Richard Powers
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Une année de séparation nous avait fait oublier comment on s'y prend pour être frère et sœur.

Richard Powers
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" Je suis quoi ?
- Tu es ma fille, lui dit-il.
- Non Da. Je suis quoi ?
- Tu es intelligente et bonne dans tout ce que tu fais.
- Non. Je veux dire, si toi tu es blanc et maman est noire…"
La réponse qu'il lui fit alors : erronée également.
" Tu as de la chance. Tu es les deux à la fois."

-

Richard Powers
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Chanter était ce qu'il faisait de mieux. Chanter, c'était mieux que ce que le monde avait de mieux à offrir, mieux que n'importe quelle drogue, mieux que n'importe quel tranquillisant. Le chant était dans son corps...

Richard Powers
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Es-tu heureux ? Tu ne pourras rendre personne heureux si tu ne l'es pas toi-même.

Richard Powers
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" Les vrais Noirs meurent de blessures par balles, pas vrai ? D'overdose. De malnutrition. D'empoisonnement par le plomb. Mais les sang-mêlé, Joey, de quoi meurent-ils ? Personne ne meurt d'engourdissement, si ?

Richard Powers
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Nous traversons la Voie Lactée tous ensemble ,
arbres et hommes [...]

A chaque promenade avec la nature
on reçoit bien plus que ce qu'on cherche .

L'accès le plus direct à l'univers ,
c'est une forêt sauvage .

John Muir

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TRÈS BONNE ANNÉE 2019 pour tous !


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et que :

" Les mots résistent à toute la brutalité du jour "
( R. Powers )

Richard Powers
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Une contralto interprétant des bribes de Donizetti et de Schubert a changé la vie de mes neveux. Non, ce n'est pas ça. Son concert impromptu ne les a pas changés. Il les a faits.

Richard Powers
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[...] hêtre noir [...]

Fort et large , mais plein de grâce ,
il s'évase noblement à sa base pour s'offrir son propre socle .

Prodigue de noix qui nourrissent tous les affamés .

Son tronc lisse et banc gris ressemble plus à de la pierre qu'à du bois .

Ses feuilles couleur de parchemin survivent à l'hiver [...]
et se

détachent brillantes sur fond de voisins dénudés .

Élégant , avec ses branches solides qui ressemblent tant à des bras ,
et dont les pointes s'élèvent comme des mains en offrande .

Brumeux et pâle au printemps ,
mais à l'automne ses ramilles plates et larges
baignent l'air de dorures .


P.131 -132

Richard Powers
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Les gens ne peuvent pas supporter trop d'anarchie. Ils ont besoin de motifs. De répétition. D'un dessin qui ait du sens.

Richard Powers
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Dans ce qu'il sera, tout homme contemple un ange en devenir.

Richard Powers
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Sa vie durant, elle a soupçonné en secret que tout ce que l’on apprend à vouloir, tout ce que l’on fait vraiment sien, nous est retiré un jour. A présent elle sait pourquoi : rien ne nous appartient en propre.

Richard Powers
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Elle raconte comment un orme a contribué à déclencher l’Indépendance américaine. Comment un énorme prosopis vieux de cinq cents ans pousse au milieu d’un des déserts les plus arides de la terre. Comment la vue d’un châtaignier à la fenêtre a redonné l’espoir à Anne Franck, dans le désespoir de sa claustration. Comment des semences sont passées par la lune avant de bourgeonner

sur toute la Terre. Comment le monde est peuplé de merveilleuses créatures inconnues de tous. Comment il faudra peut-être des siècles pour réapprendre ce que jadis on savait sur les arbres.

Richard Powers
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Au fil des décennies, il avait lu de nombreuses théories qui expliquaient pourquoi une musique triste galvanise l'auditeur. La théorie des anticorps. La théorie du sanctuaire. La boxe dans le vide. La maîtrise par habituation. Mahler lui-même avait exprimé de la pitié à l'égard d'un monde qui devrait un jour écouter ses chants.

Richard Powers
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Le temps s'immobilise et contemple cette jeune femme au beau visage,
Ni les heures, ni les minutes ni les ans n'ont de prise sur son âge.
Tout le reste changera, mais elle demeure semblable,
Jusqu'à ce que le temps perde son nom, et les cieux reprennent leur cours inévitable.

Richard Powers
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Installé au premier rang, je me retournai pour observer en douce les gens. Je notai toutes les nuances de couleur. Toutes les teintes que j'avais pu voir auparavant étaient quelque part dans cette pièce. Les visages derrière moi offraient une palette de dégradés, des coloris fragmentés se reflétant telles les incrustations d'une mosaïque éclaboussée de lumière. Chacune insistant sur sa

propre spécificité. Des éclats de chair en tous sens, acajou par ici, noix ou pin par là. Des bouquets de bronze et de cuivre, des étendues de pêche, ivoire et nacre. De temps en temps, des extrêmes : la pâte décolorée des pâtisseries danoises, ou bien la cendre nuit noire de la salle des machines d'un paquebot de l'histoire. Mais dans le milieu du spectre, majoritaire, toutes les

traces et les nuances imaginables de marron s'entassaient sur les chaises pliantes. Ils se révélaient mutuellement, par contraste. Le brun-gris taupe révélant l'ambre, l'ocre révélant le fauve, les roses, les roux et les teks faisant mentir tous les noms dont on les avait toujours affublés. Toutes les proportions de miel, de thé, de café, de crème – fauve, renard, ivoire, chamois,

beige, baie : j'étais incapable de distinguer un marron d'un autre. Marron comme les épines de pin. Marron comme le tabac séché. Des tons qu'il aurait sans douté été impossible de distinguer à la lumière du jour – châtaigne, roux, rouan – devenaient perceptibles grâce à ceux à côté desquels ils se trouvaient sous les lampes basses.
L'Afrique, l'Asie, l'Europe et

l'Amérique se percutaient et ces nuances éclatées constituaient les incrustations de cet impact. Jadis, il y avait eu autant de couleurs de peau qu'il y avait de coins isolés sur terre. À présent, les combinaisons s'étaient multipliées. Combien de gradations un être humain pouvait-il percevoir ? Ce morceau polytonal et polyharmonique joué pour un public sourd comme un pot, qui

n'entendait que les toniques et les dominantes, et tremblait même à l'idée de distinguer entre les deux. Il n'empêche, pour ma mère, toutes les notes de la gamme chromatique étaient présentes, et bon nombre de microtons intermédiaires.
Voilà pour le regard furtif que je lançai à la dérobade. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          260

Richard Powers
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J'enseignais pendant la journée, et je prenais des cours le soir. J'obtins une maîtrise d'enseignement musical pendant que Ruth terminait son doctorat. Pas une semaine ne passa sans que ma sœur m'étonne. Jamais je n'avais imaginé contribuer à la réalisation d'un projet dans le monde réel. Jamais il n'était venu à l'idée de Ruth de faire autre chose. «C'est une petite chose. Une fleur

qui pousse à travers le béton. Elle ne brisera pas le bitume. Mais ça prépare le terrain.»

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Vous et l'arbre de votre jardin êtes issus d'un ancêtre commun (et) aujourd'hui encore vous partagez avec cet arbre le quart de vos gènes.

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Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine.

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Un jour tu comprendras. Les morts n'attendent rien d'autre de nous que nous vivions.

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Pour traiter avec la bureaucratie, il suffisait d'avoir la patience d'un animal et la simplicité d'un saint.