui montrer où se trouve l'argent. Et il dit : « Vous n'auriez pas une plus petite coupure ? »

Tove Jansson
Tove Jansson

- Mari, dit Jonna, parfois tu es vraiment trop explicite.

-Ah oui ? Parfois, on doit pouvoir des choses inutiles, non ?
Elles reprirent leur lecture.

Hector Berlioz
Hector Berlioz

Civitella offre, en outre, aux vagabonds, un précieux avantage dont les autres villages semblables sont totalement dépourvus ; c’est une auberge ou quelque chose d’approchant. On peut y loger et y vivre passablement. L’homme riche du pays, il signor Vincenzo, reçoit et héberge de son mieux les étrangers, les Français surtout, pour lesquels il professe la plus honorable sympathie, mais

qu’il assassine de questions sur la politique. Assez modéré dans ses autres prétentions, ce brave homme est assez insatiable sur ce point. Enveloppé dans une redingote qu’il n’a pas quittée depuis dix ans, accroupi sous sa cheminée enfumée, il commence, en vous voyant entrer, son interrogatoire, et, fussiez-vous exténué, mourant de soif, de faim et de fatigue, vous n’obtiendrez

pas un verre de vin avant de lui avoir répondu sur Lafayette, Louis-Philippe et la garde nationale. Vico-Var, Olevano, Arsoli, Genesano et vingt autres villages dont le nom m’échappe, se présentent presque uniformément sous le même aspect. Ce sont toujours des agglomérations de maisons grisâtres appliquées, comme des nids d’hirondelles, contre des pics stériles presque inabordables ;

toujours de pauvres enfants demi-nus poursuivent les étrangers en criant : Pittore ! pittore ! Inglese ! mezzo baiocco[53] ! (Pour eux, tout étranger qui vient les visiter est peintre ou Anglais). Les chemins, quand il y en a, ne sont que des gradins informes, à peine indiqués dans le rocher. On rencontre des hommes oisifs qui vous regardent d’un air singulier ; des femmes, conduisant des

cochons qui, avec le maïs, forment toute la richesse du pays ; de jeunes filles, la tête chargée d’une lourde cruche de cuivre ou d’un fagot de bois mort ; et tous si misérables, si tristes, si délabrés, si dégoûtants de saleté, que, malgré la beauté naturelle de la race et la coupe pittoresque des vêtements, il est difficile d’éprouver à leur aspect autre chose qu’un

sentiment de pitié. Et pourtant, je trouvais un plaisir extrême à parcourir ces repaires, à pied, le fusil à la main, ou même sans fusil.

Lorsqu’il s’agissait, en effet, de gravir quelque pic inconnu, j’avais soin de laisser en bas ce bel instrument, dont les qualités excitaient assez la convoitise des Abruzzais pour leur donner l’idée d’en détacher le propriétaire,

au moyen de quelques balles envoyées à sa rencontre par d’affreuses carabines embusquées traîtreusement derrière un vieux mur.

À force de fréquenter les villages de ces braves gens, j’avais fini par être très-bien avec eux. Crispino surtout m’avait pris en affection ; il me rendait toutes sortes de services ; il me procurait non-seulement des tuyaux de pipe parfumés,

d’un goût exquis[54], non-seulement du plomb et de la poudre, mais des capsules fulminantes, même des capsules ! dans ce pays perdu, dépourvu de toute idée d’art et d’industrie. De plus, Crispino connaissait toutes les ragazze bien peignées à dix lieues à la ronde, leurs inclinations, leurs relations, leurs ambitions, leurs passions, celles de leurs parents et de leurs amants ; il

avait une note exacte des degrés de vertu et de température de chacune, et ce thermomètre était quelquefois fort amusant à consulter.

Cette affection, du reste, était motivée ; j’avais, une nuit, dirigé une sérénade qu’il donnait à sa maîtresse ; j’avais chanté avec lui pour la jeune louve, en nous accompagnant de la chitarra francese, une chanson alors en vogue,

parmi les élégants de Tivoli ; je lui avais fait présent de deux chemises, d’un pantalon et de trois superbes coups de pied au derrière un jour qu’il me manquait de respect[55].

Crispino n’avait pas eu le temps d’apprendre à lire, et il ne m’écrivait jamais. Quand il avait quelque nouvelle intéressante à me donner hors des montagnes, il venait à Rome. Qu’était-ce,

en effet qu’une trentaine de lieues per un bravo comme lui. Nous avions l’habitude, à l’Académie, de laisser ouvertes les portes de nos chambres. Un matin de janvier (j’avais quitté les montagnes en octobre, je m’ennuyais donc depuis trois mois), en me retournant dans mon lit, j’aperçois devant moi un grand scélérat basané, chapeau pointu, jambes cordées, qui paraissait

attendre très-honnêtement mon réveil.

— Tiens ! Crispino ! qu’es-tu venu faire à Rome ?

— Sono venuto... per vederlo !

— Oui pour me voir, et puis ?

— Crederei mancare al più preciso mio debito, se in questa occasione...

— Quelle occasion ?

— Per dire la verità... mi manca... il danaro.

— À

la bonne heure ! voilà ce qui s’appelle dire vraiment la verità. Ah ! tu n’as pas d’argent ! et que veux-tu que j’y fasse, birbonnaccio ?

— Per Bacco, non sono birbone !

Je finis sa réponse en français :

— «Si vous m’appelez gueux parce que je n’ai pas le sou, vous avez raison ; mais si c’est parce que j’ai été deux ans à

Civita-Vecchia, vous avez bien tort. On ne m’a pas envoyé aux galères pour avoir volé, mais bien pour de bons coups de carabine, pour de fameux coups de couteau donnés dans la montagne à des étrangers (forestieri).»

Mon ami se flattait assurément ; il n’avait peut-être pas tué seulement un moine ; mais enfin, on voit qu’il avait le sentiment de l’honneur. Aussi, dans

son indignation, n’accepta-t-il que trois piastres, une chemise et un foulard, sans vouloir attendre que j’eusse mis mes bottes pour lui donner... le reste. Le pauvre garçon est mort, il y a deux ans, d’un coup de pierre reçu à la tête, dans une rixe.

Nous reverrons-nous dans un monde meilleur ?...

XXXIX

La vie du musicien à Rome. — La musique dans

l’église de Saint-Pierre. — La chapelle Sixtine. — Préjugé sur Palestrina. — La musique religieuse moderne dans l’église de Saint-Louis. — Les théâtres lyriques. — Mozart et Vaccaï. — Les pifferari. — Mes compositions à Rome.

Il fallait bien toujours revenir dans cette éternelle ville de Rome, et s’y convaincre de plus en plus que, de toutes les existences

d’artiste, il n’en est pas de plus triste que celle d’un musicien étranger, condamné à l’habiter, si l’amour de l’art est dans son cœur. Il y éprouve un supplice de tous les instants, dans les premiers temps, en voyant ses illusions poétiques tomber une à une, et le bel édifice musical élevé par son imagination, s’écrouler devant la plus désespérante des réalités ; ce

sont, chaque jour, de nouvelles expériences qui amènent constamment de nouvelles déceptions. Au milieu de tous les autres arts pleins de vie, de grandeur, de majesté, éblouissants de l’éclat du génie, étalant fièrement leurs merveilles diverses, il voit la musique réduite au rôle d’une esclave dégradée, hébétée par la misère et chantant, d’une voix usée, de stupides poëmes

pour lesquels le peuple lui jette à peine un morceau de pain. C’est ce que je reconnus facilement au bout de quelques semaines. À peine arrivé, je cours à Saint-Pierre... immense ! sublime ! écrasant !... voilà Michel-Ange, voilà Raphaël, voilà Canova ; je marche sur les marbres les plus précieux, les mosaïques les plus rares... Ce silence solennel... cette fraîche atmosphère... ces

tons lumineux si riches et si harmonieusement fondus... Ce vieux pèlerin, agenouillé seul, dans la vaste enceinte... Un léger bruit, parti du coin le plus obscur du temple, et roulant sous ces voûtes colossales comme un tonnerre lointain... j’eus peur... il me sembla que c’était là réellement la maison de Dieu et que je n’avais pas le droit d’y entrer. Réfléchissant que de faibles

créatures comme moi étaient parvenues cependant à élever un pareil monument de grandeur et d’audace, je sentis un mouvement de fierté, puis, songeant au rôle magnifique que devait y jouer l’art que je chéris, mon cœur commença à battre à coups redoublés. Oh ! oui, sans doute, me dis-je aussitôt, ces tableaux, ces statues, ces colonnes, cette architecture de géants, tout cela

n’est que le corps du monument ; la musique en est l’âme ; c’est par elle qu’il manifeste son existence, c’est elle qui résume l’hymne incessant des autres arts, et de sa voix puissante le porte brûlant aux pieds de l’Éternel. Où donc est l’orgue ?... L’orgue, un peu plus grand que celui de l’Opéra de Paris, était sur des roulettes ; un pilastre le dérobait à ma vue.

N’importe, ce chétif instrument ne sert peut-être qu’à donner le ton aux voix, et tout effet instrumental étant proscrit, il doit suffire. Quel est le nombre des chanteurs ?... Me rappelant alors la petite salle du Conservatoire, que l’église de Saint-Pierre contiendrait cinquante ou soixante fois au moins, je pensai que si un chœur de quatre-vingt-dix voix y était employé

journellement, les choristes de Saint-Pierre ne devaient se compter que par milliers. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00